Le constat d�Ahmed Benbitour est sans appel : le syst�me actuel de d�veloppement m�nera le pays � l�appauvrissement. Le cocktail pauvret� et corruption est d�tonant, avertit-il. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Invit� a animer une conf�rence sur la pauvret�, Ahmed Benbitour a, d�embl�e, consid�r� qu�il �tait difficile d�appr�cier l�ampleur de cette derni�re en l�absence de statistiques fiables. S�il y a inflation du discours, dit-il, autour de la pauvret�, les actions sont, quant � elles, minimes. Pire encore, il estime que �le syst�me est en train de construire l�appauvrissement du patrimoine en exploitant � outrance les ressources comme le p�trole et le gaz. C�est la mal�diction des ressources �. Tel qu�elle est construite �l��conomie alg�rienne se sp�cialise dans la transformation de la ressource en ressource volatile �, explique M. Benbitour et les raisons sont multiples. cite le manque d�int�r�t pour l�agriculture, puisque 75% des calories sont import�es, le d�sint�r�t de la jeunesse qui ne r�ve que de partir vers d�autres horizons qui sont autant d��l�ments menant droit vers l�appauvrissement. L�orateur invit� par la section alg�rienne d�Amnesty International explique que la pauvret� est un manque d�opportunit�s, notamment en terme d�emploi puisqu�en Alg�rie, la croissance est non cr�atrice d�emplois, une difficult� d�acc�s aux soins et un manque de s�curit� en l�absence de protection contre la violence, les chocs �conomiques ou les catastrophes naturelles. Dans ce syst�me, les personnes pauvres n�ont pas les moyens d�influencer le d�bat ou d�intervenir pour l�allocation des ressources. M�me les �lections sont sans changement. Interrog� par l�assistance sur les meilleurs moyens pouvant permettre un changement de politique, Benbitour a r�pondu que �les r�gimes autoritaires portent les germes de leur autodestruction, mais les changements de l�int�rieur ne viennent que si plusieurs facteurs sont r�unis, � l�instar des pressions internes et une forte pression de la soci�t� civile, mais malheureusement, il existe chez nous un �miettement des forces du changement. Il faut lutter contre le fatalisme, innover en mati�re de travail politique et partir sur les comp�tences nationales �. Le changement, Benbitour estime qu�il doit intervenir au plus tard en 2012 puisque, pr�dit-il, en 2018, les capacit�s de production p�troli�res baisseront inexorablement.