Jamais la wilaya de Bouira n'avait connu une telle léthargie, et un arrêt aussi criant des projets de développement que ces dernières années. Il est vrai que la pandémie de la Covid-19 était passée par là et elle est toujours omniprésente mais, force est de reconnaître que même pendant les périodes antérieures mais également durant les périodes d'accalmie, plusieurs projets qui auraient pu être relancés ne l'étaient plus. Ainsi, au niveau du chef-lieu de wilaya, parmi les projets à l'arrêt depuis les années 2010, figure le marché couvert qui a été lancé durant les années 2013-2014 puis carrément laissé à l'abandon pour devenir au fil des ans, un lieu privilégié pour les vendeurs de psychotropes et autres dealers. L'autre projet à l'arrêt est l'école paramédicale qui a été annoncée en grande pompe par l'ex-ministre de la Santé, Djamel Ould-Abbès qui avait également annoncé par la même occasion, la réalisation d'une annexe de l'Institut Pasteur à Sour-el-Ghozlane, et les deux EPH de M'chédallah et de Bordj-Okhris. Des projets annoncés en leurs temps comme étant ceux qui allaient désengorger les EPH existants, surtout qu'initialement, ces deux nouveaux projets étaient présentés comme stratégiques ; celui de M'chédallah avec 240 lits, puis revu à la baisse de moitié avec 120 lits, était présenté comme pluridisciplinaire et très important pour les accidentés de l'autoroute Est-Ouest, lesquels sont souvent évacués en urgence vers les lointains CHU de Tizi-Ouzou ou de Mustapha à Alger. Aucun projet parmi ces quatre du secteur de la santé n'est achevé. Autre projet à l'arrêt, au niveau du chef-lieu de wilaya, celui de l'extension du boulevard Krim-Belkacem, qui devait s'étendre d'est en ouest, c'est-à-dire depuis l'entrée ouest et le carrefour d'Aïn Bessem jusqu'à l'entrée est du carrefour de Haïzer. Mais comme il fallait pour ce faire, passer par l'ancien centre urbain et ses sempiternelles bâtisses anciennes pour la plupart dans l'indivision ; aucun wali, depuis la mutation d'Ali Bouguerra grâce auquel la ville de Bouira avait changé de visage d'«un grand village» en un véritable centre urbain moderne avec trémies et boulevards, les choses sont restées en l'état. On s'en souvient, en 2008, sitôt après l'installation du wali Ali Bouguerra, de grands chantiers ont été lancés avec dans un premier temps, la création de boulevards, et des trémies pour mettre fin aux embouteillages dans la ville. Pour le boulevard Krim-Belkacem, l'ex-wali avait fait appel au génie du directeur de l'agence foncière de l'époque, Ali Mansouri, qui avait conçu une méthode de partenariat avec les propriétaires privés qui se trouvaient otages d'indivisions familiales, pour racheter les bâtisses et leurs terrains, avant de reconstruire sur place dans une sorte de partenariat gagnant-gagnant. Cette méthode explicitée devant un panel de spécialistes en présence du ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat en 2017, avait été tellement appréciée que le ministre avait invité le directeur de l'Agence foncière de Bouira à Alger pour la faire connaître à l'ensemble des directeurs des Agences foncières à l'échelle nationale. Seulement voilà, depuis, le wali Ali Bouguerra a été muté avant de prendre sa retraite, et l'ex-directeur Ali Mansouri qui ne plaisait pas à certains nababs qui faisaient partie de la mafia du foncier à l'échelle locale, et leurs parrains, sera poursuivi pour mauvaise gestion sur la base d'une lettre anonyme, et sera écarté provisoirement... et celui-ci même avec des jugements définitifs qui le lavaient de toutes les accusations, n'est toujours pas réintégré. Il n'est jamais réintégré et la ville de Bouira continue à présenter sa face hideuse de l'ancien tissu urbain et sa principale rue qui n'arrive plus à contenir les flux quotidiens d'automobilistes qui la visitent ... Outre ces projets à l'arrêt, d'autres qui font partie de l'habitat, traînent toujours comme ces centaines de logements du programme LPA qui ne sont jamais achevés alors qu'ils étaient lancés depuis les années 2013-2014. D'autres encore parmi les équipements publics ; les institutions comme l'Institut régional de musique, la salle Zénith, l'Institut régional des beaux-arts ; certains faisant partie des investissements privés comme cet hôtel lancé au centre-ville et dont le propriétaire est aujourd'hui... en prison, et enfin, ce centre commercial lancé au début des années 2000 au niveau de l'ancienne gare routière, et qui est toujours à l'arrêt depuis plus de 15 ans. Ceci dit, nous ne parlerons pas de ce glissement de terrain de décembre 2019 du quartier La Cadat, qui a emporté toute une chaussée, la plus stratégique puisqu'elle désengorge le centre-ville mais qui n'a jamais été restaurée. Ou encore cette déviation de la RN5 sur 13 kilomètres qui a été achevée depuis juin dernier, mais jamais mise en service pour une affaire de litige entre la DTP et un particulier, nous dit-on. Ou encore ces routes délabrées au niveau du centre-ville et dont les réfections étaient toujours bâclées pour devenir de nouveau à chaque fois, telles qu'elles étaient après le premier orage. En somme, c'est l'image peu reluisante du chef-lieu de Bouira. Y. Y. Le gaz fait sa première victime à Saharidj Malgré toutes les campagnes de sensibilisation sur les risques d'asphyxie au gaz, menées depuis le début octobre, tant conjointement par les équipes de Naftal et les éléments de la Protection civile, les asphyxies au gaz sont régulièrement signalées. Ainsi, hier, aux environs de 9 heures du matin, un homme âgé de 70 ans, retraité de France de son état et vivant avec sa femme et sa fille dans la ville de Saharidj, à 50 kilomètres à l'est de Bouira, a été retrouvé mort dans sa chambre dans laquelle était allumé pendant toute la nuit un réchaud à gaz. Le défunt qui serait mort vraisemblablement après l'inhalation du monoxyde de carbone dans sa chambre qui était fermée, a été transféré par les éléments de la Protection civile à l'hôpital de M'chédallah où une autopsie devait être réalisée durant la journée. Une enquête est ouverte par les éléments de la Gendarmerie nationale pour élucider les circonstances exactes de cette mort. Rappelons que deux jours auparavant et plus exactement dans le village El Madjen à Aomar, à 25 kilomètres au nord-ouest de Bouira, une jeune fille de 23 ans a été sauvée in extremis par les éléments de la Protection civile alertés pour la circonstance et qui l'ont évacuée à la polyclinique de Kadiria. Là aussi, la jeune fille qui était totalement inconsciente au moment de son évacuation à 20 heures, aurait inhalé du monoxyde de carbone qui se dégageait depuis le réchaud à gaz qui était allumé dans sa chambre. Cela étant, et nous ne le répéterons jamais assez, la vigilance doit être de mise pendant toute cette période hivernale. Les pères de familles doivent surveiller régulièrement l'état des équipements de chauffage existants dans leurs maisons et des ouvertures doivent être laissées pour que l'air soit régulièrement renouvelé. Y. Y.