Ainsi donc, l'Algérie croisera le Cameroun sur son chemin menant au Qatar, théâtre de la prochaine Coupe du monde (21 novembre-18 décembre 2022). Un duel qui ne «plaît» pas à beaucoup d'Algériens qui vivent mal l'après-cauchemar de la CAN du Cameroun et, désormais, ne ferment pas les yeux juste parce que le sort a réservé aux hommes de Belmadi un adversaire qui ne réussit point à la sélection algérienne. Des chiffres et des pronostics. La hantise d'un nouvel échec de l'EN lors du dernier tour éliminatoire pour la Coupe du monde du Qatar impose un peu plus de tension aux badauds déjà étranglés par un quotidien malmené par la Covid-19 et la quête d'un bidon d'huile, d'un robinet qui coule un jour sur deux (voire plus) et de toutes les tracasseries qu'un Algérie- Cameroun ne fait qu'empirer. Pourtant, de l'espoir, il en faut pour vivre. Et faire vivre l'avenir de ceux qui savent où ils mettent les pieds. Où ils vont surtout. Et Djamel Belmadi que l'on n'a pas entendu dire un mot sur le tirage réservé à son team lors du tour de barrages en a de ces vertus, de cette foi, que même l'échec durant l'édition de la CAN au Cameroun n'a visiblement pas ébranlé. De la sérénité, il en faut beaucoup pour ramasser les «lambeaux» et remobiliser un groupe quelque peu malheureux suite à cette désillusion. Parce que, dans exactement deux mois, il sera question d'un quitte ou double, une bataille finale qui n'offre aucun moyen de rattrapage. Comme autrefois, lorsque l'EN algérienne avait à livrer un match couperet face à la Tunisie en 1985 (1-4 à Tunis et 3-0 à Alger), contre l'égypte lors de l'historique match d'appui disputé le 18 novembre 2014 à Om Dourman ou encore lors du barrage de novembre 2013 face au Burkina Faso (3-2 à Ouaga et 1-0 à Blida). Ce sont, certes, des chiffres, et des statistiques ont été exhibées immédiatement quand le tirage au sort a réservé le Cameroun à l'occasion de cette ultime étape pour faire le voyage au Qatar. Les trois exploits précipités ont été tous accomplis à l'occasion de matchs d'appui pour le compte des qualifications au Mondial, phase durant laquelle les Algériens ont également croisé, en 1989, l'égypte de Mahmoud Al-Gohary sans parvenir, pour moult raisons, à faire plier les Pharaons (nul à Constantine 0-0 puis défaite dans le chaudron du Cairo Stadium 1-0). Cette année-là, l'Algérie avait des circonstances atténuantes avec cette instabilité politique générée par une fausse ouverture politique qui a déteint sur l'ensemble de la vie publique, football y compris. Ce qui, faut-il le souligner, n'a pas empêché l'ES Sétif, alors en deuxième division, d'exploser les Nigérians d'Iwanwanyu lors d'une mémorable finale en 1988 à Constantine en finale de la Coupe d'Afrique des clubs champions (4-0) puis à l'Algérie d'être sacrée sur ses terres lors de la CAN-1990. Pour dire que c'est dans la difficulté que le football algérien a su tirer le mieux son épingle du jeu. L'exemple de cette consécration africaine au Cairo Stadium en juillet 2019, alors que l'EN était un an plus tôt à la 67e place Fifa et treizième en Afrique loin derrière le Sénégal, la Tunisie, le Maroc, la RD Congo, le Ghana et surtout le Cameroun classé 55e mondial à l'époque et qui depuis n'a pas évolué grandement (50e en décembre dernier). Si cette équipe fait vraiment peur aux Algériens, les joueurs de la sélection s'entend, alors il ne sera pas faux de conclure que la longue série d'invincibilité (35 matchs) et le titre africain de 2019 n'ont aucune valeur sinon qu'ils ont été réalisés face à des «peintres», comme se plaisait à le faire savoir Belmadi quand l'EN s'apprêtait à affronter la Sierra Leone puis la Guinée équatoriale. Ce qui n'est (heureusement) pas le cas. Les Verts sauront faire taire leurs détracteurs... M. B.