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ENTRETIEN AVEC FANNY COLONNA
�L'Aur�s a �t� pour moi une terre maternelle�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 11 - 2010


Le Soir d�Alg�rie : Qui est Baptiste?
Fanny Colonna : Il s�appelait en fait Jean-Baptiste Capeletti, n� de parents italiens primo-migrants, le p�re pi�montais et la m�re sicilienne. C�est donc un Europ�en n� et mort dans l�Aur�s, entre 1875 et 1978. Il eut une tr�s longue vie, plus de cent ans, et le souvenir qu�il a laiss� dans le nord du massif est � la mesure de cette long�vit� mais aussi de l�envergue du personnage, que le livre s�est propos� de d�voiler progressivement.
Qu�est-ce qui vous a mis sur sa piste ?
Un article de Jean D�jeux et sans doute des propos �chang�s un peu au hasard avec des pr�historiens au Crape (Mus�e du Bardo), dans les ann�es 1970/1980.
Un Italien si bien immerg� dans les Aur�s, cela montre-t-il tout � la fois ses capacit�s d�adaptation et celles d�accueil des Chaouias ?
Certainement les deux. Mais je pense qu�il ne fut pas unique en son genre et que l�on trouvera au fil des ans, des tas de Baptiste dans diverses r�gions du pays. Cette histoire sociale locale reste � faire, et c�est un peu le sens de ce livre.
Baptiste introduit dans les Aur�s la meunerie, il a construit des moulins, il a d�couvert une grotte arch�ologique qui porte son nom� De ce personnage hors du commun, que reste-t-il aujourd�hui ?
Curieusement, sa m�moire survit au nord du massif mais gu�re plus loin. J�ai travaill� pendant vingt ans dans cette r�gion, plut�t au sud, sans jamais entendre un montagnard du cru me parler spontan�ment de lui. Ceux qui l�ont connu, dans le nord, ont aujourd�hui entre 70 et 80 ans, j�ai donc eu finalement de la chance et aussi de l�aide aupr�s de jeunes coll�gues, pour retrouver leurs traces. Mais ce quasi-oubli est aussi li�, en ce qui concerne la soci�t� locale, je ne parle pas ici des chercheurs, � l�extr�me modestie, � la simplicit� du personnage, � sa fin effac�e ; au fait qu�il n��tait en rien �dominant� et il est assez difficile d�approcher ex post un personnage comme celui-l�. Il est question aussi de son fils, Ch�rif, dont on ne sait pas avec certitude si sa m�re est chaouia ou italienne... Continue-t-il, en vivant sa propre histoire, celle de son p�re, en tant que trait d�union ? Sa m�re �tait bien chaouia mais il n�a pas la m�me aura car sa vie fut plut�t d�viante au regard des valeurs locales (amateur de femmes et sans doute peu sobre, contrairement � son p�re). Cependant, il a v�cu l� pendant 70 ans et les gens parlent de lui avec une indulgence amus�e, ce qui en dit long sur la tol�rance d�une soci�t� qui passe pour ferm�e et rigide. L�Aur�s n�est pas du tout ce qu�on s�imagine de l�ext�rieur !
Baptiste connaissait Ben Zelmat, le �bandit d�honneur� bien connu. Sur quoi reposait cette connaissance ?
Ils ont d� se rencontrer dans la montagne par hasard peut-�tre, la premi�re fois, � la recherche l�un et l�autre de tr�sors, un sport r�pandu dans le massif, pour lequel il faut de bonnes jambes, de l�imagination et du courage physique. Cependant, vingt ans d��ge les s�paraient et ni l�un ni l�autre ne semble avoir trouv� de tr�sor. Non, je pense que c�est une belle et inattendue rencontre, entre deux hommes passablement affranchis de pr�jug�s et capables de prouesses, physiques et morales. C�est ainsi que je vois leur complicit� Entre deux �tres d�exception.
Quelle a �t� la position de Baptiste lors de la guerre de Lib�ration nationale ?
Il �tait tr�s �g� d�j�. Donc son soutien fut, selon ce qu�on m�a dit, clandestin : m�dicaments, conseils pour soigner les bless�s, sans doute don de nourriture ? Mais les villageois n�ont jamais eu aucun doute sur sa loyaut� et son engagement moral pour l�ind�pendance, et les religieux que j�ai rencontr�s, Roger par exemple, non plus.
Avec ce livre, entre portrait et roman, vous quittez quelque peu la ligne sociologique pure � laquelle vous nous aviez habitu�s. Comment avez-vous travaill� la forme ?
