Le colloque organis� � Tizi-Ouzou par les associations culturelles Si Moh U Mhand de Tizi-Ouzou et la Grande Maison de Tlemcen est un travelling sur les rives scripturaires de Mohammed Dib, un voyage � travers l�espace-temps romanesque de l�auteur de la trilogie Alg�rie qui a promen� durant plus d�un demi-si�cle d��criture ses personnages de Tlemcen aux confins des pays nordiques, en passant par Paris et d�autres villes de l�Europe. Les nombreuses lectures acad�miques de haute facture inscrites au programme qui s�est �tal� sur deux jours dont celles de Nadjet Khadda, Sab�ha Benmansour et Boukhellou Malika offrent un condens� du riche itin�raire de cet �crivain pour qui Tlemcen ne fut pas seulement un espace g�n�tique, mais aussi le lieu g�n�rique d�une �uvre humaniste et d�une grande alt�rit�. C�est ce dernier point qui a servi de fil conducteur � la communication �Tlemcen ou les lieux de l��criture� de Sab�ha Benmansour qui se livrera � une lecture analytique du th�me qui est aussi un texte de l�auteur accompagnant un livre de photos racontant Tlemcen du photographe Pierre Bordas. L�universitaire et pr�sidente de l�association culturelle la Grande Maison de Tlemcen, qui a proc�d� dans la matin�e de dimanche dernier en compagnie de Hadi Ould Ali, directeur de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, � l�inauguration du colloque consacr� au p�re de l�Incendie et de la Grande Maison, dira l�omnipr�sence de Tlemcen en tant qu�espace physique et symbolique dans le texte dibien. Terre g�n�tique et g�n�rique, Tlemcen se retrouve au commencement de l��uvre de l��crivain, �une terre de r�f�rence� pour une �criture ouverte sur d�autres confluences, d�autres inspirations. �L��vocation de Tlemcen n�est pas une vision fig�e�, dira S. Benmansour interrogeant le lien au cadre spatiotemporel de l��uvre de Dib qui n�a pas �une vision nostalgique de l�identit� spatiale (�). Tlemcen est une mani�re d��tre, une atmosph�re. Elle s�ouvre sur des lieux qui s��largissent et s�enrichissent pour constituer des parcours crois�s tout au long de la construction de l��uvre dibienne�, argumentera la pr�sidente de l�association la Grande Maison qui sera rejointe dans son analyse par l�universitaire Nadjet Khadda : �L�approche est g�n�ralisable � tous les �crivains qui prennent appui sur le lieu de naissance pour construire leurs �uvres. L�ambition universaliste s�enracine dans le lieu g�n�rique de l��uvre�, affirmera N. Khadda des universit�s d�Alger et de Montpellier et pr�sidente du jury du prix litt�raire Mohammed-Dib qui traitera du th�me portant sur �Le parcours cursif dans l��uvre de Dib. �A la base de celle-ci (son �uvre), deux fascinations : sa ville et la langue fran�aise, �ma musique�, dixit Dib�, estimera d�embl�e N. Khadda pour qui ces deux aspects �entrent en r�sonance � pour permettre �� l��uvre, � partir d�un rapport au monde, de se construire et de s��difier�. Mais � la base de l��uvre de l�auteur de l�Incendie, il y a aussi l�impr�gnation nationaliste propre � tous les �crivains alg�riens de langue fran�aise des ann�es 1950, selon la conf�renci�re pour qui Dib dont la sensibilit� s�est form�e par t�tonnement (avant d��tre romancier, il fut po�te, peintre et photographe) mettra en veilleuse sa veine po�tique pour dire sa passion pour la nation. �Dib souscrit au devoir de t�moignage, tout en mettant en place des formes et une po�tique qui caract�risent sa sensibilit� particuli�re qui appara�t dans ses recueils.� Une sensibilit� qui va s�exprimer par la recherche de ce qui est �musicable�, Dib va �musiquer sa ville�, dira la conf�renci�re avec des formules croustillantes et inventives propres aux universitaires de talent comme N. Khadda. Cette sensibilit� aiguis�e va impr�gner l�univers romanesque de Dib �le r�ve, l�onirisme et le fantastique vont s��veiller et monter en lui � mesure que monte l�horreur de la guerre d�Alg�rie�, analysera N. Khadda citant l�exemple de �Qui se souvient de la mer�, un roman de t�moignage o� l�auteur fait une �vocation cauchemardesque de sa ville. L��vocation cursive de l��uvre de Dib am�nera N. Khadda � parler de la dimension philosophique qui traverse le texte de Dib �nourri par des r�f�rences bibliques, mystiques d�inspiration soufie et � la philosophie hell�nique�, dira en outre l�universitaire pour qui il n�y a pas de limites territoriales dans la cr�ation litt�raire ; �l�imaginaire permet de s�approprier tous les territoires�, fera-t-elle observer. �voquant la symbolique du tissage dans la trilogie Alg�rie de Dib, M. Boukhellou de l�universit� de Tizi-Ouzou, estime que l�acte de tisser symbolise la transition entre le pass� et un pr�sent en devenir. La mise en �uvre litt�raire du m�tier � tisser prend une dimension imaginaire qui est significative des de bouleversements futurs et la venue au monde d�une nouvelle cit�. S. A�t-M�barek