«Les transferts illicites qui représentent 30% ? Le ministère aurait dit cela ? Ça, c'est vous qui le dites ! Vous imaginez un peu ce que représentent les 30% ?! Les chiffres sont communiqués et vous les avez tous publiés. Je ne pense pas qu'on en arrive à ce point.» Une réaction de M. Allag Noureddine, directeur des Douanes algériennes, à une question de la presse, durant sa visite ce jeudi à Oran pour célébrer la Journée mondiale des douanes. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Pour le directeur des Douanes en matière d'infraction de changes, pour 2017 c'est l'équivalent de 29 milliards de dinars, ça correspond, dit-il, «à une histoire de pratiquement 430 millions de dollars en équivalent mais ce n'est pas des milliards». Et d'ajouter à ce sujet : «Pour le moment, nous essayons de nous outiller pour pouvoir mieux apprécier et mieux contenir cette difficulté de transferts illicites mais elle n'est pas aussi importante comme médiatisée par la presse. Je crois qu'il faut aller vers la sérénité.» Abordant la question de la gamme de produits qui sont suspendus provisoirement à la domiciliation et qui sont interdits d'importation, le directeur des douanes dira qu'effectivement, ils sont de l'ordre de 851 et que s'ils sont interdits de domiciliation, «cela veut dire que le banquier ne doit pas enregistrer de domiciliation pour ces produits-là. Mais le banquier, ce n'est pas un professionnel dans l'encadrement du commerce extérieur, lui c'est beaucoup plus un dossier qu'il gère. Nous avons pris deux mesures : nous avons un système d'échanges avec les banques qui sont connectées au système d'information du Sigad, et nous sommes en train de récupérer les bases de données des banques.» Le directeur des Douanes algériennes a, par la suite, évoqué une autre pratique que ses services vont essayer d'attaquer. Il s'agit de l'importation du «cabas», car dit-il «pour la plupart des 851 produits interdits provisoirement, ce sont des chocolats et des produits alimentaires». Dès lors qu'un voyageur est repéré avec une quantité exagérée de ces produits, des mesures sont prises. «On est en train de lancer des alertes, de faire attention et d'éviter le problème du commerce du cabas». Concernant la mise en place d'un nouveau système d'information des douanes qui est toujours en cours, le directeur des Douanes dira à ce sujet que ce n'est pas une chose aisée. «Nous avons entamé ce chantier parce qu'effectivement, le Sigad avait montré un certain nombre de limites du point de vue technologique. L'année passée, nous avions eu une difficulté sur le plan du financement, maintenant pour les pouvoirs publics, l'une des plus importantes priorités, c'est que tous les secteurs et institutions développent leurs systèmes d'information le plus rapidement possible.» Les financements étant débloqués, à partir de cette année, un avis d'appel d'offres national et international sera lancé pour la désignation d'un bureau d'étude ou bien d'un organisme qui va assister les douanes pour le développement du système d'information. «Mais il y a déjà un travail qui est en train de se faire, avec l'expérience qu'on a, des équipes ont été mises en place et sont en train de travailler pour prendre en charge la numérisation de toute la procédure de dédouanement. Simplement pour l'adapter aux nouvelles technologies, nous attendons cet avis d'appel d'offres», dira M. Allag Noureddine. Tout en indiquant que dans ce cadre-là au courant du premier semestre de l'année 2018, la déclaration électronique se fera en ligne et sera généralisée à tous les bureaux de douane. S'agissant du code des douanes, ce dernier a été adopté, dira l'intervenant «mais il lui faut des textes d'application. Il y a à peu près une cinquantaine dont une quarantaine sont en voie de finalisation», dit-il.