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DECODAGES
P�trole et manne p�troli�re : un obstacle � la d�mocratie ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 02 - 2011


Par Abdelmadjid Bouzidi
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Nous savions d�j� que le p�trole et la manne p�troli�re produisent le syndrome hollandais, cette maladie qui inhibe l�effort productif, l�investissement et favorise le recours facile � l�importation pour la satisfaction des besoins nationaux dans les divers domaines.
Est-ce que le p�trole est aussi un voile, un �cran de fum�e contre tout programme d�ouverture d�mocratique ? Est-ce que la manne p�troli�re permet de taire toute vell�it� de d�mocratie en achetant la fameuse �paix sociale� et en corrompant les plus farouches opposants politiques ? Nous pensons quant � nous que le mal ne vient pas du p�trole ou de quelque autre richesse naturelle mais bien plut�t de ce que les hommes veulent bien en faire. Il serait trop facile de d�douaner les hommes politiques en charge des affaires de l�Etat et de la nation en accusant de mal�diction la dotation d'un pays en richesses mini�res qui sont, en fait, un atout consid�rable pour qui veut r�ussir l�aventure du d�veloppement �conomique de son pays. Nous examinons, ici, les relations entre r�gime politique et gestion de la manne p�troli�re. Une r�cente �tude de sciences politiques men�e sous l��gide de la Banque mondiale a mis en �vidence les liens dialectiques entre les r�gimes politiques et les diff�rentes utilisations qu�ils font des recettes p�troli�res en soulignant que �les traditions politiques d�terminent l�utilisation des recettes p�troli�res et celles-ci � leur tour influent sur les syst�mes politiques des pays exportateurs de p�trole�. Cette �tude a mis en �vidence cinq groupes de pays exportateurs de p�trole, selon le r�gime politique et l�utilisation qu�il fait de la manne p�troli�re.
1- Le r�gime de d�mocratie mature.
2- Le r�gime de d�mocratie factionnelle.
3- Le r�gime d�autocratie r�formiste.
4- Le r�gime d�autocratie pr�datrice.
5- Le r�gime d'autocratie paternaliste.
1 Les d�mocraties matures
Ce r�gime politique se caract�rise par un syst�me de partis stables, des institutions �lues solides et une politique gouvernementale appuy�e par un large consensus social. La stabilit� politique et la responsabilit� institutionnelle encouragent les d�cideurs � penser � long terme. Ici, les administrations publiques sont comp�tentes. La gestion �conomique est prudente. L��pargne est importante, les d�penses publiques sont efficaces, l�Etat assure des co�ts de transaction peu �lev�s (minimum de bureaucratie). L�Etat-providence avec protection sociale et transferts sociaux fonctionne dans la transparence. Le secteur priv� est solide, comp�titif et exportateur de biens manufactur�s. Pour r�sumer, ces d�mocraties matures que la Norv�ge repr�sente parfaitement g�rent la manne p�troli�re dans une perspective de d�veloppement � long terme et dans un cadre transparent et en garantissant la coh�sion sociale.
2- Les r�gimes de d�mocratie factionnelle
Ici les partis politiques sont souvent faibles et form�s autour de dirigeants charismatiques, les institutions �lues sont fragiles et il n�est pas rare de voir l�arm�e intervenir dans la vie politique. La pr�pond�rance d�un parti unique sous-entend des institutions th�oriquement d�mocratiques. Le rendement �conomique des d�penses publiques est souvent faible. Les �lites bureaucratiques et politiques, les syndicats du secteur public et l�arm�e r�ussissent souvent � obtenir que des d�penses publiques leur soient directement allou�es. La volatilit� des recettes p�troli�res entra�ne une alternance d'expansion et de r�cessions �conomiques. La gestion des ressources est court-termiste, le r�le de l�Etat dans la production est important, il y a instabilit� et non-transparence de l�action gouvernementale, le secteur priv� non p�trolier est politiquement faible. Il y a de vastes disparit�s sociales et absence de consensus, les citoyens re�oivent des subsides par le biais des transferts sociaux, l��pargne est faible. Le Venezuela est le prototype de ce r�gime. Le r�gime politique qui y fonctionne explique l�utilisation qui est faite de la manne p�troli�re. De son c�t�, cette manne p�troli�re explique l�existence de ce type de r�gime politique.
