Les milieux politiques soudanais ont salué mercredi la visite du président Omar El-Bachir mardi dans le sud du pays, la qualifiant d'"historique, censée apaiser les esprits", avant le éférendum du sud du pays prévu dimanche. Des partis politiques, plusieurs responsables ainsi que la presse, ont estimé que le déplacement d'El-Bachir dans la ville de Juba, capitale du sud du Soudan, est un signe de la détermination de Khartoum à respecter le choix des Soudanais du sud. "La visite du président à Juba a jeté des bases solides pour les relations entre le nord et le sud soudanais, fondées sur le bon voisinage et les intérêts mutuels" en cas de sécession du Sud, a déclaré Yasser Mahjoub, chargé de communication au sein du Parti du Congrès National (NCP, au pouvoir). M. Mahjoub a estimé que "la paix reste l'objectif stratégique du parti présidentiel (NCP) et de l'Accord de paix global (CPA)" ayant mis fin en 2005 à deux décennies de guerre civile entre le nord et le sud du Soudan. Le déplacement d'El-Bachir dans le sud "visait à stabiliser la situation et à apaiser les esprits", quatre jours avant le référendum sur l'avenir de la région du sud du Soudan, prévu dimanche, s'est félicité de son côté M. Abdoun Ajaw, secrétaire général du gouvernement du sud. Pour M. Choul Ding alek, un responsable au sein de l'administration de la région d'Abeiy (Centre), "la visite du président dans le sud est importante car elle témoigne de sa grande volonté et de son engagement à tenir à la date prévue le référendum et à respecter ses résultats", a estimé M. Ding Alek. Le chef du gouvernement du sud soudanais, Salva Kiir Mayardit, a, lui aussi, salué la visite d'El-Bachir à Juba, soulignant l'importance de "respecter les résultats du prochain référendum. Salva Kiir a ajouté que son gouvernement "a ouvert les portes à tous ceux qui veulent l'unité ou la sécession", lors du référendum qui sera supervisé par plus de 4000 observateurs internationaux et régionaux, selon la commission référendaire. Quant au vice-président soudanais, Ali Othmane Taha, il a affirmé qu'en cas de sécession du Sud, les relations entre le Nord et le Sud "ne seront jamais rompues". A l'unanimité, la presse soudanaise a fortement salué la visite historique du président El-Bachir dans le sud du pays, la qualifiant également de "base pour les futures relations de bon voisinage entre le Nord et le Sud" en cas de partition. A son arrivée mardi à Juba, le président El-Bachir a réitéré son engagement à respecter la volonté des Soudanais du Sud s'ils optent pour la partition. "Je célèbrerai votre décision, même si vous choisissez la sécession", a déclaré M. El-Bachir. "Personnellement, je serai triste en cas de division du Soudan. Mais en même temps, je serai heureux si nous avons la paix au Soudan", a-t-il ajouté. Mercredi, le sénateur américain John Kerry, en visite au Soudan, a qualifié de "très positifs et encourageants" les propos tenus récemment par le président soudanais Omar El-Bachir sur le référendum de dimanche prochain. Dimanche prochain, les Soudanais du sud devront choisir entre la sécession de la région ou l'unité avec le nord, dans un référendum jugé crucial et historique pour le Soudan, le plus grand pays d'Afrique.