En termes de franc-parler, de provocateurs ou d��missions suppos�es nous titiller les m�ninges, inutile de trop esp�rer c�t� ENTV. Le ministre de tutelle promet monts et merveilles (JT professionnels, d�bats, grille de programmes, etc.) mais la langue de bois en a �chaud� plus d�un... Aussi, ne croyons pas trop au P�re No�l, il n�est pas de notre culture ! Il l�est par contre dans celle de la rive qui nous fait face et l�, y a de la provoc�, y a du franc-parler, et ce, depuis au moins vingt-cinq ans quand est �voqu� un certain... Thierry Ardisson. La marque Ardisson L�homme en noir est un fils de pub. Arriv� � la t�l�, il y a 25 ans, il a su briser le carcan guind� et officiel des hommes politiques. Monarchiste, catholique, f�tard et provocateur, Thierry Ardisson parle aux hommes politiques comme � �monsieur Tout-le- Monde� et �a leur sert. De ses �missions, de ses interviews (toutes cha�nes confondues) on ne retient que les questions choc, que l�impertinence cash et... tout le monde en aura parl�... Actuellement sur Canal + il fait le buzz chaque samedi, en clair, avec �Salut les Terriens� et pendant les f�tes de fin d�ann�e, il remet en selle, pour trois num�ros, le �Happy Hour� de l��t� dernier. Il se vend comme un produit et son succ�s marketing bouscule les id�es re�ues tout en imposant la marque Ardisson, celle de la provoc�. Le m�lange choquant des genres (parler sexe � une femme politique, drogue � une star de la chanson ou religion � un ath�e) est voulu, assum�, travaill� et s�il a connu des bides, des passages � vide ou des licenciements, l�homme en noir rebondit toujours l� o� la culture entre en contact avec le scotch� de la t�l�, sans laissez-passer ni dictionnaire � consulter. Son francparler porte, ses slogans s�exportent (en Birmanie, en Chine, en Afghanistan, etc.) et l�on ne fait qu�appr�cier ce fils de pub qui se fout de la morale bourgeoise de ses contemporains. De �Lunettes noires pour nuits blanches� (enregistr�e dans une bo�te de nuit avec tabac et alcool � gogo) � �Salut les Terriens� en passant par �Tout le monde en parle�, Ardisson en aura d�coinc� plus d�un. De Gorbatchev � Michel Rocard en passant par les Jospin, Chirac, Rachida Dati, Fadela Amara ou Nadine Morano (samedi dernier), tous et toutes auront accept� le concept de l�interview- v�rit�. Pour une qu�te incessante de notori�t�, tous et toutes auront accept� l�impertinence de ce provocateur n�... Nous, d�ici, on appr�cie m�me si on ne croit toujours pas au P�re No�l qui nous ferait cadeau d�un Ardisson made in Algeria. Son talk-show n�est pas le fait d�un journaliste pro mais celui d�un saltimbanque nourri � la mamelle de la culture g�n�rale et universelle. Aussi, et pour en revenir aux propos et aux promesses de notre ministre de tutelle, quant � l�absence de journalistes alg�riens capables d�animer professionnellement parlant des d�bats politiques ou autres, faut juste autoriser le franc-parler, la provoc� travaill�e et... revoir le cahier des charges de l�ENTV. A ce niveau, seule une d�cision politique s�impose et l�, P�re No�l ou pas, on verra que de jeunes talents se disputeront la palme du �t�menchir� et du d�lire version Ardisson... Le pseudo-nationalisme �triqu�, les rentes sonnantes et tr�buchantes du syst�me et la fausse l�gitimit� d�un pouvoir se targuant de d�mocratie n�auront alors qu�� bien se tenir. Le �t�menchir� est sport national. Marine Le Pen, le pi�ge Sur un autre chapitre, sur un autre registre, l�autre �personnalit� � ayant fait l�actualit� m�diatique de la semaine, s�appelle Marine Le Pen. Digne h�riti�re de son borgne de p�re, elle a compar� l�incomparable, par une petite phrase, la pri�re des musulmans dans la rue et l�occupation allemande ! La phrase a fait mouche, la provocation