A 48 heures, du mois du Ramadhan, qui est censé être le mois de la piétée et la clémence, les commerçants, comme a chaque venue de ce mois, ne paraissent pas le prendre de ce coté là, ils se sont juré de saigner davantage les pauvres consommateurs, qui ne peuvent que se plier au diktat imposé par les seigneurs du marché, avec la bénédiction d'un pouvoir public, qui semble être absent et en vacances pour le moment… ! A deux jours du mois sacré du Ramadhan, une saignée a mort des consommateurs vient d'être lancée par les commerçants sans le moindre scrupule, la spéculation bat son plein, aucun produit alimentaire n'a être épargné par cette folie des prix que rien n'a pu empêcher de naitre et de sévir depuis déjà une dizaine de jours. Des mesures de contrôle et de gestion du marché ont été décidées en conseil des ministres, mais, il parait qu'elles n'ont pas été appliquées et ne le seraient jamais en face de la main basse, ordonnée par les barons du commerce, qui sont devenus maîtres des lieux, en régulant selon leurs convenances l'approvisionnement du marché en produits alimentaires, et en décidant de surcroit du prix de vente. Tôt le matin, le marché de l'Ain Sefra a été pris d'assaut par les ménagères et par beaucoup de pères de famille, venus s'approvisionner en produits alimentaires pour le Ramadhan qui s'annonce dans les 48 heures qui viennent. Ils ne s'attendaient nullement a être pris de cours par cet affichage si osé, qui dit long sur cette flambée rituelle des prix. Des coûts qui dépassent les bornes du tolérable, et que les pouvoirs publics ne combattent plus, faute de proposer des alternatives pour sauver les ménages qui ne savent plus où se donner la tète. C'est plus que du vol caractérisé que pratiquent ces commerçants en cédant surtout les légumes, les fruits et les viandes qui viennent de voir leurs prix tripler au bout d'une semaine, le poulet ne cesse de grimper pour finir a ce vendre à 400 dinars le kilogramme alors, qu'il n'a jamais atteint les 250 dinars le kilogramme en dehors du mois sacré, l'agneau frôle les 800 dinars et le veau s'offre un luxe en se vendant à 1000 dinars, le foie reste un caprice pour les riches qui se nourrissent d'envies et de folies en ce mois sacré, ils se le payent à 2000 dinars ( l'équivalent du montant d'un couffin de Ramadhan où les prix des produits qui le composent sont fixés sans gonflement ).Quant aux legumes,la dame de la marmite (la pomme de terre) commence a faire des siennes ,elle se vend de 45 à 50 dinars, les poivrons et les aubergines à 60 dinars, la salade à 80 dinars déjà, la tomate à 60 dinars ,les haricots verts à 100 dinars, le persil à 50 dinars le bouquet, et le citron s'énerve et se chauffe déjà sur quelques étals où il se cède à 30 dinars l'unité . Les fruits demeurent hors de portée des petites bourses, les bananes viennent de connaitre une hausse, elles se vendent à 150 dinars, elles figuraient au bas de la liste des fruits aux prix abordables, malheureusement, elles ne peuvent plus s'offrir a ce prix, elles viennent de regagner les autres « stars « ,qui ne garnissent depuis si longtemps que les tables des nantis, elles désertaient ces tables où il y a toujours assez de place et où souvent le nécessaire manque, les prix de ces fruits varient à la veille de ce Ramadhan de 180 à 250 dinars le kilogramme…Beaucoup de gens vont juste se contenter de les rêver la nuit, le jour, ils se contenteront de les admirer sur les étals des commerçants. Quant aux dattes qui garnissent le plus souvent les tables des jeuneurs, elles sont trop onéreuses au cours de ces ci, elles se cèdent à 500 dinars le kilogramme de dattes de qualité moyenne, la « chamia » (ou la harissa) vient à son tour également de gagner subitement une hausse de 5 dinars par piece, alors qu'elle n'était qu'à 10 dinars, il y a à peine deux jours. En face de cette folie de prix, jamais atteinte au cours des précédents Ramadhan, les consommateurs ne peuvent que se plier au diktat de ces vampires qui ne cherchent qu'a les ruiner et leur pomper tous les sous qu'ils ont mis de cotés pour les « sombres jours »,comme le déclare cette vieille dame, qui s'est contentée d'acheter un peu de persil et une livre de « t'chicha » et ne cesse de maudire ces commerçants et ces autres fous de consommateurs qui achètent tout sans protester.