Les Nig�riens vont choisir leur nouveau pr�sident aujourd�hui apr�s un an de r�gime militaire, un scrutin disput� par trois anciens proches et un opposant de toujours du chef d�Etat d�chu Mamadou Tandja. Dans ce pays enclav� du Sahel, l'un des plus pauvres du monde d�sormais sous la menace grandissante d�Al-Qa�da, quelque 6,7 millions d��lecteurs sont appel�s aux urnes de 08h (07h GMT) � 19h pour la pr�sidentielle, coupl�e � des l�gislatives. Apr�s la cl�ture de la campagne samedi � minuit, Niamey, balay�e par l�harmattan, un vent du Sahara, avait retrouv� hier sa torpeur ordinaire. Dans les rues quasi-d�sertes, les affiches des favoris rappelaient toutefois la bataille � venir. Cinquante ans apr�s l�ind�pendance de cette ex-colonie fran�aise abonn�e aux coups d�Etat, il s�agit de tourner la page de la junte militaire au pouvoir depuis son putsch du 18 f�vrier 2010 contre le pr�sident Tandja. Promesse tenue : aucun membre de la junte ne se pr�sente au scrutin. A l�issue d�un probable second tour le 12 mars, un civil sera investi chef de l�Etat le 6 avril. Dix candidats, toujours les m�mes t�nors depuis 20 ans, mais un grand absent: le septuag�naire Mamadou Tandja, au pouvoir de 1999 � 2010. Il avait provoqu� une grave crise en changeant la Constitution pour se maintenir apr�s son second et dernier quinquennat l�gal. Retenu dans une villa dans l�enceinte de la pr�sidence pendant pr�s d�un an, il suivra l��lection depuis la prison proche de Niamey o� il a �t� jet� mi-janvier pour de pr�sum�es malversations financi�res. Arriv� en t�te aux municipales le 11 janvier, son �ternel opposant Mahamadou Issoufou, chef du Parti nig�rien pour la d�mocratie et le socialisme (PNDS), a un espoir: �gouri da�da� locatchi� (l�heure de la victoire a sonn�, en langue haoussa), son slogan de campagne. Mais la situation s�est compliqu�e pour lui cette semaine quand deux de ses alli�s en vue du second tour, Hama Amadou et Mahamane Ousmane, l�ont l�ch� pour s�allier avec Seini Oumarou. Candidat du Mouvement national pour la soci�t� de d�veloppement (MNSD), parti de M. Tandja arriv� deuxi�me aux locales, M. Oumarou se pr�sente comme �l�h�ritier� du pr�sident renvers�. Hama Amadou fut comme Seini Oumarou Premier ministre de M. Tandja avant de tomber en disgr�ce, et l�ancien pr�sident Mahamane Ousmane fut longtemps le principal soutien du r�gime Tandja. Ces derniers jours, les quatre favoris ont donn� meeting sur meeting, apr�s avoir tard� � se lancer dans la campagne. La plupart des candidats avaient esp�r� un report du scrutin, invoquant notamment le rejet de nombreuses listes aux l�gislatives pour des probl�mes d�organisation. Si le chef de la junte, le g�n�ral Salou Djibo, a refus� un report au nom du respect des engagements, des menaces planent cependant, souligne une source diplomatique occidentale � Niamey. �Le Parlement ne sera pas repr�sentatif, il risque de ne pas durer�, craint-elle. Le nouveau pr�sident aura des d�fis titanesques � relever, � commencer par la lutte contre la pauvret� qui frappe 60% d�une population �prouv�e aussi par des crises alimentaires cycliques. Il devra enfin enrayer le p�ril Al-Qa�da au Maghreb islamique (Aqmi), qui multiplie les rapts d�Occidentaux au Sahel. Les jihadistes ont enlev� le 7 janvier deux jeunes Fran�ais, tu�s le lendemain lors d�un sauvetage manqu� au Mali. Le rapt �tait survenu pour la premi�re fois en plein Niamey, jetant une lumi�re crue sur la faiblesse de l�Etat.