Hier matin, les �tudiants ont �t� emp�ch�s de tenir leur rassemblement devant le minist�re de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique, � Ben Aknoun (Alger). Ils ont �t� bouscul�s et battus � coups de matraque. On compte une dizaine de bless�s, tous des �tudiants. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - �Les terroristes ont �t� rel�ch�s, ont b�n�fici� de la concorde civile, puis ont �t� r�int�gr�s dans la soci�t� et touchent pour finir des indemnit�s. Aujourd�hui, m�me les flics ont peur de s�adresser � eux. Ce pouvoir, qui a tol�r� tout cela, tabasse les �tudiants. Ce n�est pas croyable ce qui se passe dans ce pays�, s�emporte un �tudiant � l�Ecole nationale v�t�rinaire d�El-Harrach. Il parle avec col�re, sa d�ception �tant assez profonde. �Nous n�avons rien fait. Nous sommes venus manifester pacifiquement et ils nous ont tabass�s. Je suis v�t�rinaire et donc conscient qu�on ne fait pas �a m�me � des animaux �, ajoute-t-il en montrant sa jambe qui saigne. Un autre, Hakim, a eu une entorse � l��paule et a �t� achemin� � l�h�pital pour recevoir les premiers soins. Plus loin, un autre �tudiant, soutenu par deux de ses amis, tente de faire quelques pas. De leur c�t�, des �tudiants bouscul�es par les brigades anti�meutes qui les ont emp�ch� d�acc�der au minist�re, se sont �vanouies. Elles ont �t� �vacu�es par leurs camarades vers l�infirmerie de l�Institut sup�rieur du commerce et vers celle de l�Ecole nationale sup�rieure des statistiques et d��conomie appliqu�e (ENSSEA). En outre, cinq autres ont �t� transf�r�es vers l�h�pital de Beni Messous, rapporte-t-on. Les affrontements entre les protestataires et les brigades anti-�meutes ont �clat� t�t dans la matin�e d�hier. �Ils nous ont barr� la route pour nous interdire de nous rassembler devant le minist�re. Ils ont ensuite commenc� � nous bousculer � coups de matraque. J�ai �vacu� deux �tudiantes qui se sont �vanouies � l�infirmerie�, raconte, au bord des larmes, Nassim, �tudiant en cinqui�me ann�e � l�Ecole nationale sup�rieure des statistiques et d��conomie appliqu�e. Comme ses camarades, il est sous le choc, apr�s ce qu�il a v�cu et vu. �Ils nous ont assi�g�s, puis nous ont tabass�s sans faire de distinction entre filles et gar�ons. Nous ne sommes pas des voyous quand m�me�, s�insurge Yacine, �tudiant � la m�me �cole. Les forces de l�ordre ont ensuite �t� oblig�es de c�der, laissant les �tudiants acc�der au minist�re apr�s avoir d�clin� leur carte d��tudiant. �Ils ont c�d� parce qu�ils ont compris que nous �tions nombreux et d�termin�s�, affirme Manel. D�autres �tudiants soutiennent que la r�pression a commenc� la veille, dimanche vers 18h, devant le portail du minist�re. Des universitaires de la Facult� des hydrocarbures et de la chimie de Boumerd�s avaient d�cid� de passer la nuit sur place. �Nous avions �t� somm�s de quitter les lieux, mais nous avions refus�. Les brigades anti�meutes, d�p�ch�es dans l�apr�s-midi, ont alors essay� de nous faire partir de force. Cinq personnes ont �t� bless�es�, raconte Mohamed. �Nous avons cri� que nous sommes des �tudiants et que l�on manifeste pacifiquement. D�autres ont m�me chant� l�hymne national, mais �a n�a eu aucun effet sur les policiers. Ils nous ont quand m�me tabass�s�, t�moigne un �tudiant. A notre arriv�e sur les lieux, vers 13h, la situation s��tait calm�e. Les manifestants observaient leur rassemblement habituel, en brandissant des pancartes et en scandant des slogans hostiles au ministre de l�Enseignement sup�rieur. Les affiches et les banderoles fix�es par les �tudiants ont �t� arrach�es du portail du b�timent officiel, prot�g� par les forces de l�ordre. Loin de d�courager les contestataires, la r�pression n�a fait, au contraire, qu�attiser leur col�re et leur d�termination. �Nous irons jusqu�au bout. Nous sommes d�cid�s � maintenir notre sit-in jusqu�� la satisfaction de notre revendication : l�abrogation du d�cret pr�sidentiel 10-135. Nous voulons des actes, pas de simples promesses�, disent-ils. Depuis plusieurs jours, les �tudiants protestent contre la promulgation de ce d�cret qui red�finit le classement des dipl�mes suivant le syst�me LMD. Un classement qualifi� de d�valorisant par les �tudiants de l�ancien syst�me. I. B. SELON LE RECTORAT DE L�UNIVERSIT� HOUARI-BOUMEDI�NE �Les repr�sentants des �tudiants refusent le dialogue� Dans un communiqu� rendu public hier, l�Universit� des sciences et de la technologie Houari-Boumedi�ne affirme que le rectorat a re�u �les repr�sentants des associations d��tudiants (AREN, UNEA et UNJA), le mercredi 9 f�vrier�. �Le refus de dialogue de la part des repr�sentants des �tudiants de l�ancien r�gime n�est pas la meilleure d�marche pour trouver une solution actuelle. Le recteur n�a jamais refus� de les recevoir et la porte du dialogue demeure ouverte�, lit-on dans ledit document. Le rectorat de l�USTHB affirme �galement que la proposition de l�abrogation du d�cret 10-135 a �t� soumise aux autorit�s comp�tentes et sera examin�e au cours d�une r�union pr�vue dans les prochains jours. I. B. Le RCD soutient les �tudiants Dans un communiqu� rendu public, le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie d�nonce la r�pression du rassemblement des �tudiants. �Ce regroupement �tait pacifique et l�gitime. Ce qui rend encore plus scandaleuse la brutalit� des troupes anti�meutes ayant charg� et bless� les �tudiants. La violence du pouvoir qui a, une fois de plus, viol� les franchises universitaires, justifie la m�fiance suscit�e par les man�uvres qui promettent une ouverture politique et m�diatique.� Le RCD ajoute qu�il soutient la lutte de la communaut� universitaire pour �la performance, l�autonomie et la dignit� de l�Universit� alg�rienne� et appelle � lib�rer �l�enseignement sup�rieur du n�potisme, des archa�smes et de la r�pression