Résumé de la 1re partie Depuis l?enfance, Jean-Baptiste Charcot, fils de l?illustre neurologue français, veut être marin? Né en 1867 à Neuilly-sur-Seine, Jean-Baptiste Charcot a la chance d?avoir pour père le professeur Jean-Martin Charcot, fondateur, avec Guillaume Duchenne, de la neurologie moderne. Il a ainsi la possibilité de faire des études de choix et, grâce à la notoriété de son père et à ses connaissances, il pourra, plus tard, postuler aux plus hautes fonctions. Mais son père a déjà choisi pour lui, il sera médecin ! Il fera ses études de médecine puis il rejoindra son père et il se spécialisera dans la recherche. Le jeune homme, lui, depuis l?enfance, ne rêve que de marine, ou plutôt de mer ! Celle-ci le passionne depuis son plus jeune âge et il n?a cessé de dessiner des bateaux sur ses cahiers d?écolier et d?imaginer des histoires ayant pour théâtre le grand large? Bien entendu, il a lu tous les ouvrages qu?il a pu trouver sur la mer ; il connaît la biographie des grands marins et il suit avec intérêt, toutes las actualités ayant trait à la mer?Ses parents s?étonnent de cette vocation car, il n?y a, dans la famille, aucun galonné, ni commandant ni capitaine, qui aurait pu servir de modèle au jeune garçon. Au contraire, il n?y a que des savants, des professeurs et des médecins. Et c?est presque une hérésie dans cette famille de s?écarter de cette voie. Et si c?était justement l?hérésie que chercherait le jeune homme ? Certes, sa famille lui donne toute l?affection dont il a besoin, il mène une vie très aisée, mais il étouffe dans ce monde où tout n?est qu?ordre et où tout est planifié à l?avance. La mer représente justement ce qui manque à son monde : la spontanéité et la liberté d?action, l?imagination et le rêve? Etre marin, c?est sortir du carcan de la bourgeoisie, s?ouvrir sur le monde de l?aventure? Mais voilà qu?il arrive à un tournant de sa vie. Il passe avec succès les épreuves du baccalauréat et, alors, se pose le choix si crucial de la carrière. ? Je veux entrer, dit-il, à l?Ecole navale ! L?Ecole navale est déjà, à l?époque, une école prestigieuse où il faut, pour entrer, non seulement être doué, mais aussi avoir de solides connaissances. L?Ecole navale produit, en effet, les cadres supérieurs de la marine, dont la France et ses colonies ont tant besoin?De brillantes carrières en somme ! Mais Charcot père n?envisage pas ce type de carrière pour son fils. ? Tu feras ta médecine, lui dit-il. ? Mais père?, proteste le jeune homme. ? Non, non, mon fils, il faut voir ton intérêt et celui de l?humanité ! Je veux pour toi, non pas une vie aventureuse, mais une vie au service de la science et de la recherche. Songe à toutes les vies que tu sauveras ! N?est-ce pas là un avenir plus passionnant ? ? Oui, père, dit le jeune homme, en baissant les yeux. Jean-Baptiste Charcot, en garçon obéissant, fera donc comme son père. Il suivra les cours de médecine à la faculté où enseigne son père puis, au terme de ses études, il rejoindra l?hôpital où exerce également son père. Une carrière toute faite et un rêve brisé. Brisé le rêve de la mer ? Brisés les projets de conquête des océans ? Pour le moment, oui, mais pour Jean-Baptiste Charcot, les jeux ne sont pas définitivement faits. (à suivre...)