S'il le qualifie d'acquis, le ministre de la Sécurité sociale estime néanmoins que le tiers payant est à l'origine de beaucoup de gaspillage de médicaments. Tidjani Heddam promet de nouveaux mécanismes pour lutter contre. Le ministre du Travail affirme ne pas naviguer à vue. Son département compte généraliser la contractualisation d'ici 2020. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Si la santé n'a pas de prix elle a un coût et le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a bien l'intention de réduire les dépenses. Comment ? En mettant en place, dit-il, une « vraie » politique du médicament et en révisant les mécanismes du système du tiers payant. Ce dernier, affirme Tidjani Heddam, est certes un acquis pour les assurés sociaux mais est à l'origine d'un gaspillage inacceptable auquel il faudra mettre un terme. Autre chantier auquel il compte s'attaquer dans le cadre de ce qu'il qualifie de « stratégie claire », la généralisation de la contractualisation. Si l'exécutif donne son aval, il est prévu de généraliser la contractualisation d'ici 2020. Nulle intention de remettre en cause la gratuité des soins, dit-il. Cette dernière est toujours garantie mais il s'agira de s'assurer de la traçabilité des soins mais surtout de savoir où va l'argent de la Sécurité sociale. L'année dernière, la CNAS a versé la somme de 88 milliards de dinars dans le cadre du forfait hôpitaux. L'objectif, dira le ministre du Travail, est de généraliser de manière progressive ce système. Certaines spécialités seront prioritaires comme la cardiologie. Pour y arriver, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale plaide pour un ajustement au niveau des structures des deux secteurs. Il assure, néanmoins, que tout a été fait pour y arriver. Les instruments informatiques sont mis en place, le personnel est formé et des tests de transmission de factures entre les deux secteurs sont concluants. En réunissant hier le comité intersectoriel de concertation entre les secteurs chargés de la Sécurité sociale , Tidjani Heddam a exigé un nouvel élan et des résultats à court terme. Son collègue de la santé a, quant à lui, demandé à ses membres une feuille de route applicable rapidement. Créé par arrêté interministériel du 24 octobre 2017, ledit comité a pour mission d'élaborer les modalités pratiques de concertation et de coopération dans les domaines de l'échange de l'information concernant l'organisation du système de Sécurité sociale et de la santé, de communiquer les données sanitaires démographiques et épidémiologiques et d'instaurer des liens entre les deux départements ministériels . Ses objectifs se résument à la mise en place d'une base de données commune à la gestion des questions relatives à l'identification des usagers, à la mise en place d'une nouvelle nomenclature des actes et à l'adoption d'un mode de tarification. N. I.