aussi et �cons�cration �, elle fait m�me son apparition aux �Guignols de l�info�. Coup m�diatique r�ussi, la femme politique jubile. D�crite �extr�mement sympathique en priv�, notamment pour son franc-parler, la Marine reste une bonne cliente (sauf pour Drucker) des plateaux-t�l� mais certains m�dias auront quand m�me relev� qu�en fustigeant l�occupant nazi via les Fran�ais-musulmans, elle inverse la tendance et l�histoire qui prouvent que l�extr�me-droite a pleinement collabor� avec P�tain et Hitler r�unis. Ce pi�ge, certainement bien pr�par�, aura fonctionn� par ce coup d��clat qui occulte un fait av�r�, celui de la raret� des mosqu�es pour la deuxi�me religion pratiqu�e en France. D�sormais, dans les petites t�tes de linotte de son �lectorat potentiel, elle est �la r�sistante� alors que son parti n�avait jamais, au grand jamais, point� du doigt les nazis, les tortionnaires de l�arm�e fran�aise en Alg�rie et les extr�mismes de tous bords. Cet �lectorat potentiel (d�apr�s les sondages, il passe � 14 %) est � puiser � droite comme � gauche et les ressorts m�diatiques du populisme auront encore une fois propuls� cette b�te de sc�ne politique qui joue en plus de son physique avenant de femme toujours souriante et... r�sistante � l�occupation des rues par des musulmans. Une esbroufe qui paye et une strat�gie de provocation et d�occupation du terrain m�diatique qui, avec beaucoup de gouaille et peu de fond, font que la Marine aux immenses guibolles est d�sormais incontournable. Pour �sauver� la France, faut ce qu�il faut... Reste que le franc-parler aur�ol� d�une bonne dose de provocation (au premier ou second degr�) est � d�crypter. Comme pour le bon grain et l�ivraie, faut faire la part des choses et bien choisir la bonne cause. Nous, d�ici, on a choisi depuis belle lurette gr�ce � notre bonne vieille zapette. Elle nous �vite le vote et c�est pour le saltimbanque version Ardisson que vont nos pr�f�rences sur les fr�quences d�une t�l� qui n�a de cesse de promettre monts et merveilles, P�re No�l ou pas... Nos cousins de l�-bas devraient s�essayer � la provocation pieuse et silencieuse. �a peut payer. M. N. S�LECTION TV HEBDOMADAIRE Ce plaisir qu�on dit charnel Cin� cin�ma club, jeudi 23 d�cembre 2010, 20h40 R�alis� par Mike Nichols. Acteurs : Jack Nicholson (Jonathan Fuerst), Candice Bergen (Susan), Art Garfunkel (Sandy), Ann-Margret (Bobbie), Rita Moreno (Louise). Dans les ann�es 1950, Jonathan et Sandy ont eu une jeunesse mouvement�e. Vingt ans ont pass� et les deux amis se retrouvent. Sandy, devenu m�decin, va �pouser Susan, l'ancienne ma�tresse de Jonathan. Toujours anim�s des m�mes d�sirs amoureux, ils sont pourtant devenus de bien pi�tres amants. C�libataire entreprenant, Jonathan, qui travaille comme conseiller fiscal, voit le nombre de ses conqu�tes diminuer en m�me temps que son ardeur. Il se r�fugie d�sormais volontiers chez une prostitu�e qui lui donne encore l'illusion de la virilit�. Sandy, quant � lui, met tous ses espoirs dans son prochain mariage, pensant trouver enfin l'�quilibre affectif dont il a besoin... Une r�flexion acerbe sur les relations hommes/femmes. Le casting est impressionnant. Ali Baba et les 40 voleurs TF1, jeudi 23 d�cembre 2010, 20h45. R�alis� par Pierre Aknine. Acteurs : G�rard Jugnot (Ali Baba), Mich�le Bernier (Yasmina), Sa�da Jawad (Ouria), Jean Benguigui (Cassim), Marc Ruchmann (Sliman). En l'an 800, Ali Baba, brave b�cheron de Bagdad, est pauvre comme Job, gueux parmi les gueux, et peine � nourrir sa famille. Son fr�re a�n�, Cassim, un �tre dur et cupide, refuse de l'aider m�me d'une poign�e de farine. Ali semble poursuivi par la malchance jusqu'au jour o�, ayant �pargn� la vie de sa servante, il part, sur ses conseils, chercher du bois pour se faire quelque argent au march�. Ayant travaill� toute la journ�e, Ali s'endort � l'ombre des buissons. Quand il se r�veille appara�t une troupe de cavaliers. Ali surprend leur chef parler � la paroi d'une roche : �S�same, ouvre-toi !