Après les rencontres fédérales de Béjaïa et de Tizi Ouzou, le FFS a organisé, hier, au siège national du parti, la rencontre de la fédération d'Alger qui a regroupé les candidats du parti au scrutin du 27 novembre prochain. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans son intervention à l'ouverture des travaux, Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle, a expliqué que la rencontre revêt une importance politique mais aussi symbolique, puisqu'elle coïncide avec le 67e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. « Nous traversons aujourd'hui une période où le charlatanisme politicien et le galvaudage de la mémoire collective de notre nation font loi et la falsification des faits historiques s'érige en vérité indiscutable enseignée pour plusieurs générations de nos enfants. Tantôt on affilie ce grand soulèvement à la Badissia, tantôt on lui inflige le monopole d'une région au détriment des autres, et tantôt on diabolise des figures historiques pour imposer la suprématie des autres », a lancé l'orateur, tout en tirant la sonnette d'alarme quant à l'instrumentalisation massive des questions en relation directe avec la cohésion nationale. Pour lui, il est impératif de cesser ces campagnes contre notre histoire, nos langues, notre identité, nos régions et faire barrage aux tentatives d'injecter des doses de haine dans la société annonciatrice de ruptures violentes du lien social. Il a souligné que le 1er Novembre et le 20 Août 56 ont été l'apogée de l'éveil populaire et l'épicentre du consensus national qui a jeté les bases de l'avènement de notre indépendance. Cela avant de faire le lien avec la révolution populaire du 22 février. « Le Hirak a montré qu'un consensus populaire est possible si le pouvoir exprime une réelle volonté de dialogue et de démocratisation du pays. Sa réponse est, encore une fois, la même. Recomposition violente du champ politique, répression, judiciarisation du politique et affaiblissement de l'Etat social », a expliqué M. Belahcel. Evoquant le projet de loi de finances de 2022, l'orateur soutient qu'il est l'illustration parfaite de cette volonté de paupérisation de larges couches de la population, estimant qu'il s'agit d'une attaque violente contre l'Etat social pourtant inscrit au cœur de la Déclaration du 1er Novembre. Il a critiqué la suppression des subventions pour les remplacer par un système de compensation financière opaque qui n'a fait l'objet d'aucun débat ni de consultation populaire, affirmant que c'est la première fois depuis l'indépendance du pays qu'on touche aux transferts sociaux d'une manière aussi brutale. « Les modalités d'application et les détails ont été laissés au seul jugement de l'exécutif. On assiste au démantèlement de l'Etat social par décret. Tous les experts savent qu'il est impossible de mettre en place un système de subvention ciblé sans passer par le démantèlement du secteur économique informel, et une opération de recensement performante », a-t-il dit. Dans l'état actuel des choses, cette mesure est un appauvrissement de la classe moyenne et un encouragement de l'informel et, par ricochet, un cadeau aux barons du marché noir, a-t-il encore soutenu, dénonçant « une énième attaque contre le pouvoir d'achat des citoyens ». Affirmant que le pays est en danger, Hakim Belahcel a réitéré l'appel du FFS à un dialogue national inclusif, comme socle inébranlable pour une véritable alternative démocratique à la fatalité du statu quo suicidaire. Dans ce sens, il a appelé à l'installation d'un environnement général favorable à tout processus de dialogue comme l'ouverture des champs politique et médiatique, la libération de tous les détenus politiques et d'opinion, et l'indépendance de la justice. K. A.