Le Bar�a de Guardiola a fait triompher son style de jeu � une touche de balle lundi dans le Clasico et a an�anti le Real Madrid de Mourinho (5-0), d�log� de la premi�re place du Championnat d'Espagne � l'issue de la 13e journ�e. Le Bar�a, double champion d'Espagne en titre et nouveau leader, reste le ma�tre du Clasico avec une cinqui�me victoire cons�cutive. La plus belle de ces derni�res ann�es au Camp Nou. En Espagne, un 5-0, on appelle cela �una manita � (petite main). Pour le Real, c'est une nouvelle humiliation face � son �ternel rival, un an et demi apr�s le 6-2 encaiss� au stade Santiago-Bernabeu. Jos� Mourinho, qui avait �limin� le Bar�a en Ligue des champions avec l'Inter Milan la saison derni�re, n'a pas trouv� la bonne formule avec sa nouvelle �quipe pour lui permettre de rester invaincue en Liga. L'entra�neur portugais avait le visage ferm� sur son banc et il s'est tr�s peu lev�, contrairement � son habitude. Pour son homologue du Bar�a, Josep Guardiola, la jolie s�rie se poursuit : cinq Clasicos, cinq victoires. Guardiola, comme � son habitude, avait pr�venu la veille du choc que son �quipe attaquerait. Et c'est ce qu'elle a fait. Ce que Guardiola n'avait sans doute pas pr�vu, c'est que le Real serait aussi passif. L'entra�neur du Bar�a avait pourtant d�crit son adversaire comme la �meilleure �quipe du monde en contre-attaque�. Lundi, le Real n'a rien pu construire, compl�tement �touff� au milieu du terrain par le trident champion du monde : Xavi, Iniesta et Busquets. Les deux premiers ne seront pas loin du Fifa Ballon d'Or, c'est une certitude. D�pass�s Xavi a ouvert la marque d'une reprise � bout portant face � Casillas (10e) apr�s un centre d'Iniesta contr� par Marcelo. Un autre champion du monde espagnol du Bar�a, Pedro, a doubl� la mise quelques minutes plus tard � la r�ception d'un centre de Villa, que Casillas n'avait pu bloquer (18e). Villa avait �t� trouv� par une merveilleuse transversale de l'immense Xavi. Mourinho a vu ce que tout le monde a vu en premi�re p�riode et a tent� d'y rem�dier apr�s la pause en faisant entrer Lassana Diarra � la place d'�zil pour pr�ter main forte � Xabi Alonso et Khedira, compl�tement d�pass�s au milieu. Mais le mal �tait fait, le Bar�a �tait survolt�. Il a inscrit trois nouveaux buts, sign�s David Villa, impitoyable face � son partenaire en s�lection Iker Casillas (55e et 58e), et Jeffren en fin de match. Villa a �t� servi � chaque fois par un Messi plus passeur que buteur. L'Argentin, qui a trouv� le poteau en d�but de match (6e), restait sur une s�rie de 10 matches en marquant au moins un but � chaque fois. Messi n'a toujours pas r�ussi � marquer un but � une �quipe de Jos� Mourinho (Chelsea, Inter Milan et Real Madrid). Cela ne l'a pas emp�ch� de remporter haut la main son duel face � Cristiano Ronaldo, inoffensif et conspu� du d�but � la fin par le Camp Nou pour avoir bouscul� Pep Guardiola sur une remise en touche. L'attaquant portugais, qui devrait d�sormais �tre aussi d�test� que Figo (apr�s son transfert du Bar�a au Real, en 2000), n'a toujours pas marqu� face au Bar�a. Cristiano Ronaldo, impuissant et frustr� lundi soir, peut d�j� cocher le 17 avril, jour pr�vu du Clasico retour � Madrid o� tout le Real criera vengeance. IL EST L�UN DES ARTISANS DE LA LE�ON ADMINISTR�E AUX MADRIL�NES Avec Xavi au sommet, le Bar�a peut voir loin Oubli�e la tendinite, envol�e l'effroyable perspective d'une absence prolong�e : Xavi, de nouveau en pleine forme, a superbement �clair� le jeu du Bar�a lundi lors d'un �Clasico� m�morable face au Real Madrid et s'affirme comme l'indispensable guide de l'�quipe de Guardiola. �Je l'avais d�j� dit, quand Xavi n'est pas l�, notre jeu est diff�rent �, assurait le d�fenseur fran�ais de Barcelone Eric Abidal apr�s la �manita� (5-0) au Camp Nou face au Real. Diff�rent ? Moins fluide, moins pos�, moins