Le Premier ministre et ministre des Finances fait part d'une enquête diligentée à l'effet de tirer au clair l'affaire de l'exorbitance des prix des billets d'avion, notamment ceux de la ligne entre notre pays et Paris. M. Kebci - Alger (Le Soir) - On en parlait depuis longtemps et le Premier ministre et ministre des Finances a bien fini par admettre le fléau, si l'on peut l'appeler ainsi. Lors des débats ayant suivi son intervention, hier, au second jour de la conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes, Aïmene Benabderrahmane, en réponse à une question posée par notre ambassadeur en France, Antar Daoud, a, en effet, reconnu que les prix des billets de voyage sont très chers et hors de portée des personnes et des familles de la communauté nationale à l'étranger. Des prix oscillant entre 700 et 800 euros qui font d'eux parmi les plus chers des pays de la région. Il s'est engagé, par ailleurs, à prendre les mesures nécessaires en ce qui concerne les prix de ces billets, notamment ceux de la ligne Paris-Algérie et Algérie-Paris. Ceci à la lumière des résultats d'une enquête diligentée à l'effet de tirer au clair cette affaire qui ne fait que décourager notre large diaspora à maintenir le contact d'avec la mère-patrie. Il a également fait part d'une réunion tenue mercredi dernier et dédiée à cette problématique. Pour Benabderrahmane, «il y a visiblement certains qui veulent maintenir élevés les prix des billets d'avion pour rompre le lien entre nos émigrés et l'Algérie». Faux rapports sur l'Algérie Par ailleurs, le Premier ministre et ministre des Finances a fait part de «faux rapports sur l'Algérie en provenance d'un pays voisin», de faux rapports car, a-t-il expliqué, «ne reflétant pas la réalité des indicateurs économiques nationaux». Et d'annoncer que le gouvernement travaille à la mise en place d'un mécanisme chargé de gérer et d'améliorer le climat des affaires, et de donner une image fidèle de l'évolution du climat des affaires dans le pays. Et d'inviter, dans la foulée, les diplomates à «corriger les stéréotypes et les images erronées sur l'Algérie qui s'appuient justement sur ces faux rapports qui altèrent considérablement les investissements étrangers ». Il a aussi appelé les missions diplomatiques à «coordonner avec différents pays pour assurer un suivi rapide des délégations économiques, pour récupérer les fonds pillés, comme l'a ordonné le Président Abdelmadjid Tebboune, qui s'est engagé à lutter contre la corruption et récupérer ainsi l'argent détourné». Pas que cela, puisque Benabderrahmane a exhorté nos représentations diplomatiques à l'étranger à soutenir les compétences de la communauté nationale à l'étranger, appelant à la fois à faciliter les procédures de visa pour les étrangers et à diversifier l'offre touristique en Algérie. Et de révéler la valeur des transferts de fonds des expatriés en 2019 qui s'élèvent à «548 milliards de dollars dans le monde, à leur tête ceux des Indiens et des Chinois, alors que ceux de nos émigrés n'étaient que de 1,7 milliard de dollars». Pour lui, «la communauté nationale établie à l'étranger doit passer du soutien aux familles à l'investissement, à la contribution, au développement et à la sécurisation des importations». Il a, ainsi, souligné la nécessité de la réalisation du projet de portail électronique dédié aux compétences nationales à l'étranger afin, selon lui, de «faciliter leur contribution au développement de divers domaines, notamment techniques, technologiques et scientifiques, des nouvelles technologies de l'information et la communication, l'intelligence artificielle et d'autres domaines de l'économie de la connaissance». Benabderrahmane dit s'attendre à dégager un excédent de la balance commerciale l'année prochaine, à travers la communauté nationale qui apporte une valeur ajoutée à l'économie, la société et la culture. «Pour que notre communauté contribue volontairement et systématiquement au processus de construction et d'édification de la nation, nous devons restaurer la confiance, et je voudrais ici rappeler que cette question est une priorité dans le programme présidentiel, car le succès de tout programme de développement dépend de son degré d'acceptation par l'élite et le citoyen et de son implication dans son entreprise.» Le Premier ministre et ministre des Finances a également évoqué la possibilité d'ouvrir des bureaux de représentation des banques algériennes dans les pays africains et d'étudier la possibilité de rejoindre la Banque africaine d'importation. Il a aussi fait part de travaux «d'évaluation des accords multilatéraux et bilatéraux, y compris le partenariat avec l'Union européenne». Le projet du code des investissements bientôt devant les parlementaires Enfin, le Premier ministre et ministre des Finances a annoncé que le projet de code d'investissement a été finalisé et sera présenté prochainement devant les membres de l'Assemblée populaire nationale. Aussi, le projet de loi sur la monnaie et le crédit sera présenté, aujourd'hui, au troisième et dernier jour de cette conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes. M. K.