En dépit des efforts consentis par les autorités locales pour améliorer les conditions de scolarité des élèves des trois paliers, force est de constater qu'un nombre non négligeable d'écoles primaires dans les zones reculées, demeurent dépourvues de nombreuses commodités. À l'image des écoles Guelil-Zidane dans la localité de Ouled Arbi relevant de la commune d'El Milia, et celle de Zetili-Abdellah dans la localité de Maherka dans la commune d'El Ancer. Lors de notre récent passage dans ces deux établissement scolaires dans le cadre de la caravane culturelle distractive organisée par la Direction de la culture et des arts de Jijel, nous avons été désagréablement surpris par l'état des lieux : des classes menaçant ruine, des chauffages défectueux, des vitres cassées et des sanitaires dégradés. À l'école primaire Guelil-Zidane, nous avons été sidérés par son état critique. Cet établissement scolaire dont la réalisation remonte aux années 1960, se trouve dans un piteux état : les sanitaires dépourvus du réseau de l'alimentions d'eau potable, une minuscule bicoque avec une toiture en ternit qui sert de cantine, le poêle à mazout qui ne fonctionne pas régulièrement, et une classe menaçant ruine. On apprend que cet établissement scolaire compte pas moins de 320 élèves qui suivent leur cursus scolaire dans des conditions difficiles dans cette région réputée pour son froid glacial. Rencontrée sur place, une jeune enseignante diplômée de l'ENS, habitant la ville de Jijel, affirme qu'elle est contrainte de faire une navette quotidienne de 120 kilomètres pour rejoindre son lieu de travail. Un parcours de combattante pour cette jeune enseignante qui n'est pas encore confirmée dans son poste. L'école primaire Guelil-Zidane est visiblement le dernier souci des services de la commune d'El Milia en dépit de son aisance financière. Même topo à l'école primaire Zetili-Abdellah de la localité de Maherka, surplombant la commune d'El Ancer. Cet établissement scolaire qui fut un centre de tortures durant l'époque coloniale compte pas moins de 230 élèves, a-t-on appris auprès de son directeur qui, faute d'un logement d'astreinte occupé par un indu occupant, est contraint de faire une navette quotidienne de 70 kilomètres. La commune d'El Ancer, dont dépend cette école, ne bouge pas le petit doigt pour améliorer les conditions de scolarité de ces bambins qui ont montré un niveau appréciable lors des concours organisés dans le cadre de cette caravane culturelle instructive et distractive. L'école Zetili-Abdellah compte sept classes dont l'état laisse à désirer : les poêles à mazout étaient à l'arrêt, faute de gasoil en ce temps glacial, la vétusté des classes qui sont néanmoins bien entretenues. Un fait marquant : la propreté des lieux au sein de cette école primaire dont le remplacement par une nouvelle structure est une revendication d'un groupe de citoyens rencontrés à la terrasse d'un café. Notons enfin que la wilaya de Jijel compte pas moins de 396 écoles primaires dont 353 sont dotées de cantines scolaires, soit un taux de couverture de 89,14%, 78 296 élèves bénéficient de la restauration sur un total de 93 235 concernés par la restauration, soit un taux de prise en charge de 83,97%, et 250 bus pour le transport scolaire sont répartis sur les 28 communes de la wilaya. Notons enfin que la caravane culturelle et distractive de la Direction de la culture avec son riche programme instructif et distractif, notamment le clown, a suscité un grand engouement des élèves et du staff pédagogique. Bouhali Mohammed Cherif