s�duisant. Xavi, 30 ans et 12 ann�es professionnelles, apporte tout �a : du liant, du tempo et des gestes de classe. En plus, il marque. Il a ouvert le score lundi � la 10e minute : en position de n� 9, il n'a laiss� aucune chance � Iker Casillas, d'une reprise � bout portant sur une passe appuy�e de son comp�re Iniesta. Le n� 6 du Bar�a a ensuite trouv� Villa d'une transversale d'une pr�cision diabolique pour le 2-0 sign� Pedro (18e). Un but et une passe presque d�cisive pour son 11e Clasico, voil� pour les chiffres. Pour le reste, il faudrait demander aux adversaires. Xavi le magicien, assist� dans son num�ro par les talentueux Busquets et Iniesta, a transform� les milieux du Real Madrid Xabi Alonso et Khedira en vulgaires pantins, qui ont pass� leur temps � courir apr�s le ballon. Ballon d'Or ? Xavi a la trentaine joyeuse. Le prodige de Terrassa (pr�s de Barcelone) s'amuse encore sur les terrains apr�s avoir tout gagn� : la Coupe du monde, l'Euro, le Mondial des clubs, la Ligue des champions, la Liga, la Coupe du Roi, la Supercoupe d'Europe et la Supercoupe d'Espagne. Le Ballon d'Or ? C'est peut-�tre pour bient�t. Sauf surprise, il devrait �tre sur le podium, mais � quelle place ? Le Bar�a a, pourtant, pu entrevoir le pire concernant Xavi, harass� physiquement apr�s un Mondial au four et au moulin avec l'Espagne. G�n� par une tendinite, il est oblig� de s'arr�ter quelques jours d�but octobre et doit renoncer � deux matches de qualifications pour l'Euro-2012. Il revient le 17 octobre contre Valence (2-1) et livre un grand match, avec deux passes d�cisives. Mais son �tat de sant� suscite toujours les interrogations : �C'est une guerre que je m�ne, mais avec les m�decins et les kin�s je suis s�r de me r�tablir bient�t. Il faut �tre patient mais j'ai toujours mal�. Au Bar�a, le discours n'est pas tr�s optimiste. �Nous ne voulons pas le perdre. Je pressens qu'il n'est pas en mesure de jouer toutes les semaines mais nous verrons �, conc�de alors l'entra�neur Josep Guardiola. Mais Xavi finit par gagner la �guerre� contre la douleur. Le 30 octobre, il livre un match plein contre S�ville (autre 5-0) et se dit presque �� 100%�. �Je suis optimiste pour participer � chaque match mais cela d�pendra de la g�ne�, pr�cise-t-il. Dans le camp du Bar�a, c'est le soulagement. Le lendemain du match contre S�ville, Xavi se dit pr�t pour une nouvelle �guerre�. �Footballistique� cette fois, refusant d'entrer dans une �guerre dialectique � avec Jos� Mourinho. La guerre n'est pas finie mais Xavi et ses troupes viennent de remporter une bataille marquante. JOSE MOURINHO : �Facile � dig�rer� Apr�s la victoire du Bar�a contre le Real (5-0), Mourinho a parl� d'une �d�faite facile � dig�rer� puisque son �quipe n'a rien � regretter. �C'est une d�faite facile � dig�rer parce qu'il n'y avait aucune chance de gagner, c'est pire quand vous avez la chance de gagner.� �Nous avons tr�s mal jou�, a-t-il aussi l�ch� dans une conf�rence de presse assez br�ve. Nous n'avons d�j� plus rien � faire du match d'aujourd'hui. Il est termin�. Nous sommes � deux points du leader. Pas � vingt. Il faut continuer.� Aucun joueur du Real Madrid n'a �t� autoris� � ou n'a daign� � s'exprimer aux micros des journalistes apr�s la racl�e re�ue � Barcelone, exception faite de Xabi Alonso, sonn�. C'est le directeur g�n�ral du Real, Jorge Valdano, qui a principalement d�min� le terrain en expliquant notamment que le 5-0 ne refl�tait pas l'�cart entre les deux �quipes. �Le Bar�a a �t� au-dessus, tout le long du match, apr�s avoir marqu� sur sa premi�re occasion, a-t-il expliqu�. Il a �t� difficile de s'y opposer. Bon, nous avons seulement perdu trois points. Il s'agit maintenant de r�cup�rer. Nous avons de grands joueurs et un grand entra�neur, il n'y a rien de d�finitif. Ce qui est vrai, c'est que nous ne nous attendions pas � une diff�rence si grande et nous sommes tr�s d��us. Mais cela ne veut pas dire que ce que nous avons fait jusqu'� pr�sent n'a servi � rien. Nous avons une �quipe tr�s jeune et nous allons gagner en maturit� apr�s �a.