3- Le r�gime d�autocratie r�formiste
Le pouvoir des autocraties r�formistes ne repose pas sur une large base d�mocratique. Elles tirent leur l�gitimit� de leur succ�s dans la lutte contre la pauvret� et leur option pour le d�veloppement �conomique national gr�ce � des investissements productifs, des investissements sociaux et la croissance �conomique. L�action des pouvoirs publics s�inscrit dans le long terme. (On peut noter d�s � pr�sent que ces caract�ristiques rappellent l�Alg�rie boumedi�niste). Les autocraties r�formistes mettent en place des �lites technocratiques comp�tentes et apolitiques. Le gouvernement est stable et il y a un consensus social autour du d�veloppement. L�action gouvernementale reste cependant non transparente. L'investissement public est important, financ� par la manne p�troli�re, les d�penses sont g�r�es prudemment et centralement (monopole de l�Etat sur le commerce ext�rieur). Les Etats utilisent souvent les recettes p�troli�res � des fins productives cherchant � stimuler la croissance �conomique. Des objectifs de stabilit� macro-�conomique, d�am�lioration de la situation des pauvres, d�am�lioration des infrastructures �conomiques sont fix�s � la politique �conomique (les r�sultats obtenus ne sont pas toujours probants certainement � cause de l�absence de d�mocratie, de transparence et de consensus social). L'Indon�sie de Suharto illustre ce r�gime politico-p�trolier (tout comme l�Alg�rie de Boumedi�ne).
4- Les autocraties pr�datrices
Ici, l�autorit� n�est fond�e ni sur un large soutien de l�opinion publique, ni sur des r�sultats �conomiques mais sur le pouvoir militaire et l�appui d�une �lite minoritaire. Le pouvoir de l�Etat n�est pas limit� et l�exploitation des ressources p�troli�res se fait au b�n�fice de �l��lite�. R�gimes non transparents et corrompus, ils ne se soucient gu�re de faire b�n�ficier la population de la manne p�troli�re. L�infrastructure �conomique demeure sous-d�velopp�e et le service public d�ficient. La croissance �conomique stagne. Les r�gimes militaires qui se sont succ�d� au Nigeria sont un exemple d�autocratie pr�datrice : avec non transparence de l�action gouvernementale, des co�ts de transaction �lev�s (lourde bureaucratie) ; pas d��pargne ; consommation publique tr�s �lev�e ; corruption et fuite de capitaux.
5. Les r�gimes d�autocratie paternaliste
Les gouvernements fondent leur l�gitimit� sur l�autorit� traditionnelle et religieuse. Cette l�gitimit� se fonde aussi sur la mobilisation d�importantes ressources p�troli�res dont une partie est utilis�e pour l�am�lioration des niveaux de vie d�une population g�n�ralement peu nombreuse. Ces gouvernements sont stables durant de longues p�riodes. Les d�penses publiques sont importantes et sont orient�es vers la r�alisation d�infrastructures luxueuses, des subventions, un niveau �lev� d�emploi public dans des administrations aux effectifs pl�thoriques. L�Arabie saoudite, le Kowe�t, les Emirats arabes unis et les petits Etats du Golfe rel�vent de ces r�gimes. Le r�le �conomique de l�Etat est important, l��conomie y est peu diversifi�e ; de solides int�r�ts se constituent autour des d�penses publiques. L�action gouvernementale est non transparente. A long terme, l�importance des d�penses publiques les rend insoutenables car directement li�es aux ressources p�troli�res. Pour conclure, on peut souligner que ce que l��tude appelle les �autocraties r�formistes � (et qui rappellent le r�gime politique qui domine en Alg�rie depuis le d�but des ann�es 70) sont capables de concevoir et appliquer des politiques de d�veloppement qu�ils inscrivent dans le long terme. Mais elles restent caract�ris�es aussi par leur r�sistance � la transparence et la tendance d�une facilit� � financer les d�penses publiques par le p�trole et � l�gitimer de cette mani�re l�Etat. Ces r�gimes politiques ont � r�gler la question de la gestion budg�taire qui doit �tre prudente et transparente. De m�me devront-ils g�rer les incertitudes en se couvrant davantage. Enfin, devront-ils aider le secteur priv� � s�impliquer dans les grands projets ainsi qu�� mieux cibler sur les pauvres les importants transferts sociaux accord�s.


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