La bibliothèque municipale de la ville de Mila a abrité, hier, les travaux d'une journée de sensibilisation sur la prise en charge des enfants autistes. Organisée par l'association El Amel, en collaboration avec les secteurs de l'éducation, de la jeunesse et de l'assistance sociale, la rencontre a connu la participation de nombreux spécialistes en pédopsychologie. Lors de son intervention, le Pr Amrane Lakhdar, de l'université de Béjaïa, a appelé les parents d'enfants autistes à se faire accompagner par les centres de référence en la matière pour un dépistage précoce de la maladie. Il leur a conseillé, d'autre part, de ne pas verser dans l'alarmisme et le désespoir, en précisant : « Pour peu que ces enfants autistes soient correctement pris en charge, ils pourront réussir leur vie scolaire le plus normalement du monde ». Dans ce sens, il affirme que beaucoup d'enfants autistes ont dépassé leur handicap et sont actuellement scolarisés normalement dans les établissements du secteur éducatif. Besma Chaâboub, représentante de la DAS, a révélé, pour sa part, que ses services travaillent en collaboration avec la Direction de l'éducation et il a été procédé à la mise en place d'une stratégie visant à développer des pédagogies intégrées dans les établissements du secteur éducatif afin de prendre en charge les élèves autistes. L'intervenante déplore, par ailleurs, l'absence d'un centre spécialisé pour autistes à Mila, en précisant que les malades de la région sont pris en charge au niveau d'espaces ouverts au niveau des établissements de la Direction de l'assistance sociale localisés dans les villes de Mila, Ferdjioua et Chelghoum Laïd. La conférencière a précisé que son secteur assure le suivi de 106 enfants autistes répartis sur les trois communes précitées. Elle souligne, au passage, que l'objectif visé à travers les efforts de prise en charge de ces enfants reste « leur intégration sociale et professionnelle ». La psychologue Amori Sara a, de son côté, appelé les UDS (unité de dépistage scolaire) , à participer aux actions de dépistage précoce de la maladie afin de faciliter la prise en charge des malades. L'oratrice déplore, dans ce sillage, l'insuffisance du personnel spécialisé mis à la disposition de la DAS et appelle à la participation des médecins libéraux et de ceux du secteur public aux efforts de dépistage précoce. « On peut, désormais, déceler la maladie à l'âge de 18 mois et même un peu plutôt. On a les moyens matériels à Mila, mais pas suffisamment de personnel qualifié. Nous avons tout juste deux pédopsychiatres, ce qui est très en deçà des besoins ». La présidente de l'association El Amel, Mme Bousbta Asma, a, quant à elle, soulevé le problème du local de son entité, le qualifiant « d'inadapté». Elle nous dira : «Dans son état actuel, notre siège ne peut pas être exploité il est dégradé. Nous demandons à la Wilaya de nous aider à le restaurer. » K. Bouabdellah