Ils ne partiront pas favoris mais sur un seul match, tout peut arriver. L'histoire des matches Algérie-Maroc en football va s'enrichir, cet après-midi, d'une nouvelle confrontation entre les équipes nationales des deux pays. Il s'agira, cette fois-ci d'un quart de finale de coupe d'Afrique des nations pour lequel la passion est plus que débordante. Depuis le début de cette CAN, nous n'avons eu de cesse de mettre en exergue l'incroyable engouement populaire soulevé par l'équipe d'Algérie pour laquelle des milliers de supporters n'ont pas hésité à franchir la frontière pour venir la soutenir. Les Marocains sont, de leur côté, moins nombreux et ils n'ont pas manqué de souligner le renfort qu'ils ont reçu de la part des supporters algériens lorsque leur équipe évoluait pour le compte du groupe D.Même l'entraîneur de la formation marocaine, Badou Zaki, y est allé de ses remerciements, notamment lors du match contre le Nigeria. Aujourd'hui, le hasard des choses veut que les deux camps soient face à face, dans un derby que tout un chacun souhaite qu'il se déroule dans le respect mutuel et dans l'esprit du jeu qui veut que la vérité du match sorte du terrain, entre les joueurs et seulement entre eux. La CAN n'en sera pas à son premier Algérie-Maroc. Par le passé, ces deux équipes se sont déjà affrontées avec un avantage aux Algériens. La première fois, ce fut en 1980 au Nigeria. Les Verts l'avaient emporté (1-0) dans un match du premier tour sur un but inscrit par Belloumi dans les ultimes minutes de la rencontre. Par la suite les Algériens étaient parvenus à se qualifier pour la finale où ils avaient été battus (3-0) par les Nigérians alors que les Marocains avaient été stoppés par ces mêmes Nigérians en demi-finales (1-0). La seconde confrontation entre les deux équipes dans une phase finale de CAN avait eu lieu en 1986, en Egypte et cette fois-ci les deux équipes n'étaient pas parvenues à se départager (0-0) lors d'un match du 1er tour. Les Algériens n'avaient pas dépassé ce cap, au contraire des Marocains qui s'étaient, eux, qualifiés pour les demi-finales de la compétition où ils avaient perdu, 1-0, face aux Egyptiens. Le dernier rendez-vous algéro-marocain en phase finale de la CAN date de l'édition de 1988 qui avait eu lieu au Maroc. Les deux formations s'étaient rencontrées en deux occasions cette année-là. Au premier tour ce furent les Marocains qui l'emportèrent sur le score de 1 à 0. Algériens et Marocains s'étaient retrouvés pour le compte du match pour la troisième place et cette fois-ci le dernier mot était revenu aux Verts, vainqueurs lors de la série des tirs au but (4-3) après que le match se soit terminé sur un score de parité (1-1). Le match de cet après-midi à Sfax sera un sorte de cerise sur le gâteau pour un onze algérien sur lequel rares étaient les supporters qui auraient misé un seul centime avant son arrivée en Tunisie. Il ne devra absolument pas constituer une fin en soi dans la mesure où, tant qu'il reste une chance il faut la défendre jusqu'au bout. Il ne fait aucun doute que l'équipe du Maroc sera la favorite des observateurs. Elle constitue un groupe solide, formé de joueurs expérimentés comme Naybet, El Karkouri et Regragui. Les techniciens que nous avons rencontrés ont, tous, insisté sur la cohésion de cette formation et l'équilibre entre ses différentes lignes. Elle dispose, en outre, d'un hermétique rempart défensif qui n'a encaissé qu'un seul but lors des huit dernières rencontres de l'équipe. Face à un tel adversaire, le salut de l'équipe d'Algérie ne pourra venir que dans la capacité de ses joueurs à rééditer leurs matches contre l'Egypte et le Cameroun. Il leur faudra, donc, retrouver cette force, cette volonté et ce courage qui avaient forcé l'admiration des observateurs et fait douter leurs adversaires. Ces paramètres positifs s'étaient disloqués à l'occasion de la troisième sortie des Verts, face au Zimbabwe en raison d'un net relâchement et d'une mauvaise gestion de la rencontre de la part du staff technique qui avait pris le risque de se passer des services de certains titulaires. Ce fut, à coup sûr, une fort belle leçon qui a montré que les joueurs issus du championnat national étaient loin d'avoir la pointure internationale. Il paraît, de ce fait, évident que le staff technique reviendra à une ossature basée sur les émigrés, la même que celle qui fut alignée contre les Camerounais et les Egyptiens avec, cependant, la reconduction de Zafour dans l'axe de la défense puisqu'au moment où ces lignes sont rédigées il ne semble pas que Beloufa soit prêt à disputer ce match. En tout cas, les Algériens savent qu'ils n'ont rien à perdre dans ce quart de finale et qu'avec le soutien d'un public qui ne manquera pas d'être nombreux, ils ont la possibilité de forcer le destin. Ils n'étaient pas favoris contre les Camerounais et les Egyptiens, cela ne les avait pas empêchés de réaliser deux bons résultats. Cet après-midi, sur un seul match, ils sont en mesure de surprendre encore une fois.