Lors d'une rare visite hier dans le sud du pays, le pr�sident soudanais Omar el- B�chir a assur� qu'il respecterait le r�sultat du r�f�rendum de dimanche, m�me s'il d�bouchait sur la s�cession. �Je c�l�brerai votre d�cision, m�me si vous choisissez la s�cession�, a d�clar� B�chir dans un discours prononc� � Juba, la capitale du Sud, et retransmis en direct sur la t�l�vision d'Etat. �Personnellement, je serai triste si le Soudan se s�pare. Mais en m�me temps, je serai heureux si nous avons la paix au Soudan�, a-t-il expliqu�, � cinq jours d'un r�f�rendum d'autod�termination historique au Sud-Soudan. Auparavant, le pr�sident soudanais avait re�u un accueil en fanfare de la part du leader sudiste Salva Kiir, qui l'a combattu pendant des ann�es mais a fait d�rouler le tapis rouge pour lui � Juba. De nombreux responsables politiques et religieux, ainsi qu'une garde d'honneur compos�e de soldats du Nord et du Sud, l'ont salu� � sa descente d'avion. A l'ext�rieur de l'a�roport, environ 500 personnes se sont rassembl�es, criant des slogans comme �Non � l'unit� et agitant des drapeaux sudistes, dans une ambiance de f�te. Signe que B�chir n'impressionne plus au Sud- Soudan, des organisations non-gouvernementales ont affich� des pancartes � son attention pr�s de l'a�roport : �Nous sommes ravis de t'accueillir � nouveau pour c�l�brer l'ind�pendance du Sud-Soudan� ou �Bienvenue dans le 193e Etat (du monde)�. Lundi, une responsable du Mouvement populaire de lib�ration du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes), Anne Itto, avait balay� les objections � cette visite : �Je pense que les Sud- Soudanais ont d�j� fait leur choix. Ils ont d�j� choisi la libert� et l'ind�pendance.� Dans son discours, le pr�sident soudanais, un Nordiste, a insist� sur son d�sir de maintenir de bonnes relations avec le Sud en cas de s�cession : �Tout ce dont vous aurez besoin en terme de soutien technique, logistique ou professionnel de Khartoum, nous serons pr�ts � vous le donner.� �Le b�n�fice que nous trouvons � l'unit�, nous pouvons aussi l'avoir dans deux Etats s�par�s�, a-t-il martel�. Malgr� les discours apaisants, un important dispositif de s�curit� a, cependant, �t� d�ploy� � Juba et des soldats en armes patrouillaient les rues. Apr�s son discours, Omar el-B�chir et Salva Kiir se sont entretenus des questions post-r�f�rendum : citoyennet�, s�curit�, partage des revenus p�troliers et de la dette internationale, trac� d'une �ventuelle fronti�re dont 20% n'est pas encore d�fini... Apr�s l'entretien, le ministre sudiste de l'Information, Barnaba Marial, a d�clar� que les deux leaders s'�taient engag�s � r�gler ces questions d'ici � juillet. B�chir �a dit que si le peuple du Sud-Soudan choisissait de cr�er un Etat ind�pendant, lui et son gouvernement seraient les premiers � reconna�tre le nouveau pays�, a assur� M. Marial. Pr�s de quatre millions de personnes (3,75 millions au Sud, 116 000 au Nord et 60 000 � l'�tranger) se sont inscrites sur les listes �lectorales en vue du r�f�rendum pr�vu du 9 au 15 janvier, aboutissement de l'accord de paix qui a mis fin � la guerre civile en 2005. Les Etats-Unis se sont dits �optimistes� quant � ce r�f�rendum, plac� sous la surveillance d'observateurs am�ricains, europ�ens, chinois, africains et arabes. La Chine a dit esp�rer qu'il se d�roulerait �dans un contexte �quitable, libre, transparent et pacifique�.