Alger allait-elle battre les états-Unis ? En tous cas, aux siècles passés, les états-Unis et l'Algérie avaient signé un accord de paix et l'Amérique avait officiellement fait une déclaration de guerre à la Régence d'Alger. Dans son discours, un congresman avait fait remarquer que son pays n'avait plus le choix (pour signer la paix) du moment que la marine algérienne «est à nos portes». On raconte que les parents des enfants américains menaçaient les enfants trop turbulents par : «reste tranquille sinon Hamidou (le raïs Hamidou) va venir te prendre.» Cette «menace» algérienne a eu énormément de répercussions sur la politique intérieure, notamment l'accentuation du pouvoir fédéral, et extérieure des Etats-Unis. Elle est à l'origine du Naval Act de 1794 visant à se doter d'une puissante flotte. Le parti fédéraliste a aussi inséré une clause dans le projet de loi qui mettrait fin à la construction des navires si les Etats-Unis obtenaient un accord de paix avec le sultanat d'Alger. Il y a aussi un livre The Algerine Spy In Pennsylvania, écrit par Peter Markoe, qui parle de cette période. «En 1787, alors que des marins américains croupissent dans une prison barbare, les délégués débattent de la Constitution à Philadelphie. Malgré la volonté américaine de répondre à la crise, sans gouvernement central, la nouvelle République n'a aucun moyen de créer une force navale. Un livre publié anonymement, The Algerine Spy in Pennsylvania : or, Letters Written by a Native of Alger on the Affairs of the United States in America, a commencé à circuler parmi les délégués. Constitué d'une série de lettres ostensiblement écrites par un agent algérien ''Mehmet'' à son chef, l'espion a prédit que les anciennes colonies ne seraient jamais en mesure de résoudre leurs différends et seraient ''ruinées par la désunion''. Le livre a fait sensation et contribué à faire pencher la balance en faveur de l'adoption de la nouvelle Constitution. Suite à la ratification finale de la Constitution en 1789, les Etats-Unis ont créé une marine et commencé à affirmer leur pouvoir à l'étranger», est-il notamment écrit dans la présentation de l'ouvrage, réédité en 2008. L'écrivain et dramaturge américaine Susanna Rowson (1762-1824) a écrit la pièce de théâtre Slaves of Algiers ; or, A Struggle for Freedom (1794). Salim l'Algérois est devenu un ami de Thomas Jefferson et avait participé à la révolution américaine. C'était hier ! K. B. [email protected]