Chaque livre a son �criture, plus ou moins spontan�e, en fonction du sujet, des sources et des lecteurs anticip�s. En r�alit�, celui-ci a �t� aussi long � produire, davantage m�me, eu �gard � sa minceur relative, qu�une recherche exclusivement scientifique. Je cherche, depuis d�j� un certain temps, par exemple dans Les versets de l�invincibilit�(1995), ou dans R�cits de la province �gyptienne (2005), � d�gager les acteurs de la gangue du discours scientifique et ce n�est pas facile en restant r�f�rentiel, c'est-�-dire en ne s�autorisant aucune marge d�invention. C�est pourquoi j�ai tent� trois formes diff�rentes. Cette derni�re semble avoir �largi mon public et j�en souhaite vivement une co�dition en Alg�rie�
Vous avez vous-m�me un lien fort avec les Aur�s. Tout en cherchant Baptiste, ne qu�tiez-vous pas un peu de vos racines ?
Certainement. Quoique racines ne soit pas exactement le bon terme : en tant qu�Europ�enne d�Alg�rie devenue alg�rienne, je n�ai pas de racines mais des attachements, des fid�lit�s, des loyaut�s. C�est un destin historique tr�s sp�cial, � la fois re�u mais surtout choisi. L�Aur�s est le pays natal de ma m�re, dont la famille est arriv�e au Ch�lia puis � Khenchela, vers 1875, mais ils n�avaient pas de terres, �a aide � voir les choses �autrement�, j�en suis persuad�e... Mon arri�re-grand-p�re �tait garde forestier (m�tier de sinistre r�putation localement) et le p�re de ma m�re est mort au cours de la Premi�re Guerre mondiale, il avait 30 ans. Je pense qu�effectivement, l�Aur�s a �t� depuis 1973 pour moi une terre �maternelle� : petite fille, j�allais souvent passer des vacances chez ma grand-m�re et mon p�re aussi aimait fortement cette r�gion j�avais les lieux, les toponymes, les gens aussi en m�moire et dans mon imagination. Mais, par ailleurs, heureusement, il y avait aussi d�excellentes raisons scientifiques � choisir cette r�gion car il y a toujours un d�ficit �norme de savoir(s) sur l�Aur�s quand j�ai commenc� � y travailler, la bibliographie locale en fran�ais et anglais �tait de l�ordre d�un dixi�me de celle sur la Kabylie et le retard est tr�s loin d��tre combl�, tandis qu�il y a peu de travaux en arabe par ailleurs. Ajouterai-je que la g�ographie aussi bien que les manifestations mat�rielles de la culture en sont sp�cialement belles, et que nombreux sont mes coll�gues anthropologues qui m�ont envi� ce choix, lequel en �tait � peine un.
Propos recueillis par Bachir Agour
Un Italien dans les Aur�s
Qui est Jean-Baptiste ? C�est d�abord un pr�nom europ�en qui r�sonne dans les hauteurs du massif des Aur�s. Un meunier d�origine italienne qui, ayant v�cu dans le pays, conna�t le massif mieux que personne. Si on ne l'avait su, jamais on n'aurait devin� qu�il n��tait pas du coin. C�est sur les traces de ce personnage haut en couleur que Fanny Colonna s�est lanc�e. Cela compose un livre tr�s original, une sorte de thriller anthropologique. Et comme dans toute bonne enqu�te, on n�est gu�re � l�abri des rebondissements. Mais commen�ons par le d�but. A l�origine de cette recherche, Fanny Colonna a trouv� dans une �tude de Germaine Tillon la premi�re trace de cet homme. Il y �tait pr�cis� qu'il s'�tait fondu dans le milieu �indig�ne�. Un d�classement pour un Europ�en. Il se fait conna�tre par la d�couverte d'un gisement pr�historique suffisamment important pour que le Mus�e de l'Homme d�p�che une mission dirig�e par Th�r�se Rivi�re. Sans cette mission, peut-�tre n'aurait-on jamais entendu parler de lui. Et sans doute le site le plus important du nord de l'Afrique en gisements pr�-n�olithiques n'aurait-il pas port� son nom, celui de Capeletti. Coureur des cimes aurasiennes, Jean-Baptiste d�couvre un gisement de guano. Il y vit en fournissant les exploitants des palmeraies de Batna. L'argent gagn� sert � construire des moulins. Comme les Chaouis, Jean-Baptiste pratique le nomadisme, ce qui procure le double avantage de le mettre hors d'atteinte et de le rapprocher du commun des montagnards. C'est l� qu'il rencontrera le fameux