Personnellement, je préfère acheter des roses importées qu'empoisonner les miens aux kiwis, ananas ou aux noix de coco. Des fruits qui, avant d'atterrir chez le vendeur, traversent les mers non sans avoir subi au préalable les multiples traitements chimiques censés assurer leur conservation. Ne parlons pas des rayons X, qu'on leur inflige à chacun de leur transit, avant d'arriver à destination et d'être débarqués par les transitaires de patrons qui ne se montrent pas. J'avais pour intention, hier, de parler des produits locaux éligibles à l'exportation et je me suis laissée piéger de nouveau par une digression, certes, pas inutile, mais qui écarte du thème original. Parmi les produits dont les critères répondent à ceux exigés pour toute transaction extérieure, il y a la désormais célèbre huile de table dont M. Rezig affirme qu'elle est disponible. Lui qui semble au fait des quantités qui sont distribuées à travers le territoire, des circuits responsables de sa rareté sur les étals et, cerise sur le gâteau, des quantités à écouler à l'étranger. Celles qui contribueront, en temps d'urgence absolue, à libérer le pays de sa dépendance aux hydrocarbures. Autant le dire franchement. Cela ne me dérange pas d'enfoncer le clou. J'ai toujours pensé que l'on ne félicitait pas quelqu'un qui accomplit ce pour quoi il est payé. À chacun ses «faiblesses». La mienne, c'est de gratter là où ça me démange, d'insister sur les choses quand elles déraillent. La disparition du produit des points de vente habituels, qui est une réalité, n'a pas inquiété le premier responsable du secteur. Celui qui, au lieu d'anticiper les coups tordus, a, toujours, à portée de lèvres, la réponse pour contrer ceux qui mettent dans l'embarras sa maîtrise de la situation. Peu importe que les explications fournies ne soient pas celles attendues par les familles auxquelles on impute d'ailleurs, en partie, la pénurie de la précieuse huile. Celle dont on s'empresse de faire des réserves quand la rumeur se met à enfler. Voilà une affaire qui aurait besoin de bien des confessions pour en comprendre l'influence et en maîtriser les effets déstabilisateurs. M. B.