Le projet de loi de finances pour 2022 a été adopté en fin de journée d'hier par la majorité des députés de l'APN, au bout d'une longue journée marquée par les tractations autour de l'article 187 qui prévoit la suppression du système des subventions généralisées et le vote des amendements proposés par les parlementaires, dont la majorité est rejetée. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Prévue à 9h du matin, la séance du vote du projet de loi de finances pour 2022 n'a été entamée qu'à 11h passés de quelques minutes. Ce sont les tractations entre le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, et les chefs des groupes parlementaires, réunis en matinée, autour de l'article 187 qui prévoit la suppression du système des subventions qui ont provoqué ce retard. Cet article controversé et rejeté par la majorité des députés étant intervenus dans le cadre des débats annonce la suppression des subventions généralisées et leur remplacement par un dispositif national de compensation monétaire au profit des familles éligibles au soutien. Après ces tractations « houleuses », selon certains députés, un terrain d'entente a été trouvé. Il consiste en l'adoption de l'article dans son esprit, tout en temporisant pour son application à travers un amendement adopté par les députés. En effet, dans son rapport complémentaire, la commission des finances et budget de l'APN a approuvé un amendement qui pose, comme préalable à l'application de la mesure, « la mise en place d'un organisme national de compensations financières au profit des familles éligibles, composé des ministères concernés, des experts économiques et des organisations professionnelles ». La commission a expliqué que les prix des produits soutenus par l'Etat seront révisés après définition des mécanismes par l'organisme en question, afin de « fixer la compensation destinée aux familles éligibles à l'aide financière directe ». Aussi, le nouveau système ne sera effectif qu'avec la mise en place des textes d'application, à travers des projets de loi qui traduisent les résultats du travail de l'organisme et qui doivent fixer la liste des produits concernés par la révision des prix, les catégories des familles ciblées, les critères d'éligibilité à l'aide financière et les modes de transfert de cette aide. L'article a été donc adopté dans sa nouvelle formulation, corrigée en pleine séance, par la majorité des députés. Cependant, 71 députés ont voté contre l'article et 7 se sont abstenus, alors que 144 élus y étaient favorables. Autant dire que l'application de la nouvelle politique des subventions prendra beaucoup de temps avant son entrée en vigueur. Après le vote des 42 amendements, un à un, dont la majorité est rejetée, le texte de la loi de finances a été soumis dans sa globalité au vote. Il a été adopté par la majorité, à l'exception des représentants du MSP qui ont voté contre le texte. Intervenant à l'issue du vote, le Premier ministre Aïmene Benaderrahmane a démenti toute intention de l'Etat d'abandonner la subvention des classes défavorisée et moyenne, affirmant que l'orientation sociale de l'Etat ne sera pas remise en cause. Il a expliqué que « loin des contre-vérités et du populisme », le gouvernement a fixé son objectif, avant de mettre en place les mécanismes de sa mise en œuvre.Il a assuré que le pouvoir d'achat des familles sera protégé, tout en expliquant que le ciblage des subventions vise également à contrecarrer le phénomène du gaspillage. À travers les mesures fiscales contenues dans le texte, le Premier ministre a expliqué que le gouvernement vise à pousser la dynamique de l'investissement et à encourager les initiatives et la création des projets. Elles visent en même temps à créer un climat propice aux affaires et à l'investissement, afin de réussir la relance économique dans le pays. K. A.