Les derniers mouvements connus dans les rouages des «services administratifs et de la logistique» de la sélection ne doivent pas occulter le volet technique que l'entraîneur national Djamel Belmadi doit remettre en état de marche. Ce n'est un secret pour personne. L'EN a disputé le premier tour de la CAN avec un effectif mal préparé, diminué physiquement et psychologiquement. Une raison apparaît étant «recevable» à propos de la forme (physique et mentale) de certains éléments arrivés au stage de Doha pour préparer le tournoi du Cameroun alors une grosse incertitude liée à leur avenir sportif immédiat. Si beaucoup focalisent sur Youcef Belaïli qui avait volontairement rompu avec le Qatar SC en pleine Coupe arabe, de nombreux autres joueurs de la sélection vivent mal leur situation en clubs. Nous pouvons citer, pêle-mêle Aïssa Mandi (Villarreal), Sofiane Feghouli (Galatasaray), Ramy Bensebaïni (Mönchengladbach), Islam Slimani (Lyon), Farid Boulaya(Metz), Ismaël Bennacer (Milan AC), Abdelkader Bedrane et Ilyès Chetti (ES Tunis) et Hocine Benayada (ES Sahel) dont les contrats étaient à renégocier ou, à défaut, prendre la décision de changer d'air. Un état de fait qui a mis davantage de pression en raison du déroulement de la CAN en plein mercato hivernal. Une période choisie par de nombreuses équipes pour renforcer leur effectif et à des joueurs également pour voir mieux. Aller au bout de la CAN aurait été un «élément» à double tranchant. Si les Verts avaient bien avancer dans la compétition, les joueurs seraient aussi gagnants dans l'affaire et les offres concrètes leurs seront transmises sur le lieu du tournoi africain. Ceci est valable surtout pour les joueurs qui voudraient changer, ceux qui ont envie de rester, mais dont le contrat arrive à échéance fin juin peuvent envisager cette hypothèse (qualifier aux tours avancés de la CAN) comme un frein à leur carrière en clubs. Une présence plus longue en sélection signifierait qu'ils auront moins de chance de pouvoir récupérer leurs places dans leurs équipes et, allant, réduirait leur marge de manœuvre lorsqu'il s'agira pour eux de rediscuter un nouveau contrat avec leurs actuels clubs employeurs. C'est une équation difficile à résoudre d'autant plus que de plus en plus de clubs européens, mais pas seulement en Europe, ont tendance à craindre les pistes de footballeurs que la sélection sollicite à tout bout-de-champ. Le départ précipité des joueurs de Douala quelques heures après l'élimination renseigne mieux sur la «relation» que nos internationaux entretiennent avec leurs clubs. Le fait que l'élimination de la CAN de l'Algérie soit intervenue plus tôt que prévu arrangera-t-elle la situation de nos internationaux au niveau de leurs clubs ? Pour certains, comme Bennacer, Feghouli, Boulaya et autre Zorgane, la reprise a eu lieu immédiatement. D'autres, comme Mahrez, Bensebaïni, Chetti, Benayada et Bedrane ont repris ce week-end après quelques jours supplémentaires de repos. Le reste du contingent a repris la semaine dernière, mais n'a pas été utilisé. Mini-trêve internationale oblige, plusieurs Championnats étaient momentanément à l'arrêt. Ils devront reprendre pour la plupart la semaine prochaine. Certains auront d'ici-là bouclé leur mercato hivernal par de nouvelles arrivées, mais la majorité qui n'a pas les moyens de Newcastle ou du PSG vont passer un hiver calme. Si mouvements il y a, ils se feront à titre de prêt. Et c'est la voie qui semble s'offrir à bon nombre de nos internationaux. Ce week-end, plusieurs ont été annoncés un peu partout à travers les clubs européens de seconde zone. Slimani l'était du côté de Lisbonne où il pourrait retrouver le Sporting et son stade Alvalade, Zorgane qui se plait à Charleroi est, lui, annoncé à Lyon pour un transfert que les médias français trouvent «difficile à réaliser», ceci au moment où Belaïli ne donne plus aucun signe de vie. C'est vers la Turquie que des «fuites» avancent comme possible point de chute pour le natif d'El-Bahia, un pays que Feghouli pourrait quitter s'il ne trouve pas un terrain d'entente avec son club, Galatasaray, qui a recruté un entraîneur espagnol pour remplacer Fatih Terim. La Turquie mais également dans les Championnats des pays du Golfe où des clubs saoudiens, émiratis et qataris mettraient le paquet sur le numéro 8 des Verts. Le championnat qatari déjà bien garni en footballeurs algériens qui devraient enregistrer l'officialisation de Hocine Benayada avec Al-Gharafa en provenance de l'ES Sahel dont les finances sont au rouge à tel point que toutes les vedettes des étoilées, Meziani en premier, ont été vendues. Au soir du lundi 31 janvier, l'on sera mieux renseigné sur les incertitudes qui planent sur l'avenir de quelques uns des joueurs de la sélection drivée par Djamel Belmadi. Un sélectionneur qui aura tout vu, tout connu depuis qu'il a accepté de prendre les destinées des Verts. Et un «ministre du Bonheur» a du certainement y mettre du sien et supporter le poids de toutes les incompétences. M. B.