Le projet de la relance du système de santé a commencé. Le ministère de la Santé a instruit les partenaires sociaux d'entamer les concertations régionales pour discuter du système de santé et l'application des textes de loi sanitaire 18/11 avant les assises nationales prévues avant la fin de l'année en cours. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - C'est parti. Les professionnels de la santé mobilisent leurs troupes pour entamer le chantier de la réforme du système de santé. Ces derniers doivent finaliser leurs copies durant cette semaine avant de rendre leurs propositions, au plus tard le 20 octobre prochain, au ministère de la Santé, puisque les assises nationales de la santé vont se tenir avant la fin de l'année en cours. Ce projet a été annoncé depuis longtemps par Benbouzid mais il a été retardé en raison de la pandémie de Covid-19. Le ministre de tutelle a décidé de relancer son projet ce mois-ci après l'accalmie enregistrée au niveau sanitaire avec une décrue des contaminations au Covid-19. Le ministère de la Santé, à travers son secrétaire général, a appelé les partenaires sociaux à organiser des rencontres au niveau des wilayas et au niveau régional pour discuter du système de santé en Algérie et la mise en œuvre des textes d'application de la loi sanitaire. Le département de Benbouzid compte organiser une rencontre nationale le mois de novembre prochain «pour faire un diagnostic précis de la situation sanitaire actuelle et proposer des solutions pratiques et applicables sur le terrain». Au préalable, les rencontres des wilayas et régionales, précise une note de la Direction de la santé d'Alger envoyée aux syndicats, seront tenues respectivement entre le 20 septembre et le 10 octobre en cours et les 16 et 17 octobre. « Les rapports des ateliers des rencontres régionales seront établis par les présidents et rapporteurs de chaque atelier, et seront transmis au plus tard le 20 octobre 2021 au niveau du ministère de la Santé en préparation de la rencontre nationale », lit-on dans le document de la DSP d'Alger. Abderrahmane Benbouzid estime que «le système de santé en Algérie doit être revu pour parvenir à une justice sociale plus efficace et solutionner les dysfonctionnements et les erreurs d'autant plus que la population a connu un saut démographique important ». Le Syndicat national des sages-femmes a appelé à la mobilisation de ses adhérents pour préparer un projet de loi « à la hauteur des attentes de tous les professionnels de santé afin de répondre aux besoins et droits non satisfaits de la population qui nécessite des prestations et des services médicaux de qualité ». Le Syndicat algérien des psychologues, pour sa part, dénonce un énième projet de réforme. « Nous avons discuté de la réforme du système de santé à plusieurs reprises. Chaque ministre qui vient déclenche des assises de la santé, on fait des propositions et puis rien. Nous avons déjà la loi sanitaire de juillet 2018 qui n'est toujours pas appliquée. Qu'on applique cette loi car tout ça est une perte de temps », dénonce Khaled Keddad, président du syndicat. «Le débat sur la réforme du système de santé est l'occasion pour nous de développer cette capacité d'innovation qui nous fait tant défaut afin de parvenir ensemble à un projet concret d'amélioration, de rationalisation, et de hiérarchisation des soins à travers une formation médicale initiale et continue adaptée pour une meilleure prise en charge de nos patients centrée sur les soins de base », a déclaré, de son côté, le président de la Société algérienne de médecine générale. Youcef Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique, dit ne pas comprendre le but d'un énième projet de réforme. « Nous avons mis vingt ans pour avoir une loi et aujourd'hui on nous parle de la réforme de la santé, qu'ils s'attellent à mettre en application les textes de la loi sanitaire qu'on attend depuis trois ans », dénonce le docteur Yousfi. S. A.