L'Etat sioniste d'Israël pavoise à l'ombre de quatre-vingts jeunes filles en fleurs, dont la Marocaine Kawtar Benhalima, venues concourir pour le titre de Miss Univers. Ces petites cervelles ont ignoré les appels au boycott de cette cérémonie en signe de solidarité avec les Palestiniens et en rejet à l'asservissement que leur imposent les spoliateurs. Voilà une ruse parmi tant d'autres pour montrer aux yeux du monde, qui n'est pas dupe, que tout va pour le mieux et que de problème palestinien il n'y en a point. Et d'ailleurs, il se trouve des pays « arabes frères » qui ont cautionné l'OPA d'une tradition dédiée à la beauté, la joie et la solidarité entre les peuples représentés par leurs Miss. C'est dire. Il est vrai aussi que l'Etat sioniste a le vent en poupe, poussé en cela par des pays arabes « normalisateurs » plus préoccupés par la pérennité de leur trône que par leur responsabilité devant l'Histoire, encore moins par le soutien à l'indépendance des Palestiniens. Du reste ont-ils réellement cru à la Palestine ? Mais cela est une autre histoire. Tous ces pays du Moyen-Orient ont, de tout temps, été sous influence. Notre voisin est l'archétype d'une soumission séculaire, naturellement voulue presque. À telle enseigne que l'on est porté à croire qu'il ne peut fonctionner selon son libre arbitre. Il y a plus d'un siècle (1912), la France conquérante, sans trop de peine, imposait sa tutelle au Maroc, à charge du général Lyautey, nommé « résident général auprès du sultan » de mener à bien l'instauration du protectorat. Et de faire du sultan, roi, à ce jour. Il s'acquittera de cette mission avec réussite car le système qu'il a mis en place, le Makhzen, s'est révélé imperméable face à toutes les secousses qui risquent de le faire tomber. Toujours, la France sa génitrice, accourt pour le tirer d'une mauvaise passe certaine. Ni la révolte du Rif menée par Abdelkrim, ni Mehdi Ben Barka, ni le général Oufkir ne parviendront à libérer le valeureux peuple marocain de l'asservissement. Plus proche de nous, Nasser Zefzafi, icône de la rébellion du Rif, le Hirak, subit les pires sévices en prison où il purge une peine de plus de 20 ans. De par sa nature et le contenu profond de ses revendications, le mouvement constitue un rejet du pouvoir du Makhzen. À se demander où se trouvent les chantres de la démocratie de ce côté-ci de la Méditerranée. Or, le caractère illégitime de la monarchie alaouite se heurte en permanence à un rejet populaire qui s'exprime à chaque moment particulier de la vie du Maroc. Conscient de l'irrédentisme de l'opposition populaire, le Makhzen, une fois de plus, recourt à la protection d'autres parrains. Une autre humiliation pour les Marocains qui se révoltent contre la nouvelle mainmise sur leur pays, aujourd'hui celle de l'Etat sioniste d'Israël. Ensablé dans la guerre du Sahara Occidental, le palais royal s'entête dans sa politique du pire. Le scénario catastrophe d'une agression contre l'Algérie est pour M6, bien conseillé par ses alliés sionistes, une option de survie. Encore qu'il ne peut être maître d'une telle initiative y compris avec l'onction des pétromonarchies qui le couvent, le protègent. La réalité du protectorat sioniste, aujourd'hui, est mal vécue par le peuple marocain que ne représente pas les partis politiques ni certaines parties de la société civile qui n'ont de cesse de renouveler leur allégeance-soumission au Makhzen. Pour leur plus grand malheur. Brahim Taouchichet