De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Comme � Alger, les Alg�riens en France ont r�pondu par deux rassemblements � Paris : l�un le vendredi en fin de journ�e (18h30) � l�appel du Collectif d�Alg�rien(ne)s de soutien � la lutte en Alg�rie pour le changement et la d�mocratie et le second, hier, samedi � 14h � la place de la R�publique, � l�appel de la Coordination France de la CNCD. Des fissures semblent cependant traverser le collectif qui d�clare tr�s officiellement se d�marquer de la Coordination nationale. Alors que la Coordination France de la CNCD se situe, comme elle l�a d�clar�, �dans la continuit� des combats qui se m�nent � l�int�rieur du pays par la Coordination nationale� en guise d�ouverture de la rencontre de vendredi, celle du collectif, le cadre a �t� tr�s vite plant� : �Nous ne sommes pas l��manation de la Coordination nationale d�Alg�rie. Nous ne sommes ni un tremplin ni un soutien des partis. Nous ne sommes pas pour la r�cup�ration et nous soutenons le peuple alg�rien. Il y a beaucoup de gens qui veulent se mettre en avant.� De qui �manent ces propos qui ont jet� un froid au sein de beaucoup de participants qui croyaient pourtant en ce collectif dont nous soulignions la jeunesse et la diversit� de sa composition, porteuse de beaucoup d�espoirs ? En l�occurrence, ce sont ceux de Nacereddine Yous, � qui a �t� confi�e l�animation de la premi�re partie du rassemblement de ce vendredi et qui, est-il besoin de le rappeler, a commis, apr�s les massacres de Bentalha qui avaient fait 417 victimes, un livre chez l��diteur sp�cialiste du �qui-tue-qui ?� la D�couverte, pour ne pas le nommer, intitul� Qui a tir� � Bentalha ? Il n�y a pas donc � s��tonner de ces propos, sauf � s�interroger sur la viabilit� de ce collectif qui fait de Yous son porte-parole, alors que nous avons eu � voir, tout au long de ces 15 derniers jours et au sein m�me de ce collectif, des associations ou simples citoyens conscients que cette �tape dans la r�sistance et dans la lutte exige d�abord et avant tout de poursuivre dans le d�passement des clivages et de continuer d�approfondir et de f�d�rer sur un minimum commun � tous ceux qui exigent la fin de ce syst�me. C�est justement la lutte contre ce syst�me, contre �la hogra et pour la justice sociale� �contre la r�pression� et �pour un changement radical� qui �tait pourtant port�e par les participants. Autre regret : une des animatrices qui affirmait que certains journaux de la presse nationale ont dit que le rassemblement du 12 f�vrier de ce collectif aurait �t� organis� par des partis �trangers. Or, une de nos cons�urs avait soulign� dans sa couverture de l��v�nement le seul fait que le collectif avait ouvert la participation � son rassemblement � �des associations ou partis solidaires des luttes du peuple alg�rien�. Du factuel sans aucun commentaire de la cons�ur. Etrange raccourci de l�intervenante sauf � penser que le collectif n�assumait plus l�appel aux amis fran�ais pour soutenir ses actions, ce qui serait �tonnant. A la d�charge de cette m�me intervenante, militante de longue date pour la d�mocratie et dont on ne comprenait pas l�attaque en r�gle contre notre presse qui couvre sans parti-pris tous les rassemblements, l�appel qu�elle a fait en faveur du rassemblement du lendemain organis� par ceux-l� m�mes que qualifiait Yous de �r�cup�rateurs�. Justement � ce deuxi�me rassemblement � la place de la R�publique, auquel avait appel� la Coordination France de la CNCD, il faut noter : d�abord la tr�s forte mobilisation qui a fait converger sur cette place de tr�s nombreux Alg�riens, et ce, malgr� l�intense et forte pluie et le froid glacial. La deuxi�me pr�cision d�importance est que jeunes et vieux ont r�pondu � l�appel, y compris certains de ceux qui y �taient d�j� la veille au rassemblement du collectif. Le noter est important pour la simple raison que cela augure, peut-�tre, de ce retour au minimum commun qui rassemble en cette �tape cruciale que vit le pays. Comme pour le rassemblement du 12 f�vrier, les animateurs ont r�guli�rement inform� de ce qui se passait � Alger, de l�extraordinaire dispositif anti-�meutes mis en place � Alger et dans sa p�riph�rie pour emp�cher la marche et des arrestations et violences perp�tr�es sur un d�put� RCD et sur un militant du Snapap. A toutes ces informations, la foule r�pondait par �Bouteflika d�gage�, �A bas le syst�me�, �Pouvoir assassin� ou encore �Bouteflika t�es foutu, l�Alg�rie est dans la rue�. Avant d�appeler � la dispersion des manifestants, les organisateurs ont salu� la pr�sence de citoyens marocains, �gyptiens et tunisiens et ont rendu hommage au peuple libyen qui r�siste courageusement aux massacres perp�tr�s dans les rues de Benghazi, de Tripoli et d�autres villes libyennes. Enfin, le courage de la centrale syndicale SGT a �t� relev� par un des animateurs du rassemblement qui faisait r�f�rence au communiqu� de la centrale syndicale qui a soutenu officiellement le peuple alg�rien, contrairement � la direction de l�UGTA, qui ne pipe mot de ce qui se passe dans son propre pays.