Etranges sociétés occidentales qui s'émeuvent aux larmes pour un chat maltraité par un footballeur professionnel et passent, indifférentes, le matin, devant le corps sans vie d'un SDF mort de froid, dans la nuit. Vie de chien ! Bah ! Bah ! Bah ! On dirait des sprinteurs dans les starting-blocks et qui réagiraient dans la même tierce de seconde au coup de pistolet du juge ! Pan ! À la simple détonation, qu'eux seuls savent entendre, les prix des fruits et légumes, ainsi que ceux de tous les produits de première nécessité flambent de «concert» à quelques semaines du Ramadhan. C'est un mystère pour moi que les sports synchronisés, comme la natation, ne connaissent pas plus de succès chez nous, avec autant de champions dans la nature ! Bien sûr qu'il ne s'agit pas de taper sur l'épicier ou le vendeur de fruits et légumes du marché, le détaillant. Non ! Mais s'intéresser plutôt à ceux qui tiennent le pistolet. À ceux qui garnissent son barillet de balles. Et plus encore, à ceux, sûrement moins nombreux, qui ont les clés de l'armurerie, celles de l'horloge, règlent l'heure de la course et maîtrisent la vitesse du vent afin qu'elle ne gêne pas les coureurs, n'entrave pas leur élan spéculatif. Allez ! On va appeler cela le commandement de l'ardoise. L'ardoise, c'est eux qui inscrivent dessus ce qu'ils veulent bien y inscrire. Et c'est nous qui la payons ! Et vous remarquerez que dans ce genre de compétitions, ce n'est que récemment qu'il a été décidé de mettre en place des commissions de lutte contre le dopage. Une loi anti-spéculateurs. Mais bon, au vu des prix qui m'ont assommé ce matin, au «soug» de mon petit village, les peines encourues n'ont pas l'air d'effrayer grand monde. «Mais les prix sont libres, ya Hakim !». Oui, usted ! Libres, mais pas fous, tout de même ! Parce que si certains veulent et tiennent autant à jouer aux fous, faudrait peut-être voir à exiger des autorités qu'elles soient encore plus «folles», encore plus zinzins que les mandataires et les grossistes. Comme, par exemple, de jouer, elles aussi. Jouer à quoi ? Jouer sur quoi ? Sur le barème des aides et subventions. Sur certaines exonérations d'impôts et de charges. Sur la traçabilité du circuit de facturation. Sur ... y a un tas de jeux de société à la disposition du législateur. Et je ne comprends pas qu'il ne s'amuse pas un peu plus. Qu'il ne se divertisse pas plus souvent. À la folie des prix doit répondre la folie du bras séculier de la République. Marre d'entendre tous les ans, depuis mon berceau «le marché sera contrôlé pour ce Ramadhan, et les contrevenants punis». Punissez ! Punissez ya bouguelb ! Mais n'attendez pas le 27e jour du carême et les caméras pour le faire en ... frac ! Je fume du thé acheté plus cher et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.