Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a présenté, en fin de journée d'hier, le projet de loi de finances 2022 devant les députés de l'APN ; une Assemblée où, pour la première fois depuis la législature de 1997, ne siège aucun parti de l'opposition démocratique. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans son long exposé devant les députés, le Premier ministre a défendu les options du gouvernement, en inondant les parlementaires de chiffres. Ainsi, Aïmene Benabderrahmane a défendu la décision de suppression des subventions généralisées et la création d'un dispositif national de compensation au profit des ménages nécessiteux, expliquant que l'Exécutif a opté pour le soutien des familles, à travers des aides financières directes, au lieu du soutien du prix des produits. « Nous avons décidé de soutenir les familles et non pas les produits », a-t-il lancé, en insistant sur la révision de l'approche en matière de politique des subventions, en optant pour une approche plus porteuse pour l'économie nationale. Les familles seront aidées, a-t-il indiqué, à travers « les augmentations des salaires et les aides financières ». Selon lui, la suppression des subventions généralisées mettra fin à certains phénomènes comme le gaspillage et la contrebande de certains produits dont les prix sont soutenus par l'Etat. Pour l'année 2022, le montant des transferts sociaux est estimé à 1 942 milliards de dinars, ce qui représente 8,4% du PIB, en baisse de 131,2 milliards de dollars (6,3%) par rapport aux prévisions de la loi de finances complémentaires 2021. L'orateur a défendu également ce qu'il appelle « les orientations stratégiques de l'Etat » qui ont déjà été portées dans le plan d'action du gouvernement. Parmi ces orientations, la réforme du système fiscal qui vise, entre autres, à renforcer la justice fiscale et à réduire la pression fiscale sur les ménages et les travailleurs, à travers la révision de l'impôt sur le revenu global (IRG). Le Premier ministre a affirmé que l'année 2022 doit être consacrée à poursuivre l'encouragement de la diversification de l'activité économique et de réduire la dépendance aux hydrocarbures, à reprendre les équilibres financiers à moyen terme, et à poursuivre le soutien de l'Etat aux couches défavorisées. Selon les chiffres qu'il a présentés, l'Algérie a exporté pour 2,2 milliards de dollars hors hydrocarbures durant les premiers six mois de 2021, soit une hausse de 100% par rapport à la même période de 2020. Quant aux importations, elles ont atteint 18,8 milliards de dollars au premier semestre de l'année en cours. Pour 2022, le Premier ministre prévoit un taux de croissance de 3%, une facture des exportations des hydrocarbures de 27 milliards de dollars. Il prévoit une balance commerciale positive avec un excédent de plus de 3 milliards de dollars à partir de 2023 grâce, a-t-il expliqué, à la hausse des exportations soutenues par la hausse des prix des hydrocarbures et la baisse de la facture d'importation. K. A.