La résistance d'une grande partie des Algériens au vaccin contre le Covid-19 pousse les autorités sanitaires à limiter le nombre de vaccins devant être réceptionnés dans le cadre du Covax, par crainte de se retrouver avec un quota de doses de vaccins bonnes à jeter. C'est ce qu'a révélé le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid, en répondant, jeudi, aux questions des députés à l'Assemblée populaire nationale (APN). Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) – Abderrahmane Benbouzid a exprimé son regret en constatant le taux de vaccination à l'échelle nationale qu'il juge loin des objectifs fixés au début du lancement de la campagne en 2021. Répondant à la question d'un député, il précise qu'à peine 13 millions de citoyens sont vaccinés. Il précise à ce titre qu'ils sont seulement «six millions de personnes à avoir reçu deux doses de vaccin, tandis que sept millions en ont reçu une seule». Les réserves des citoyens sont encore plus accentuées, explique-t-il, par rapport à la troisième dose du vaccin anti-Covid. À l'heure actuelle, «on recense 158 000 Algériens ayant accepté de se faire administrer celle-ci», a-t-il fait savoir. Commentant ces chiffres, Abderrahmane Benbouzid dira qu'ils ne sont guère satisfaisants, dans la mesure où l'objectif est de vacciner au moins 70% de la population âgée de plus de 18 ans. La cadence des vaccinations est extrêmement lente, déplore-t-il, «en dépit des grands moyens déployés pour toucher le maximum de citoyens possible». Il rappellera que le Comité scientifique chargé du suivi de l'épidémie n'a pourtant pas lésiné sur les méthodes supposées inciter justement les Algériens à se rendre dans les centres de vaccination. «Sans oublier la campagne de sensibilisation menée par le biais des médias, notamment sur l'utilité de ce vaccin», insiste-t-il. Ce dernier a indiqué qu'en ce moment, les autorités sanitaires limitent le nombre de vaccins réceptionnés en raison du déséquilibre entre le flux des personnes vaccinées et les quotas plutôt conséquents des différents vaccins acquis par l'Algérie. Abderrahmane Benbouzid souligne qu'il ne tient surtout pas à faire face à un problème lié à la péremption des vaccins. Chose qui peut arriver s'ils restent inutilisables pendant longtemps. En termes de disponibilité de l'oxygène médical, le responsable garantit que cet aspect est correctement pris en charge, après le scénario vécu lors de la troisième vague en juillet dernier. «Mon département est en contact permanent avec le ministre de l'Industrie pour nous assurer que les usines produisent suffisamment d'oxygène médical, pour répondre à la demande au niveau des hôpitaux», a-t-il garanti. Il a également assuré que l'Etat vise dans ce contexte à augmenter toujours plus les capacités de production de l'oxygène médical. Aussi, il entend privilégier les régions reculées en matière d'approvisionnement des structures sanitaires à cet effet. Quant à la politique de riposte contre la quatrième vague qui sévit actuellement, le responsable du secteur rappelle qu'une série de mesures ont été instaurées dans le but de lutter au mieux contre la propagation du virus dans le pays. Il précise qu'en plus du protocole sanitaire en vigueur, «la mise en place d'un pass vaccinal comme condition d'accès à certains espaces publics peut contribuer à casser la chaîne de transmission du virus». En parallèle, la campagne de vaccination doit se poursuivre, insiste-t-il, tout en continuant à faire respecter les gestes barrières en société, pour les personnes vaccinées et celles qui ne le sont pas. M. Z.