Après le MSP, le FFS a dénoncé, hier, l'exclusion de plusieurs de ses candidats aux élections locales du 27 novembre prochain, condamnant l'attitude de l'Anie qui s'est appuyée sur des rapports des services de sécurité pour justifier ses décisions. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Sans donner des détails sur le nombre des dossiers de candidature rejetés, le FFS s'est emporté contre l'exclusion «abusive» de nombreux candidats présentés par le parti dans les listes APC et APW. Dans un communiqué signé par son premier secrétaire, Youcef Aouchiche, le parti a affirmé avoir enregistré, « avec grand mécontentement», de nombreux cas de rejet de ses candidats aux élections locales du 27 novembre 2021, condamnant, en même temps, le dépôt de dossier de candidature par l'auteur présumé de l'assassinat d'Ali Mecili. Le FFS a dénoncé «des dépassements et la gestion sécuritaire excessive» des élections locales qui doit rester, a-t-il expliqué, une opération politique et ne peut être envisagée que sous cet angle. Selon le parti, l'Anie s'est exclusivement appuyée sur les rapports préliminaires des services de sécurité, sans preuves matérielles irréfutables ni décisions de justice définitives, «ce qui est en contradiction avec ce qui est énoncé à l'article 184 de la loi électorale». Dans le même communiqué, le plus vieux parti de l'opposition a fait savoir que la plupart des motifs de refus, tels qu'indiqués dans le procès-verbal de l'Autorité nationale indépendante des élections, sont vagues, n'ont aucune base légale, et manquent de traitement objectif. Les rejets ont ciblé, a-t-il encore affirmé, de manière sélective et systématique les plus importants et les plus compétitifs des candidats dans chaque liste, sans compter que de nombreux cas de refus ont été émis après l'expiration des délais d'examen des dossiers prévus à l'article 183 de la loi électorale. Le FFS explique que la chose la plus dangereuse évoquée dans les procès-verbaux de rejet des candidatures est la justification liant les candidats à l'activité politique pacifique qu'ils exercent ou à leurs opinions politiques d'opposition. Et de condamner «un dérapage dangereux» au point de remettre en cause leur patriotisme, qui est catégoriquement rejeté et constitue «une nouvelle atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux et à l'engagement de lutte et de patriotisme des militants». «Le pouvoir et les décideurs assumeront, seuls, les conséquences de ces pratiques injustes et antidémocratiques, sur lesquelles nous ne nous tairons pas », a souligné le parti. Et de considérer que l'utilisation arbitraire de la loi électorale équivaut à une guerre déclarée aux partis et à la politique en général, ce qui laisse présager l'entrée du pays dans une nouvelle ère faite de «zéro politique». Pour le FFS, ces pratiques donnent l'impression que le pouvoir ne veut pas organiser les élections auxquelles il avait appelé. K. A.