Les automobilistes ne sont pas pr�s d�oublier le calvaire v�cu � la veille de l�A�d. Encore une fois (et ce n�est s�rement pas la derni�re), une grave p�nurie de carburant a pratiquement paralys� l�ensemble des activit�s � travers tout le territoire de la wilaya de Tlemcen. Le secteur du transport public a �t� le premier � faire les frais de cette p�nurie, ce qui a contraint plusieurs familles � ne pas faire de d�placements pour les traditionnelles visites de famille lors de la f�te de l�A�d. Il �tait pratiquement impossible de trouver aussi un taxi pour se rendre en banlieue. Comment peut-on paralyser une wilaya frontali�re d�un million d�habitants � la veille l�A�d El-Adha sans se soucier des r�actions des citoyens. Un taxieur de B�char, oblig� de passer la nuit � la belle �toile avec ses passagers devant une station d�essence, qualifie cette situation de provocation. Il est inutile de chercher les raisons qui sont l�origine de cette p�nurie, mais on se demande par contre comment font les hallabas pour approvisionner leurs clients de l�autre c�t� de la fronti�re. Au moment o� la crise du carburant frappe de plein fouet la capitale des Zianides, le trafic de carburant � travers les fronti�res se porte plut�t bien, la quantit� de gasoil �export�e� vers l�oriental marocain (Berkane B�ni Drar) d�passe de loin celle de la wilaya de Tlemcen. Certaines stations de la banlieue ont �t� prises d�assaut avant le premier appel de la pri�re de l�aube. A voir les plaques d�immatriculation des camions qui se dirigent vers les fronti�res, on comprend vite que le trafic de carburant est pris en charge par de v�ritables professionnels, qui apparemment n�ont pas beaucoup de souci � se faire. Bien s�r, parfois, des op�rations sont d�clench�es au niveau de la bande frontali�re avec quelques saisies, sans inqui�ter les barons de ce trafic qui savent prendre du recul dans les moments difficiles. Il para�t m�me que certains narcotrafiquants se sont reconvertis � ce trafic. Et pour cause, le carburant rapporte gros et les risques sont moindres. En prenant la route de Berkane vers la station baln�aire de Sa�dia, le petit hameau de B�ni Drar des ann�es 1970 est aujourd�hui le passage oblig� de tous les touristes qui visitent l�oriental marocain. Avec la mise en service de l�axe autoroutier Tlemcen-Maghnia, les hallabas ont �t� les premiers � se f�liciter de cet ouvrage qui leur facilite la t�che. Lutter contre le trafic de carburant est, pour l�instant, une mission impossible.