� �La Liga n'est pas finie� �Le Bar�a �tait tr�s tr�s inspir� (�inspiradisimo�) et nous n'avons pas jou� avec l'intensit� requise par un match de ce niveau, mais cela n'aurait �t� qu'un seul des ingr�dients n�cessaires.� Jorge Valdano a prot�g� Mourinho lorsqu'il a �t� interrog� sur son entra�neur et n'a pas souhait� commenter les gestes qui ont co�t� son expulsion � Sergio Ramos. Il en est inlassablement revenu � la performance collective du jour et ses insuffisances. �Apr�s le troisi�me but, nous n'avions plus d'espoir et l'�quipe a perdu sa s�ret�. Mais ce n'est pas la vraie diff�rence entre les deux. Peu de points nous s�parent en Liga, c'�tait impeccable jusqu'ici. Il faut applaudir l'adversaire et esp�rer que nous ferons le spectacle au match retour. (...) C'est l� qu'on voit l'�paisseur r�elle des joueurs. C'est pour �a que je dis que le Real doit �tre une �quipe d'hommes.� Le seul joueur � avoir l�ch� quelques mots fut Xabi Alonso, pour dire que le comportement de Ramos fait partie de �ce qui peut arriver dans les moments chauds� et lancer quelques banalit�s. �Nous ne nous attendions pas � ce type de match mais il reste beaucoup de journ�es, la Liga n'est pas finie. Deux buts si rapproch�s, cela a �t� compliqu�, on n'a pas bien fait les choses. J'esp�re que nous allons apprendre des erreurs que nous avons commises.� PEP GUARDIOLA : �Un grand spectacle� Pep Guardiola ne cachait �videmment pas sa satisfaction apr�s la victoire �crasante du Bar�a sur le Real Madrid (5-0). Le technicien catalan voulait surtout d�dier cette victoire � la philosophie du jeu du club blaugrana, tout en gardant son humilit� coutumi�re. Josep, quelle victoire historique ! Votre satisfaction doit �tre immense ? Avant tout, je voudrais d�dier cette victoire � Rexach et � Cruyjff parce que ce sont eux qui nous ont montr� le chemin � suivre. Cette victoire est celle de tous ceux qui ont cru en cette fa�on de jouer au football. Je crois que nous ne pouvons pas trouver de club qui ait plus confiance en sa formation et en ses principes. Aujourd'hui, nous avons vu la victoire de tous et de chacun. Une victoire qui vous permet de reprendre la t�te de la Liga. Ce n'est qu'un match et ce ne sont que trois points mais nous avons r�ellement offert un grand spectacle au public sans perdre nos racines. C'est ce qui donne un sens � notre victoire. Il y a eu deux ou trois accrochages pendant le match dont un qui vous concerne avec Cristiano Ronaldo. Ce sont des choses qui arrivent pendant un match. Il n'y a rien de plus � dire � ce sujet. Aujourd'hui, nous avons �t� meilleurs mais cela n'enl�ve pas la qualit� de l'�quipe adverse. La victoire n'a pas �t� facile. Il a fallu travailler dur face � une tr�s belle �quipe. Et il faut se souvenir que nous n'avons que deux points d'avance au classement. Selon vous, quels joueurs sont � f�liciter particuli�rement ? Ils ont tous fait un grand match mais Dani Alves doit �tre f�licit� sp�cialement parce qu'il avait une t�che d�fensive plus ardue ce soir (Ndlr : lundi) et il l'a accomplie parfaitement. Il a apport� beaucoup � l'�quipe. Messi n'a pas marqu� mais il apporte plus que des buts. Il est le meilleur dans tous les compartiments du jeu. Et �videmment, je suis aussi content pour Villa qui est � l'origine des trois premiers buts. Est-ce le meilleur Bar�a de l'histoire ? Non, non, il ne faut pas dire cela. Nous devons avoir l'humilit� suffisante pour laisser le temps se charger de d�cider. Laissons-le se charger de ce que nous sommes ou avons �t�. Aujourd�hui, nous devons simplement jouir de cette victoire et d�j� pr�parer le match de Pampelune, ainsi que la Copa Catalunya avec l��quipe B.