Il fut un temps o� on disait dans le langage populaire qu�une femme a donn� une nouvelle naissance, �za�dett�, de nos jours, apr�s les progr�s consid�rables du secteur de la sant� : multiplication des structures m�dicales, formation plus accrue en nombre et en qualit� des m�decins, on dit aujourd'hui, apr�s l�accouchement que �la femme est sauv�e, �selket�, sous-entendu de la mort. H�las, ce n�est pas toujours le cas. Selon les informations que nous avons pu recueillir, il y a quelques ann�es � peine, le nombre de d�c�s maternels au moment de l�accouchement �tait au maximum de deux par an, qui faisaient d�ailleurs imm�diatement l�objet d�une enqu�te minutieuse pour en d�terminer les causes. Depuis les choses se sont bien d�grad�es quand on sait et de source cr�dible que le nombre de d�c�s de parturientes est pass� de 2 � 7 (en 2010). De nombreuses femmes, particuli�rement celles qui vivent leur premi�re grossesse, sont assaillies par une foule de questions qui ne font qu�aggraver leur stress, non sans raison d�ailleurs : �O� vaisje accoucher ? Dans quel h�pital ? Quel h�pital assure la garde d�obst�trique ?� A titre d�exemple, le cas de cette femme, Mme L. Karima, demeurant dans la commune de A�n- Benian, da�ra de Boumedfa�, qui, le 16 octobre dernier, au d�but de la nuit, a �t� achemin�e sur l�h�pital Far�s-Yahia de Miliana, pour y �tre admise au service de la maternit�. L�, on lui fait savoir que la garde de wilaya �tait assur�e ailleurs. En taxi, elle parcourt les 9 km pour se rendre � l�h�pital de Khemis- Miliana. Par malheur, le couple apprend que la garde �tait assur�e par l�h�pital de A�n-Defla, vers lequel elle est �vacu�e en ambulance... o� elle arrive... morte et le b�b� avec. Elle �tait �g�e de 36 ans et c��tait sa premi�re grossesse. Cette situation est v�cue avec plus d�acuit�, puisque pour ces femmes se pose le probl�me du manque de transport, de nuit surtout. Aussi, dans les zones rurales, l�accouchement se passe � la maison et est pratiqu� par une vieille femme du douar dans les conditions d�hygi�ne que l�on peut ais�ment imaginer. Et des exemples l� aussi ne manquent pas comme dans les communes de Bathia, Tachta et autre Souk- Lethnine o�, on nous l�a racont�, dans une famille, les cinq bellesfilles ont �t� accouch�es par leur propre belle-m�re. Comment expliquer le proc�d� de la garde tournante entre les 4 centres de sant� ? Selon des sources proches du secteur de la sant� et qui ont tenu � garder l�anonymat, la direction de la sant� �tablit mensuellement un tableau de garde, qui affirme-t-on, ne fonctionne pas toujours comme il se doit du fait, dit-on, que certains gyn�cologues, pour �viter d�accomplir leur garde se d�filent en d�posant des cong�s de maladie, ce qui d�sorganise totalement le tableau de garde et du coup les dispositions � prendre pour les parents de la future maman et qui, alors ne savent plus � quel saint se vouer. On rapporte m�me que des femmes d�j� admises en maternit� et qui n�ont pas accouch� pendant la garde sont oblig�es de changer de maternit� l� o� sera assur�e la garde. On ne cache pas le manque de fermet� � l��gard des m�decins, peu nombreux heureusement, qui se d�filent et n�assurent pas leur garde et qui, � la derni�re minute, d�posent un cong� de maladie qu�on n�h�site pas � qualifier de �cong� de complaisance�, des m�decins pourtant alg�riens sortis de nos universit�s form�s par l'Etat alg�rien. On rapporte aussi que cette situation dure depuis le d�part de la mission m�dicale chinoise qui exer�ait � A�n-Defla, une mission dont tout le monde ne cesse de faire des �loges pour les milliers d�accouchements qu�elle a effectu�s sans qu�aucun d�c�s ne soit enregistr�. Face � cette situation, les patientes sont oblig�es de se rabattre sur les clinique priv�es, qui ne sont pas � la port�e de toutes les bourses, ou alors le recours � l�accouchement en dehors de la wilaya. On esp�re, et l�espoir fait vivre, dit-on, que cette situation ne va pas perdurer, parce qu�une autre mission m�dicale est annonc�e pour bient�t, compos�e de 14 membres dont 4 gyn�cologues et 8 m�decins sp�cialistes, un interpr�te et un cuisinier. Une question alors se pose : �Jusqu�� quand continuerons-nous � faire appel aux Chinois pour faire accoucher nos mamans ?� On rappellera qu�il y a peu de temps, des voix se sont �lev�es ici et l� pour sugg�rer aux autorit�s locales la cr�ation d�un service sp�cialis� pour la prise en charge des grossesses � risque... il faut dire que l�appel n�avait re�u aucun �cho... Mais peut-�tre qu�� l�avenir, on y repensera...