Par Hamid Oussedik * Le Nig�rian Amos Adamu, membre du CE de la Fifa, et le Malien Amadou Diakit�, membre de la Commission des arbitres, accus�s par le journal anglais le Sunday Times d�avoir monnay� leur voix, lors de la d�signation des pays h�tes des Coupes du monde 2018 et 2022, ont �t� suspendus pour trois ans, par la Fifa, de toutes activit�s li�es au football. De ce fait, la CAF n�est plus repr�sent�e, actuellement, au Comit� ex�cutif de la Fifa que par Issa Hayatou (vice-pr�sident), Hani Abou Ridha (Egypte) et l�ambassadeur Jacques Anouma (C�te d�Ivoire), dont le mandat expire en 2011. Depuis longtemps, l�argent n�a cess� de gangrener le monde du football. Mais � chaque scandale, l�on fait mine de tomber des nues. Pour un corrompu, combien d�autres sont pass�s entre les mailles d�un filet qui, curieusement, se resserre presque toujours sur les ressortissants des pays pauvres. Comme j�ai eu � le rappeler, dans plusieurs articles, les institutions sportives internationales sont de vastes coteries au sein desquelles il est important de plaire au pr�sident et d��viter de soulever ou d�attirer son attention sur des questions qui lui d�plaisent. Nous sommes dans un syst�me de relation f�odale entre le patron et les courtisans. Chacun des affid�s cherche � pr�server ses privil�ges, � parvenir ou � rester le plus longtemps possible sur son si�ge. En l�absence de r�ponses pertinentes et cr�dibles au football africain qui stagne, le microcosme de la CAF s�agite, actuellement, autour des �lections au Comit� ex�cutif de la Fifa. Aucune vision future n�est pr�sent�e, les f�d�rations africaines sont en panne de nouvelles orientations strat�giques, d�une nouvelle dynamique ; en un mot d�un nouveau projet sportif pour relancer le sport roi sur le continent. Le temps presse et appelle s�rieusement � un nouveau souffle et � une nouvelle vision pour la gestion et la promotion du football africain. La r�ponse ne peut venir de ceux dont les priorit�s sont ailleurs. Il est temps pour les Africains de balayer devant leur porte et de se pr�parer au changement ; d�abord � leur niveau. En f�vrier 2011 � Khartoum, (Soudan), deux des quatre postes de l�Afrique au sein du Comit� ex�cutif de la Fifa seront � pourvoir lors des �lections de la CAF. Pour rappel, le Comit� ex�cutif de la Fifa est compos� d�un pr�sident, �lu par le congr�s dans l�ann�e qui suit la Coupe du monde, de huit vice-pr�sidents et 15 membres, d�sign�s par les Conf�d�rations et associations. Il se r�unit deux fois par an au moins. La dur�e du mandat des membres est de quatre ans. Son r�le est notamment de d�terminer les dates, lieux et formats des comp�titions, de nommer les d�l�gu�s de la Fifa � l�IFAB, de nommer et r�voquer le secr�taire g�n�ral sur proposition du pr�sident de la Fifa (art 30 et 31 des statuts Fifa). Comment se pr�sente la situation pour les pr�tendants africains qui seraient, � l�heure actuelle, au nombre de cinq ? On �voque les noms de l�Alg�rien Mohamed Raouraoua, du Sud- Africain Danny Jordan, de l�Ivoirien Jacques Anouma, du Zambien Kalusha Bwalya et du Seychellois Patel Suketu. Un candidat en remplacement du Dr Amos Adamu est possible. Pour une meilleure compr�hension des enjeux, il est utile de rappeler que le continent africain est divis� en six zones ainsi d�termin�es : 1) Zone nord : Alg�rie, Egypte, Libye, Maroc, Tunisie. 2) Zone ouest A : Cap-Vert, Gambie, Guin�e, Guin�e-Bissau, Liberia, Mali, Mauritanie, S�n�gal, Sierra Leone. 3) Zone ouest B : B�nin, Burkina Faso, C�te d�Ivoire, Ghana, Niger, Nigeria, Togo. 4) Zone centrale : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guin�e Equatoriale, RD Congo, Sao Tom� et Principe, Tchad. 5) Zone centre-est : Burundi, Djibouti, Erythr�e, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Rwanda, Somalie, Soudan, Tanzanie. 6) Zone sud : Afrique du Sud, Angola, Botswana, les �les Comores, Lesotho, Madagascar, Malawi, �le Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles, Swaziland, Zambie. Mohamed Raouraoua appartient � la zone nord qui est d�j� repr�sent�e au CE de la Fifa par l�Egyptien Hani Abou Ridha. Le Sud-Africain Danny Jordan, directeur g�n�ral de la Coupe du monde 2010, se pr�sente apr�s avoir organis� avec comp�tence une superbe Coupe du monde qui a honor� le continent. Outre le large soutien, notamment anglophone, dont il b�n�ficie, l��lection de Danny Jordan, militant antiapartheid, serait une r�compense de la Fifa et du continent africain � l�Afrique du Sud. L�exclusion du Nig�rian Amos Adamu renforce davantage ses chances. L�ambassadeur Jacques Anouma, le pr�sident de la F�d�ration ivoirienne de football, pourra particuli�rement compter sur le soutien de l�Afrique de l�Ouest (zone A et B) et de la zone centrale, du fait de l�exclusion du Malien Amadou Diakit�. De plus, parmi les pr�tendants au Comit� ex�cutif de la Fifa, il est le seul � postuler pour un renouvellement de son mandat. Il a entam� sa campagne depuis longtemps. Sa r��lection ne devrait pas poser de probl�me, vu son parcours. Mais, s�agissant d��lections africaines, nous savons combien les pronostics sont al�atoires. Kalusha Bwalya est celui qui risque de cr�er la surprise. Il a �t� l�un des meilleurs footballeurs africains de tous les temps. Un des rares survivants du crash qui a d�cim� la s�lection zambienne en 1993 au large de Libreville. Ballon d�or africain 1988, meilleur buteur de la CAN 96, Kalusha Bwalya a connu une riche carri�re en Zambie, en Hollande, au Mexique et aux EAU. Consultant pour de nombreux m�dias comme la BBC et la cha�ne sud-africaine Supersport, iI est aujourd�hui � la t�te du football zambien. Ces cinq, voire six candidats iront � la conqu�te des deux places disponibles. Mohamed Raouraoua, malgr� les soutiens promis, devra batailler dur pour avoir une chance face � Danny Jordan qui a vu sa cote monter apr�s le magnifique travail qu�il a fourni � la t�te du comit� d�organisation de la Coupe du monde 2010, � l�ambassadeur Jacques Anouma, dont la r��lection ne devrait pas poser de probl�me, et au mythique footballeur et dirigeant sportif zambien Kalusha Bwalya, qui risque de cr�er la surprise. Souhaitons que l�Afrique, mise, une fois de plus, en accusation, puisse choisir des repr�sentants � m�me d�honorer sa confiance, sa dignit� et ses int�r�ts au lieu d��taler simplement un standing que leur conf�rerait leur appartenance � la Fifa. H. O.