Ben Zelmat, bandit d'honneur des Aur�s. Mais comment devient-on chaoui quand on est europ�en ? Jean-Baptiste Capeletti est n� le 1er novembre 1875, pr�s de Constantine, sur la route de S�tif. Ses parents �taient des immigr�s italiens arriv�s en 1848 en Alg�rie. Le fait est que Jean-Baptiste n'est pas un �colon� ordinaire. Sa vie pose la question d'un v�cu colonial sans avoir � se plier aux attentes et aux r�gles du syst�me. On ne sait comment Baptiste devient culturellement un �indig�ne� mari� � une Chaouia, gu�risseur, chirurgien traditionnel, apprenant dans les livres tous les rem�des de grand-m�re, apprenti ma�on, etc. Surnomm� le �Lion des Aur�s�, Jean-Baptiste devient un homme plein de ressources pour affronter l'�pret� de la vie. Fanny Colonna l'a pist� pas � pas dans une course anthropologique, sociologique et m�me psychologique, � travers son quasi-si�cle d'existence, ses rencontres dont Ben Zelmat et les moines qui constituent l'autre pr�sence europ�enne dans le massif. On apprendra que tout ce que l'on sait de lui provient des confidences qu'il a faites par trois fois dans sa vie aux chercheurs Lafitte et Rivi�re, � Colette Roubert, jeune pr�historienne au moment de l'exploitation de la grotte, et aux p�res blancs. A travers Baptiste, on rencontre les deux autres personnages de ce thriller. Ben Zelmat, bandit d'honneur, ma�tre du duel au b�ton, joueur, po�te qui ne savait ni lire, ni �crire, est pass� dans la l�gende par sa mystique de la justice sociale. Son �pop�e s'est perp�tu�e gr�ce � la po�sie populaire de A�ssa Djermouni. Le moine, c'est Antoine Giacometti, attach� aux musulmans dont il recherchait la compagnie, et qui s'interrogeait d�j� sur leur avenir. Il poss�dait une r�elle autorit� intellectuelle et le go�t de l'enseignement. Contrairement au p�re Giacometti, mort en 1956 � El-Harrach, Jean-Baptiste survit � l'ind�pendance. On lui propose la nationalit� alg�rienne. Il aurait r�pondu : �Je ne suis ni fran�ais, ni alg�rien. Je suis italien, faites ce que vous voulez de mes terres. Je les donne au peuple.� Une enqu�te haletante men�e en plusieurs �tapes � travers l'Alg�rie et l'Europe, � la recherche de t�moins qui prouvent au final qu'il y avait, � l'�poque coloniale, bien des fa�ons d'�tre europ�en en Alg�rie. La preuve, par un v�cu pr�cis et circonstanci�, que rien n'est jamais monolithique.
Bachir Agour et Meriem Nour
Le meunier, les moines et le bandit,� Des vies quotidiennes dans l�Aur�s (Alg�rie) du XXe si�cle, Fanny Colonna, Sindbad.
Signet
Le genre est int�ressant mais il peut l��tre davantage encore lorsqu�il se base sur des recherches. La vie quotidienne est en effet une source in�puisable de renseignements. Fanny Colonna s�int�resse ici � celle du XXe si�cle dans les Aur�s. Elle suit un certain nombre de personnages dont l�activit� sociale nous d�crit l��poque, ses acteurs locaux, ses valeurs� On y r�apprend cette �vidence : tous les Europ�ens n��taient pas des colons�. Rien que pour �a, �a vaut le voyage. Mais il y a le reste aussi : le plaisir de lire un livre bien men�.
B. A.
El�ments de biblio r�cente en rapport avec les Europ�ens d�Alg�rie
Alg�rie 1830-1962. Quand l�exil efface jusqu�au nom de l�anc�tre Ethnologie fran�aise, juillet sept 2007. La minorit� europ�enne d�Alg�rie (1830-1962) : in�galit�s entre nationalit�s, r�sistances � la francisation et cons�quences sur les relations avec la majorit� musulmane en collaboration avec CH Taraud, Colloque 20-22 juin 2006, ENS de Lyon, voir site http://ens-web3.ens-Ish.fr/colloques/france- algerie/ Jean in Mon P�re, 31 femmes maghr�bines� textes r�unis par L. Sebbar, �d. Ch�vrefeuille �toil�e, Le clos de la fontaine rue jacques Lemercier, 34 080 Montpellier.
Sur l�Alg�rie
Ouvrages :
- Instituteurs alg�riens, 1883-1939, Paris, Fondation nationale des sciences politiques / Alger, Office des publications universitaires, 1975, (240 p.).
- Timimoun une civilisation citadine, Alger/Bruxelles, Entreprise alg�rienne de presse/ Pierre Mardaga, texte et photographies, 1989.
