Dans le monde du travail, la forte contagion du variant Omicron du virus Sars-CoV-2 a pour effet de vider les entreprises, les institutions et même les structures de santé. La flambée des arrêts maladie de dix jours a affecté tous ces établissements. Une durée d'isolement que les experts jugent «excessive» et préconisent de la revoir à la baisse, d'autant que, notent-ils, les symptômes de ce nouveau variant sont «légers». Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Depuis quelques jours, le variant Omicron fait exploser l'absentéisme au travail. à chaque cas déclaré, les médecins accordent un arrêt maladie de dix jours. Résultat : beaucoup d'entreprises, d'administrations et d'établissements tournent au ralenti. C'est le cas des hôpitaux qui sont le fer de lance de la bataille contre la Covid-19, amputés aujourd'hui d'un tiers de leurs effectifs. Cette situation amène à une réflexion au sein du ministère de la Santé, d'autant plus que la population doit apprendre à vivre avec ce virus. «L'éventualité de réduire la durée de l'arrêt maladie accordé aux patients atteints du variant Omicron est en phase d'étude à la direction de la prévention du ministère de la Santé», fait savoir le Dr Lyes Akhamouk, membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus. Soulignant le caractère «très léger» des symptômes chez certains malades atteints de ce virus, il précise également qu'il y a une grande différence entre une personne symptomatique et une autre asymptomatique. De ce fait, il insiste sur la nécessité de revoir à la baisse la durée des arrêts maladie dus à une infection à l'Omicron. «Si nous continuons avec les arrêts de travail de 10 jours, toutes les institutions du pays vont être paralysées », dit-il. D'ailleurs, poursuit-il, «dans nos hôpitaux, nous commençons à avoir pratiquement un tiers des soignants qui sont actuellement touchés». Une situation qui impose, selon ce spécialiste en maladies infectieuses, d'agir rapidement afin d'éviter que ce secteur vital dans la lutte contre la pandémie de coronavirus ne s'effondre. «Une décision ministérielle détaillée sera prise incessamment et sera généralisée à tous les autres secteurs d'activité», assure Dr Akhamouk. Qualifiant l'arrêt maladie de dix jours suite à l'infection au virus Omicron d'«abus», le président de la Société algérienne d'immunologie, le professeur Kamel Djenouhat, explique que l'infection à ce variant du Sars-CoV-2 n'est pas très grave sur le plan symptomatique. Une situation qui, selon lui, permet d'aller vers uniquement 5 jours d'arrêt maladie au lieu de dix. Seulement, insiste-t-il, «le malade doit reprendre la vie active avec le port strict du masque». Toujours est-il, le pr Djenouhat estime que la décision finale revient au médecin traitant. «C'est lui qui juge si son patient atteint de ce virus est apte de retourner au monde du travail ou pas encore», conclut-il. Ry. N.