Des étoiles ne font pas nécessairement une grande équipe. Une étoile n'est pas forcément un bon président de fédé. Proverbe camerounais à la sauce dézédienne Il chantait quoi déjà, Francis Cabrel ? «Est-ce que ce monde est sérieux ?» Le HCI, le Haut-Conseil islamique qui produit une fatwa et l'envoie aux compagnies d'assurance et de réassurance afin de les inciter à mettre sur le marché un produit dit «Takaful» !!! L'assurance islamique ? Après les banques et guichets entièrement dédiés à la finance islamique, et puis quoi encore ? Wach ? On n'en sortira jamais de ce mélange des genres ? Du mélange entre Dieu, la foi de chacun de nous, la religion, les religions et l'économie ? Si j'ai bonne mémoire, les intentions déclarées publiquement, c'était d'aller franchement vers une seconde république de la rationalité et de la gouvernance éclairée, non ? Pas d'opérer à des mixes douteux, à des réinjections du spirituel dans la finance et le développement. Ya sahbi, nous en avons déjà assez soupé, suffisamment souffert de cette «khalouta» pour la remettre aujourd'hui sur la table et permettre à un Haut-Conseil islamique de pondre des fatwas sur les produits d'assurance. Et la prochaine fatwa, ça sera quoi ? Décréter «halal» ou «haram» la vente du gaz et du pétrole le 27e jour du Ramadhan ou la nuit de l'Achoura ? Je sais que nous n'y sommes pas encore dans la société idéale, celle où chaque chose et chacun de nous seront à leur place, et à leur place seulement. Mais on peut enfin y travailler, les mecs ! Que le HCI s'occupe de la taille réglementaire du tapis de prière et de ce qui peut y être dessiné ou pas. Ça serait un bon début, même si au fond de moi, je pense que là aussi, le croyant n'a pas forcément besoin d'un tailleur en chef pour lui dicter la texture et les dimensions de son tapis. Dit crûment, l'économie, machi choughlek, khouya ! Ce ne sont pas tes oignons, sidi cheikh ! La Dézédie dispose d'assez de managers chevronnés en assurances, de jeunes bardés de diplômes en produits d'assurance et de réassurance pour que des imams viennent les bombarder de fatwas et leur dire comment ils doivent exercer leur métier. Moi, j'vous le dis tout net : si la 2e république, c'est ce mélange incestueux entre foi, finances et économie, je prends alors résolument la direction inverse de celle que m'indique la plaque de signalisation. Parce que je sais qu'à force de raccourcis de ce type, de mélanges contaminant des compétences, au bout du chemin, fatalement, il faudra rajouter «islamique» après «république» ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.