Le variant du Covid-19 Omicron sera bientôt prédominant en Algérie, selon les prévisions des spécialistes. Simultanément à la propagation déconcertante de cette nouvelle souche, la question liée à sa détection demeure encore floue pour la majorité d'entre nous. Le test antigénique est-il moins fiable que la PCR face au variant Omicron ? Les tests salivaires sont-ils plus efficaces que les tests nasopharyngés, comme le laissent entendre de nombreux chercheurs ? Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Autant de questions auxquelles tentent de répondre les études préliminaires depuis l'apparition de ce variant. Le constat général des experts et autres chercheurs sur le sujet est que l'Omicron est plus difficile à détecter que le Delta par exemple avec le test antigénique. Il échappe ainsi au système de dépistage «conventionnel», rendant sa détection plus complexe. Cela veut-il dire que le test antigénique n'est pas fiable ? D'après les explications de Selmane Hocine, médecin biologiste et laborantin dans un laboratoire d'analyses médicales à Alger, ce qu'il faut savoir, c'est que «le test antigénique est toujours moins sûr que la PCR, et ce, peu importe le variant». La différence entre ces deux outils de dépistage réside dans la méthode de détection, a-t-il signalé en rappelant que «la PCR détecte le matériel génétique du virus tandis que le test antigénique cherche les antigènes qui se trouvent généralement à la surface du virus». Selmane Hocine a d'ailleurs souligné qu'en France, par exemple, «on recommande aux personnes ayant fait un test antigénique de confirmer avec un test PCR en cas de soupçon». Il fera aussi savoir que dans certains cas, le test antigénique peut rester négatif au moins deux jours avant de devenir positif. S'appuyant sur une étude menée par l'agence américaine des médicaments (FDA), il souligne que «les premières données suggèrent que les tests antigéniques détectent bien le variant Omicron, mais que leur sensibilité pourrait être réduite». Par conséquent, cela va entraîner de nombreux faux négatifs, poursuit-il. Le laborantin signale néanmoins, que pour le moment, les experts n'ont pas explicitement parlé de l'arrêt de l'usage des tests antigéniques car cela permet au moins «un dépistage régulier d'une partie de la population». D'autant qu'en Algérie, «le variant Delta circule toujours, et un test antigénique est de ce fait toujours utile». Dans le même esprit, le président de la Société algérienne d'immunologie Kamel Djenouhat a abordé ce point, lors d'un entretien accordé au quotidien El Watan. Sur la fiabilité des tests antigéniques, Kamel Djenouhat a constaté «qu'ils mettaient jusqu'à 7 jours pour se positiver». Ce qui n'était pas le cas des autres variants qui «sont positifs du 1er jour au 5e de l'apparition des symptômes». Plus surprenant encore, il a affirmé que «quelques patients gardent les tests antigéniques positifs jusqu'au 10e jour après le début de la symptomatologie». Il lance dans ce sens un appel à ses confrères en les invitant à «limiter la prescription de ces tests aux cinq premiers jours du début des symptômes». Par ailleurs, une grande partie des spécialistes semble pencher pour les tests salivaires qu'ils considèrent plus efficaces face à ce nouveau variant. Des membres de la communauté scientifique internationale s'interrogent sur la fiabilité des tests antigéniques qui ont beaucoup perdu en efficacité notamment avec les mutations du virus. On explique que le variant Omicron se concentre dans la gorge et les bronches. De ce fait, un prélèvement nasal aura du mal à identifier cette souche. M. Z.