La mise en œuvre du plan d'action des énergies renouvelables à l'horizon 2035 tarde à voir le jour, au moment où les autorités ne cessent pourtant d'insister sur le caractère «vital» de la transition énergétique. Les lois et les modèles existent, mais leur concrétisation sur le terrain peine décidemment à suivre. Aujourd'hui, le gouvernement dit axer ses priorités sur la production d'hydrogène vert mais particulièrement le lancement de l'ambitieux projet de réalisation de 1 000 mégawatts d'énergie solaire durant l'année en cours. Le ministre de la Transition énergétique a assuré, lors d'un entretien accordé au journal Ennahar, que le dispositif qui consiste en la réalisation de ce programme doit encore être étudié sur de nombreux aspects avant d'être concrètement lancé. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Dénombrant les raisons de ces atermoiements, Ben Attou Ziane a indiqué que la réalisation effective du projet de réalisation de 1 000 mW par an nécessite «davantage d'études pointues et approfondies, notamment sur les plans technique, juridique et organisationnel». Il considère d'ailleurs que «le projet en question n'est pas en retard par rapport aux opportunités qu'engendrera son apport à l'économie nationale sur le long terme». D'où la nécessité, d'après lui, d'instaurer un climat propice à une mise en œuvre optimale en temps réel. Pour donner une idée sur le défi que représente la concrétisation de ce programme, Ben Attou Ziane rappelle que l'Algérie a pour objectif de réaliser 15 000 mW d'ici 2035, avec une moyenne de 1 000 mW par an. Le responsable du secteur a assuré que le programme est en cours de matérialisation, puisque le cahier des charges consacré à ce projet sera fin prêt durant le mois en cours. « Nous avons établi 95% des textes juridiques à cet effet.» En ce qui concerne les détails sur les parties impliquées dans ce grand projet, Ben Attou Ziane fait savoir que sa concrétisation ne peut se faire sans la contribution des sociétés étrangères. «Que ce soit sur le plan financier ou technique, nous avons certainement besoin du concours des géants comme les Etats-Unis, la Chine et l'Allemagne», a-t-il relevé. D'autant plus que les entreprises étrangères ne demandent qu'à investir dans ce projet. Evoquant dans ce registre le volet finances, il révèle que pour les entreprises nationales désireuses d'investir dans ce domaine, une nouvelle mesure pourrait bien entrer en vigueur. Les entreprises ayant souscrit à un prêt bancaire afin d'investir dans ce type de mégaprojet seront remboursées au bout de 13 ans au lieu de 7 ans. «Cette potentielle nouvelle loi est en discussion au niveau du département des finances», précise-t-il. Il signale que cette problématique est l'un des facteurs qui sont à l'origine du blocage du cahier des charges, qui devait être finalisé depuis un moment. En ce qui concerne les entreprises étrangères, elles ont déjà la possibilité d'emprunter de grosses sommes d'argent des banques internationales. D'autant plus que celles-ci ont une période de 20 ans pour s'acquitter de leurs dettes. Revenant sur la «déclaration d'Alger» sur le plan d'hydrogène vert cosigné en avril dernier, avec le ministère de l'Enseignement supérieur, Ben Attou Ziane a indiqué que «le développement de la filière de l'hydrogène serait un grand pas pour l'Algérie d'aller vers l'exploitation des énergies propres». En sachant qu'il s'agit «d'un combustible de substitution stratégique pour les prochaines décennies». Il a également souligné qu'un ensemble de mesures sera mis sur pied pour dynamiser ce projet. À ce titre, des stations d'énergie solaire pour produire de l'électricité ont été installées dans le but de faire fonctionner les transformateurs, qui, à leur tour, «sépareront les particules d'eau». M. Z.