Depuis jeudi, tous les r�seaux de t�l�phonie mobile ne fonctionnent plus dans la partie Est du centre du pays. Les trois fournisseurs Mobilis, Nedjma et Djezzy n�assurent plus leurs prestations. Il �tait impossible de joindre � partir d�Alger les abonn�s de Boumerd�s, par exemple. Mais les abonn�s de Boumerd�s qui se sont d�plac�s dans la commune de R�gha�a, dans la wilaya d�Alger, limitrophe de la commune de Boudouaou � l�ouest de l�ex-Rocher-Noir pouvaient appeler et recevoir sur leurs portables sans probl�me. Trois wilayas sont touch�es par cette fermeture. Il s�agit de Boumerd�s, Tizi- Ouzou et Bouira. Paradoxalement, ce sont les r�gions les plus touch�es par le terrorisme de l�Aqmi. Ce blocage a-t-il �t� dict� par des imp�ratifs s�curitaires li�s � des op�rations de ratissage et de recherches des groupes arm�s ? S�rement. En tout cas, aucune explication n�a �t� fournie aux usagers. Les forces de l�ordre craignent- elles une vague d�attentats en ce 11 d�cembre ? Auraient-elles d�couvert des informations importantes ? Probablement. En effet, coup sur coup, les �l�ments de l�ANP ont mis hors d��tat de nuire, la semaine �coul�e, deux �mirs de s�ri�tes (groupes) qui activaient dans le p�rim�tre entre Zemmouri, Leghata et Bordj-M�na�el. La d�couverte de documents sur les cadavres de ces terroristes n�est pas exclue. Faut-il rappeler que ces deux �l�ments faisaient partie de la principale ossature de la redoutable katibat El-Arkam pr�sente dans la partie centrale de la wilaya de Boumerd�s. Plus important, quelques jours seulement avant ce succ�s dans la r�gion de Bordj-M�na�el, les forces de l�ordre ont, selon des sources s�res, captur� un important �mir dans la r�gion de Mizrana, dans le nord de la wilaya de Tizi-Ouzou. Nos sources ont insist� sur l�importance de cette arrestation et, de leur c�t�, les services de s�curit� maintiennent le black-out sur cette prise. Ce chef terroriste aurait-il fait des r�v�lations poussant les services de s�curit� � une vigilance extr�me ? Au niveau de la wilaya de Boumerd�s, plusieurs ratissages sont en cours, ciblant particuli�rement les noyaux durs de la katibat El-Arkam. L�extinction du r�seau de t�l�phonie prive les terroristes des indications sur le choix des itin�raires de fuite, qui reste leur fort en cas d�op�ration de l�ANP. Sans les avertissements de leurs vigiles des r�seaux de soutien, ils sont diminu�s. Ils peuvent rencontrer involontairement les forces de l�ordre qui recherchent ce genre de situation. La puce qui fait des dizaines de victimes Depuis la d�mocratisation et la vente libre � sans identification des d�tenteurs � des puces des t�l�phones mobiles, les terroristes du GSPC, devenu Aqmi, disposent d�une arme redoutable. Et pour cause, mis � part les attentats kamikazes qui sont men�s par des candidats au suicide, la mort ou les blessures de plus de 90% des victimes parmi les agents de l�ordre sont survenues suite � l�usage de puces des t�l�phones mobiles. Au vu des statistiques sur les attentats que commettent les islamistes, la puce est devenue leur principale arme. Affronter les services de s�curit� � l�arme, particuli�rement dans le nord du pays est chose quasiment impossible pour l�Aqmi. Les terroristes ont plus recours aux attentats � l�explosif. C�est une technique qui n�exige pas une importante mobilisation de leurs effectifs ni une prise de risques. Le rituel, s�agissant de ce type d�attentat, est connu. Un artificier aux connaissances sommaires fabrique une bombe � partir de produits phytosanitaires, principalement les engrais et l�ammoniaque. Sur le syst�me de mise � feu, l�artificier monte un t�l�phone portable. On imagine la suite. La bombe artisanale est dissimul�e, de nuit, au bord de la route. De loin, un terroriste n�a plus qu�� composer le num�ro de la puce mont�e sur la bombe et appuyer au passage des v�hicules de l�ANP, de la Gendarmerie nationale ou de la Police nationale. Il y a quelques semaines, un citoyen s�inqui�tait de l�aisance qu�a trouv� un groupe d�une dizaine de terroristes pour passer en plein milieu d�une