L'Espagne a mobilisé des navires de guerre pour patrouiller et mener une surveillance accrue dans les eaux des îles Chafarinas, au large des côtes de l'enclave Melilla, après avoir protesté officiellement auprès du Maroc contre la mise en place d'une ferme piscicole "illégale" près de ces îles, ont rapporté lundi des médias espagnols. Selon le site "Info Defensa", le patrouilleur "Infanta Cristina" de la Marine espagnole a mené la semaine dernière une surveillance près des îles Chafarinas dans les eaux que l'Espagne considère comme les siennes, mais que le régime marocain ne reconnaît pas et tente vainement de les occuper. Le média espagnol a précisé que la visite de ce navire, qui s'inscrit dans le cadre des opérations dites "permanentes", intervient après la protestation officielle du gouvernement espagnol contre le régime du Makhzen, suite à l'installation "illégale" de cette ferme piscicole près des eaux territoriales de l'enclave de Melilla. La ferme marocaine a été placée, il y a deux mois, selon la presse espagnole, à environ 700 mètres de l'île de Congrès (Chafarinas) dans les eaux de souveraineté espagnole . De son côté, le journal "El Confidencial", a évoqué la patrouille de la Marine espagnole près des iles Chafarinas sous le titre:" la tension entre l'Espagne et le Maroc se réactive 6 mois après l'invasion migratoire de Ceuta". Ce média a relevé que l'envoi du patrouilleur "Infanta Cristina" est un "message subliminal" au régime marocain après la protestation officielle du ministère espagnol des Affaires étrangères contre "l'occupation illégale des eaux territoriales espagnoles". Des partis politiques espagnoles réclament une réponse "ferme" contre le Maroc Des partis politiques espagnols demandent au gouvernement de donner une réponse "ferme" à ce qu'ils qualifient comme étant une "hostilité permanente" du régime marocain envers Madrid. Le Parti populaire de Melilla (PP) a demandé au gouvernement espagnol de "donner une réponse ferme à l'hostilité permanente du Maroc avec l'Espagne", dans le cadre de l'affaire des fermes piscicoles du Makhzen près des îles Chafarinas, ont rapporté dimanche des médias espagnoles. La sénatrice du PP, Sofia Acedo a estimé que l'absence de réactions "peut être interprétée comme une faiblesse ou un manque d'intérêt" pour "la défense de l'intégrité territoriale de l'Espagne", selon les mêmes médias. "L'Espagne ne doit pas et ne peut pas consentir à la contestation permanente du Maroc contre notre pays. Après plusieurs épisodes hostiles, le Maroc revient avec deux fermes piscicoles, désormais sur la route Almer?a-Melilla et dans les eaux territoriales espagnoles", a-t-elle fustigé. Pour la sénatrice, l'Espagne serait "confrontée à un chantage permanent" de la part du Maroc. De son côté, le parti de l'extrême droite VOX a annoncé, samedi, travailler sur une "demande d'information" qu'il adressera au gouvernement espagnol afin de connaître "la manière dont il entend réagir si le Maroc ne se conforme pas aux exigences espagnoles" d'abandonner les fermes piscicoles près des îles Chafarinas. Mercredi dernier, des sources diplomatiques espagnoles ont confié que le ministère espagnol des Affaires étrangères a remis, une semaine auparavant, "une note de protestation" à l'ambassade du Maroc en Espagne, contre une ferme piscicole marocaine dans les eaux proches des îles Chafarinas. Selon la presse espagnole, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares Bueno, considère le projet marocain, comme "une occupation illégale des eaux territoriales espagnoles" et représente "un risque pour la sécurité de la navigation maritime et une menace pour l'environnement". Le ministère espagnol des Transports avait donné un délai de 20 jours à la société espagnole spécialisée dans la pisciculture "Morenot", pour retirer les cages marines qu'elle a fournies et installées pour la société marocaine "Mediterranean Aquafarm", concessionnaire de ladite ferme, au risque de sanctions pour "installation en violation des lois sur l'environnement et de la sécurité maritime".