En raison de la grève des avocats, le procès de Chakib Khelil and co est reporté au 24 janvier prochain. Première information, le débrayage des robes noires aura pris fin dans une semaine. Au pays des grèves illimitées forcément illimitées et systématiquement déclarées illégales par la justice, c'est toujours bon à prendre. Pour autant, on a peut-être parlé trop vite. Il se peut bien que le délai d'une semaine ne soit qu'un... espoir ou pire, une supposition. Mais nous n'irons pas aussi loin dans la contorsion. Le procès de Chakib Khelil et son report pour cause de grève des avocats pour des revendications «socio-fiscales» sont un pur hasard dans une vraie coïncidence. De toute façon, nous ne sommes pas vraiment habitués aux explications convaincantes dans l'ajournement des procès du genre. Celui-ci un peu plus que les autres a dû être renvoyé à une nuée de «dates ultérieures» qui n'ont pas été attendues par des masses. Tout le monde pouvait vous le dire sans broncher : il n'y a pas plus de procès que de report, comme il n'y a pas plus de nouvelle date que de Chakib Khelil. Tout est cousu de fil blanc et tout a fini par se confirmer. On ne s'est même pas cru obligé d'expliquer... la fin du procès et l'abandon des poursuites. On comprend aujourd'hui, avec « effet rétroactif », à quel point c'était dérisoire de justifier un décalage de quelques jours, voire de quelques semaines et tant qu'à faire, des années. Ça se fait bien dans des pays dont les procès, les avocats, les grèves et la... justice ne sont pas une vue de l'esprit, non ? Et maintenant alors ? Puisque jusque-là, il était question d'une autre vie, qu'en est-il avec Chakib Khelil ? On a bien parlé de son extradition, des démarches entreprises officielles et officieuses, des possibilités et des promesses mais on n'a rien vu jusque-là. On nous a même fait miroiter la récupération du blé qui sommeille quelque part dans un paradis fiscal ou paradis tout court. A moins qu'il n'ait déjà commencé à germer avant de pousser, faute de sentir la menace d'un sale temps. Parce qu'il faut bien se rendre à l'évidence. Procès le 16 ou le 24 janvier, grève des avocats ou pas grève des avocats, tout ce qui peut être dit autour de l'affaire fera sourire. Vous voulez être sérieux dans cette histoire ? Rapatriez Chakib Khelil et ses complices et dites-nous sérieusement ce qui peut être fait pour que le Trésor public retrouve les centaines de millions de dollars, à moins qu'il ne faille un autre zéro. Tout le reste fera encore sourire. S. L.