Le verdict dans l'affaire du marché signé en 2016 entre Algérie Télécom et deux sociétés chinoises est tombé, hier, au tribunal de Sidi-M'hamed. L'ancienne ministre des TIC, Imane Houda Feraoun, est condamnée à trois ans de prison ferme, alors que plusieurs autres accusés ont été acquittés. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Poursuivie dans cette affaire pour dilapidation des deniers publics, octroi d'indus privilèges et abus de fonction, Houda Feraoun a donc écopé d'une peine de trois ans de prison ferme, assortie d'une amende de 500 000 DA. L'ancien directeur général d'Algérie Télécom (AT), Tayeb Kebbal, ayant comparu en liberté, a écopé de la peine la plus lourde dans cette affaire, à savoir 5 ans de prison ferme assortis d'une amende d'un million de DA. Un mandat de dépôt a été également émis à son encontre lors de ce procès. Le dossier concerne un marché conclu en 2016 entre Algérie Télécom et les deux sociétés chinoises Huawei et ZTE selon la formule de gré à gré mais qui ne sera pas réalisé. Il concernait la réalisation d'un million de lignes internet haut débit. Les deux sociétés ont été condamnées à une amende de 4 millions de DA avec paiement d'une indemnité d'une valeur de 10 millions de DA sur les dégâts occasionnés au profit du Trésor public. Poursuivi dans la même affaire, l'ancien P-dg de Mobilis, Choudar Ahmed, a été acquitté. Le président de la commission des négociations à Algérie Télécom, Berrani Sid Ahmed, a bénéficié du même verdict avec levée du contrôle judiciaire. Les autres accusés, à savoir le secrétaire technique de cette commission et ses membres, ont été également acquittés. Lors de leur audition par le juge, les mis en cause ont rejeté les accusations à leur encontre. L'ancienne ministre des TIC avait expliqué que le poste de ministre qu'elle avait occupé entre 2016 et 2019 était un poste politique, ajoutant qu'elle n'avait pas d'expérience en matière de passation de marchés publics. Elle a souligné qu'elle ne s'est jamais ingérée dans les affaires des opérateurs publics du secteur, niant le fait d'avoir orienté le marché ou privilégié les deux sociétés chinoises. Pour elle, l'affaire est une question commerciale. Elle a précisé que le projet est venu dans un contexte où l'Etat a décidé de déployer un réseau de fibre optique à travers le pays, précisant qu'Algérie Télécom était l'unique entreprise publique dans le domaine, ce qui avait fait qu'elle soit chargée de réaliser le projet. L'ancien P-dg d'Algérie Télécom avait, lui aussi, rejeté les charges à son encontre. K. A.