�. La montagne s'entrouvre... G�rard Jugnot s'amuse beaucoup dans le costume d'Ali Baba, dans ce t�l�film � gros budget tourn� au Maroc. Sympathique. Les Buddenbrook, le d�clin d'une famille Arte, jeudi 23 d�cembre 2010, 20h40. R�alis� par Heinrich Breloer. Acteurs : Armin Mueller-Stahl (Johann Buddenbrook), Iris Berben (Elisabeth Buddenbrook), Jessica Schwarz (Antonie Buddenbrook), August Diehl (Christian Buddenbrook), Mark Waschke (Thomas Buddenbrook). A L�beck, riche cit� hans�atique, la famille Buddenbrook a fait fortune dans le n�goce du grain. En 1835, son installation dans un bel h�tel particulier est l'occasion d'une f�te o� se r�unissent les trois g�n�rations : l'a�eul Johann et son �pouse Antoinette, leur fils le consul et sa femme Elisabeth, et les petits-enfants : Thomas, Christian et Antonie. Le destin de cette nouvelle g�n�ration semble tout trac� : Thomas, l'a�n�, dirigera l'entreprise, Christian le secondera et Antonie �pousera � son tour un n�gociant. Les Buddenbrook ne le savent pas encore, mais leur monde apparemment immuable est sur le point de s'effondrer. Avec la mort de Johann, c'est le d�but du d�clin... Heinrich Breloer, qui avait d�j� r�alis� Thomas Mann et les siens, adapte avec soin une des �uvres les plus marquantes de Thomas Mann. Les visiteurs 2, les couloirs du temps TF1, dimanche 26 d�cembre 2010, 20h45 R�alis� par Jean-Marie Poir�. Acteurs : Christian Clavier (Jacquouille / Jacquart), Jean Reno (Godefroy de Montmirail), Muriel Robin (B�atrice / Fr�n�gonde), Marie-Anne Chazel (Ginette), Claire Nadeau (Cora). Godefroy de Montmirail retourne � son �poque, accompagn� non pas de Jacquouille, son fid�le serviteur, mais de Jacquart. Le mariage avec Fr�n�gonde de Pouille est annul� par son p�re car des bijoux et une relique sacr�e ont myst�rieusement disparu. Godefroy suppose que c'est Jacquouille qui a accompli ce forfait. Il d�cide donc de revenir aux temps modernes, en compagnie de Jacquart. B�atrice tente, de son c�t�, de renvoyer Jacquouille et Ginette dans le pass�, les croyant tous deux revenus du Moyen-�ge. Les malheureux exil�s s�ment la zizanie et le d�sordre partout o� ils mettent les pieds. La gendarmerie elle-m�me peine � comprendre les disparitions et les substitutions de personnages... Gu�re d'innovation dans ce second �pisode plut�t paresseux, qui exploite le succ�s du premier opus. Pour les interpr�tes. David Copperfield Cine cin�ma classique, jeudi 23 d�cembre 2010, 20h40 R�alis� par George Cukor. Acteurs : Freddie Bartholomew (David enfant), Frank Lawton (David adulte), WC Fields (Wilkins Micawber), Lionel Barrymore (Dan Peggotty), Basil Rathbone (Edward Murdstone). Londres, au XIXe si�cle. Le petit David a perdu son p�re. Sa m�re, une femme d�licate et attentionn�e, est sur le point de se remarier avec monsieur Murdstone, un �tre �go�ste et aust�re. David est alors envoy� en pension. Lorsque sa maman meurt � son tour, l'enfant est contraint de travailler durement pour Murdstone, qui souhaite se d�barrasser de lui. David s'enfuit et se retrouve seul � Londres, sans un sou en poche. Il se fait un ami de l'excentrique monsieur Micawber, puis se r�fugie � Douvres chez sa tante Betsy. Murdstone tente de le r�cup�rer, mais Betsy se montre inflexible et garde David sous sa protection. Le jeune gar�on reprend ses �tudes interrompues... Une adaptation fid�le de Dickens, produite par David O. Selznick lui-m�me. C'est avec ce m�lodrame social que l'acteur W.C. Fields, dans le r�le de Micawber, atteint des sommets de popularit�.