Entretien r�alis� par Tarek Hafid Mourad Gharbi lance un cri du c�ur pour demander la lib�ration de son p�re. Dans cet entretien, il d�nonce les conditions de d�tention que subit Mohamed Gharbi depuis plusieurs mois. Tr�s affect� physiquement, Gharbi ne parvient pas � obtenir de prise en charge adapt�e � son �tat, d�o� sa d�cision de mener une gr�ve de la faim. Le Soir d�Alg�rie : Vous avez eu l�occasion de voir votre p�re mercredi dernier � la prison de Khenchela. Comment l�avez-vous trouv� ? Mourad Gharbi : Il �tait tr�s mal. Son �tat physique s�est aggrav�. Le m�decin de la prison se contente de lui donner deux ou trois cachets envelopp�s dans un bout de papier. Je ne m�y connais pas en m�decine, mais je suis certain que ces m�dicaments ne sont pas adapt�s � son �tat de sant�, surtout depuis qu�il a fait une crise d�hypertension. Il faut savoir que ses conditions de d�tention sont effroyables. Mon p�re est seul dans une cellule minuscule. Il est menott� toute la journ�e. Pour nous, les membres de sa famille, les mercredis sont devenus des jours de deuil. Nous avons l�impression d�aller au cimeti�re lorsque nous nous rendons � la prison de Khenchela. Mohamed Gharbi est un homme qui souffre. Ils sont en train de le tuer � petit feu. Actuellement, il n�a qu�un souhait : qu�ils mettent � ex�cution la peine de mort. Pourquoi l�administration p�nitentiaire refuse-telle de lui accorder une prise en charge d�cente ? J�ai demand� � voir le directeur de la prison de Khenchela mais on m�a affirm� que c�est interdit. Mon p�re a entam�, jeudi dernier, une gr�ve de la faim pour exiger une prise en charge sanitaire correcte. Il demande juste � �tre soign�. Mais nous sommes tr�s pessimistes car cette prison a mauvaise r�putation. Depuis quelques mois, des milliers d�Alg�riens ont adh�r� � une campagne de soutien lanc�e en faveur de votre p�re. Parmi eux figurent de nombreuses personnalit�s. Pensez-vous que ce mouvement de solidarit� permettra d�obtenir la lib�ration de votre p�re ? Nous avons repris espoir depuis que ce mouvement a �t� lanc�. Ces derni�res semaines l�espoir �tait tel que j�avais annonc� � mon p�re qu�il sortirait bient�t. Je lui avais expliqu� que des personnes � Alger et partout dans le pays activaient pour le faire sortir de cette prison. Nous �tions persuad�s qu�il y aurait une gr�ce en sa faveur � l�occasion du 1er Novembre ou � l�occasion de l�A�d el-Adha. A ce titre, je tiens � remercier tous ceux qui nous ont apport� leur soutien. Je dois cependant rappeler que mon p�re est en prison depuis bient�t dix ann�es. Il bouclera sa dixi�me ann�e le 10 janvier 2011. Cela fait des ann�es que nous essayons de trouver une solution � la situation que subit mon p�re. Nous avons frapp� � toutes les portes, en vain. Je me suis d�plac� plusieurs fois � Alger pour rencontrer des responsables. Une fois, j�ai attendu neuf jours pour obtenir un rendez-vous avec Sa�d Abadou, le secr�taire g�n�ral de l�Organisation des moudjahidine. Il m�a re�u quelques minutes. Il s�est content� de dire qu�il connaissait le cas de mon p�re et que son affaire finirait par se r�gler. C�est tout. J�avoue que je n�ai jamais ressenti une telle d�ception de ma vie. Aujourd�hui, la lib�ration de votre p�re ne d�pend que d�un seul homme, le pr�sident de la R�publique en l�occurrence. Que diriez-vous � Abdelaziz Bouteflika s�il �tait l�, devant vous ? Je lui demanderais juste de rel�cher mon p�re pour qu�il puisse mourir parmi sa famille. Il demande juste � mourir parmi les siens. Mohamed Gharbi a tout donn� � ce pays. Orphelin d�s son plus jeune �ge, il a pris les armes � l��ge de 14 ans pour lib�rer son pays. Il n�a pas h�sit� � reprendre les armes pour lutter contre le terrorisme. Mon p�re est un homme courageux et fier. Il a pris ses responsabilit�s. Il est le digne fils de l�Alg�rie.