ville de la wilaya de Boumerd�s. �Ils sont pass�s au vu et au su de tout le monde au milieu de la ville et pas loin du commissariat�, se d�solait-il. Ce que ce citoyen ne sait peut-�tre pas, c�est que des vigiles �taient post�s dans les rues de cette agglom�ration et, � l�aide de leurs portables, ils donnaient des indications aux terroristes pour les guider. Selon les sp�cialistes de la lutte anti-terroriste, un �mir d�une seriate dispose en moyenne d�une vingtaine de t�l�phones mobiles. Il les utilise pour se maintenir en contact avec les terroristes actifs et les �l�ments des r�seaux de soutien. Il s�informe et donne des ordres. L��mir, au vu du nombre d�appareils en sa possession, interchange le moyen de communication par lequel il s�informe et donne des ordres. Ce qui rend, par cons�quent, les tentatives des services de s�curit� de localiser et de rep�rer ceux qui portent ces appareils illusoire. L�arr�t, m�me momentan�, des antennes des fournisseurs de la t�l�phonie mobile, offre une possibilit� de neutraliser toute la logistique des groupes arm�s. Abachi L. Tizi-Ouzou, ville coup�e du reste du monde �a sp�culait fort jeudi � Tizi-Ouzou, ville coup�e du monde d�s cinq heures du matin jusqu�en toute fin de journ�e puis le lendemain, vendredi. Il est vrai que les tr�s fortes explosions, dont l�assourdissant �cho parvenait jusqu�au centre-ville, dans la nuit de mercredi, puis le ballet d�h�licopt�res de l�arm�e t�t dans la matin�e de jeudi et, enfin, une interruption des trois r�seaux de t�l�phonie mobile tr�s t�t dans la m�me matin�e de jeudi ont fait foisonner les supputations sur quelque ��v�nement� que vivait Tizi-Ouzou sans que personne sache de quoi il en retournait au juste. Ceci jusqu�� ce qu�une source �bien inform�e� fasse �tat d�une op�ration mise en branle par l�arm�e du c�t� de Sidi-Ali-Bounab, particuli�rement le territoire du massif d�pendant administrativement de la wilaya de Tizi-Ouzou, sur les hauteurs de Tadma�t. Selon la m�me source, se sont les derniers coups port�s par les services de s�curit� les tout derniers jours, qui seraient derri�re le d�clenchement de cette op�ration orient�e sur le massif de Sidi-Ali-Bounab pour atteindre, selon les derni�res informations, une partie du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou. En effet, � en croire d�autres sources, la mise hors d��tat de nuire, au milieu de la semaine derni�re, � Bordj-Mena�el, d�un ponte des groupes terroristes s�vissant dans la zone comprenant les wilayas de Boumerd�s, Tizi-Ouzou et une partie de celle de Bouira, ainsi que l�op�ration ayant abouti � la neutralisation de deux terroristes, fil�s depuis Boumerd�s jusqu�� Mizrana, il y a une semaine, seraient directement li�s au d�clenchement de l�offensive militaire de ces deux derniers jours. Une op�ration entour�e du plus grand secret, du moins jusqu�� hier en milieu d�apr�s-midi, � tel point que m�me les bribes d�information auxquelles la presse a droit � travers des sources proches des services de s�curit�, lors d�op�rations de ce genre, se sont av�r�es indisponibles cette fois. A. M. Un homme kidnapp� � Yakouren Selon une source s�curitaire, trois hommes arm�s, agissant � visage d�couvert, ont kidnapp� dans la soir�e de jeudi M. N., un homme d�une quarantaine d�ann�es, � Yakouren, une cinquantaine de kilom�tres � l�est de Tizi-Ouzou. Les kidnappeurs s�en sont d�abord pris � un commer�ant, qu�ils ont d�lest� d�une somme d�argent avoisinant les dix millions de centimes, et qui se trouve �tre le fr�re du kidnapp�. Selon la m�me source, jusqu�� hier en milieu d�apr�s-midi, on �tait sans nouvelle de cette autre victime de la longue s�rie de rapts qui viennent continuellement, depuis quatre ans maintenant, alimenter la chronique de l�ins�curit� en Kabylie. On rappellera qu�il y a trois semaines, aux Aghribs, pas loin du lieu du rapt de jeudi, de hommes arm�s ont tent� d�enlever un entrepreneur, qui d�c�dera quelques jours apr�s des suites de ses blessures, et son cousin qui, lui, sera lib�r� apr�s une grande mobilisation des populations de la r�gion.