- Les versets de l�invincibilit�. Permanence et changements religieux dans l�Alg�rie contemporaine, Paris, Presses de Sciences Po, 1995, (400 p.) (traduit en arabe : Le Caire 2003, �ditions Dar al �alam al taleth).
- R�cits de la province �gyptienne. Une ethnographie Sud/Sud.Arles, Actes/ Sud, 2004 (490 pages).
- (En pr�paration) Le meunier, le moine et le bandit. L�Aur�s � travers la Premi�re Guerre mondiale. M�moires.
R��ditions :
- Emile Masqueray, Formation des cit�s chez les populations s�dentaires de l�Alg�rie, Kabylie, Chaou�a de l�Aouras, B�ni-M�zab, Aix-en-Provence, Edisud, 1983 (r��dition de l��dition de 1886, avec une pr�sentation de F. C. et une bibliographie mise � jour des travaux de Masqueray).
- Aur�s/Alg�rie 1935-1936. Photographies de Th�r�se Rivi�re suivi de Elle a pass� tant d�heures� par Fanny Colonna. Office des publications universitaires Alger et �dition de la Maison des Sciences de l�Homme Paris 1987.
Ouvrages collectifs :
- Lettr�s, intellectuels et militants en Alg�rie,ouvrage en collaboration avec Redwane A�nad Tabet, Alger, Office des publications universitaires, 1988, (4 contributions et une introduction).
- Sciences sociales/Monde arabe, ouvrage collectif (12 contributions, introduction de F. C.), Paris, Peuples m�diterran�ens, 1991 (n� 54/55).
- Etre marginal au Maghreb, ouvrage collectif (20 contributions, introduction de F. C.), Paris, �dition du CNRS, 1993.
- Aur�s/Alg�rie 1954. Les fruits verts d�une r�volution, ouvrage collectif, 176 pages, Paris, Autrement, 1994 (7 contributions, dont une introduction, un article, et deux entretiens r�alis�s par Fanny Colonna).
- Alg�rie, la fin de l�unanimisme. D�bats et combats des ann�es 1980 et 1990. 10 contributions, une introduction). Maghreb-Mashreq, janvier 1997.

Fanny Colonna est n�e d�une famille �tablie en Alg�rie depuis le dernier tiers du XIXe si�cle, o� elle a v�cu jusqu�en 1993, menant des recherches en sociologie et enseignant au sein de structures universitaires alg�riennes, en particulier dans le d�partement d��tudes berb�res de l�Universit� de Tizi-Ouzou, � la cr�ation duquel elle a particip� en 1990, y dirigeant des magist�res et des th�ses tr�s novateurs sur le domaine. Elle est aujourd�hui directrice de recherche �m�rite au CNRS et appartient � l�IRIS - EHESS Paris. Ses recherches ont port� principalement sur le Maghreb et plus pr�cis�ment l�Alg�rie, prenant pour objets privil�gi�s la production des savoirs � au sens tr�s large � et la sociographie des producteurs, � la fois dans et sur les soci�t�s des XIXe et XXe si�cles, sur la longue dur�e. Travaillant sur un m�me �m�tier� le savoir d�sormais �classique�, parce que fondateur, des premiers observateurs analystes et les savoirs vernaculaires des lettr�s locaux qui ont tr�s peu fait l�objet d�attention. D�crivant diff�rents moments du champ culturel alg�rien dans ses rapports avec le politique, aussi bien pendant la p�riode coloniale qu�au moment de l��mergence d�une expression autonome (ann�es cinquante) et plus tard dans l�Alg�rie ind�pendante, lors du d�gel de l�emprise du parti unique. Ses terrains sont aussi bien litt�raires, cin�matographiques, que religieux ou acad�miques. A partir de juin 1993, elle s�est investie dans une longue enqu�te sur la soci�t� provinciale �gyptienne, vue � travers le t�moignage d�acteurs form�s � l�universit� dans ou hors d�Egypte, en continuit� avec ses choix th�oriques, m�thodologiques et politiques ant�rieurs. Ce dernier travail, men� sur place, avec la participation de jeunes collaborateurs alg�riens constitue l�un des tr�s rares regards Sud/Sud jamais produits sur l�Egypte. Elle revient actuellement � un dossier ouvert il y a pas mal d�ann�es sur les effets de la Premi�re Guerre mondiale dans le �local� alg�rien et plus particuli�rement dans le massif aurasien. Enfin depuis 2000, elle explore sous divers angles le domaine, peu investi par les historiens, et encore moins par les anthropologues, de la minorit� europ�enne d�Alg�rie.


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