De toutes les recommandations faites à l'occasion des assises de la santé, c'est par la contractualisation que le ministère de la Santé compte entamer le chantier de la réforme. Le Pr Benbouzid parle d'un «nouveau» système de contractualisation qui sera expérimenté dans quelques établissements de santé avant sa généralisation. Il nécessitera une opération de numérisation et prendra, selon ses dires, plusieurs «formes», notamment entre les secteurs public et privé. Nawal Imès - Alger (Le Soir)- Objet de plusieurs textes réglementaires, la contractualisation dans le secteur de la santé a très vite été confrontée à plusieurs obstacles au fil des années. Elle refait parler d'elle à nouveau. Jeudi, le ministre de la Santé assurait que la mise en œuvre des recommandations issues des assises de la santé, tenues les 8 et 9 janvier dernier, donnera la priorité au dossier de la contractualisation. Pour Abderrahmane Benbouzid, ce chantier nécessitera le lancement d'un second en parallèle, à savoir celui de la numérisation. Son secteur, dit-il, prévoit une «vaste» opération à travers notamment l'adoption du dossier numérique. Comment cela va-t-il se passer ? Selon le ministre de la Santé, le «nouveau» système de contractualisation sera mis en place dans plusieurs établissements de santé comme première étape et à titre d'essai. Il devra «donner une vision sur le parcours de soins et la nature des soins prodigués aux patients». Ce système «prendra plusieurs formes entre les administrations des établissements et leurs homologues, les établissements privés et publics, mais aussi le secteur de la santé et d'autres secteurs », notamment celui de la Sécurité sociale. Le ministre de la Santé mise sur la contractualisation mais également la numérisation pour « moderniser le système de santé » et « parvenir à des services de santé efficaces qui prennent en charge les besoins des citoyens». Sans donner de date pour l'entrée en vigueur de ce «nouveau» système, le ministre de la Santé évoque «un calendrier pour mettre en œuvre les recommandations sur le terrain à court et moyen terme», ajoutant que «la réforme du système de santé se fait progressivement et demande du temps». Ce n'est pas la première fois que la contractualisation est testée. Plusieurs tentatives s'étaient heurtées par le passé à de nombreuses contraintes. En théorie, la contractualisation vise à réorganiser les rapports entre les structures de santé et le bailleur de fonds qu'est la Sécurité sociale. En pratique, pour être admis à l'hôpital, le citoyen doit présenter sa carte de sécurité sociale s'il est affilié à une caisse de sécurité sociale. Les personnes démunies devront, quant à elles, présenter une carte délivrée par les Directions de la solidarité nationale de la wilaya alors que les plus nantis seront invités à payer la facture d'hospitalisation à leur sortie de l'hôpital. En 2007, déjà, une commission d'experts chargée d'élaborer une nomenclature des actes avait achevé ses travaux et rendu ses conclusions, mettant en exergue près de 8 000 actes, contre 1 800 seulement en 1985, soit plus de 400% d'augmentation du nombre d'actes médicaux, chirurgicaux et d'imagerie. Une situation qui avait été perçue comme une menace des équilibres de la Cnas et conduit au blocage des négociations au niveau de la commission de la tarification. N. I.