Samedi soir, on jouait un quart de finale de Coupe arabe, une compétition de seconde zone sans le contexte dans lequel se déroule la compétition. Nous parlons ici de contexte technique, histoire de lever toute équivoque susceptible de contredire le sens même de ce texte. Il y a pour une fois l'extrême onction de la Fifa qui a puisé dans sa réserve politique « secrète » mais toujours... évidente pour l'adouber. En prime, elle l'a ornée d'un ronflant intitulé, comme pour dire au monde des rêveurs que le fantasme d'une délocalisation de la Coupe du monde est un vrai... fantasme. Evidente sportivement, donc techniquement toujours, il y a aussi une histoire de timing qui a fixé cette compétition à quelques mois de la Coupe d'Afrique des nations. La « répétition générale » et les considérations de leadership collées à la Coupe arabe en prévision de la compétition continentale autrement plus valorisante, il fallait vraiment aller les chercher mais on ne peut rien contre les extrapolations. Parce que dans la « vraie vie », les deux compétitions n'ont rien de commun. À commencer par les effectifs qui vont s'y affronter, s'agissant surtout des sélections nord-africaines. Justement, c'est de l'Algérie et du Maroc qu'il est question dans ce propos. On ne peut rien non plus contre le conditionnement psychologique, il paraît même que c'est une fatalité. Surtout quand les données « objectives et subjectives », comme on dit dans les discours savants, s'y prêtent. Objectivement donc, les sélections marocaine et algérienne étaient promises aux premiers rôles. En poussant les choses juste un peu plus loin, on adopterait volontiers cette certitude qui a fait du match de quart de finale une... finale avant l'heure. Voilà donc le décor d'un match de foot qui aurait dû rester un match de foot et ça a été le cas ! Où est le problème alors ? Il n'y en a pas. L'Algérie s'est qualifiée au terme d'un match héroïque où on a vu deux retours marocains, un but à faire jouir les impuissants et au final un Captain M'Bolhi impérial. Ça aurait pu être aussi simple dans le bonheur des Algériens comme dans la déception de l'adversaire. Et c'est ce qui s'est passé. Il est où le problème alors ? Il n'y en a pas, justement. On a juste « découvert » dans la foulée de cette confrontation que les Marocains et les algériens étaient en guerre et ils ont signé l'armistice au terme du dernier tir au but ! On a aussi appris que les joueurs ont réinventé le fairplay comme si on était promis à une pluie d'hémoglobine sur la main courante. Pire, les Algériens ont même été sommés par des branleurs cliniques de... ravaler leur joie sous prétexte que la « fraternité entre les peuples » en souffrirait. Ce n'est qu'un match de foot ? Certainement, mais ceux qui disent le contraire ne sont pas ceux qu'on croit. Merci les Verts. S. L.