Les d�cisions du Conseil des ministres ont suscit� des r�actions contrast�es aupr�s des partis politiques, marqu�es tant�t par la satisfaction, tant�t par le scepticisme et la revendication d�un syst�me global. Positives, satisfaisantes, pr�lude � un programme d�action, les mesures relatives notamment � la lev�e de l��tat d�urgence et au d�veloppement socio�conomique agr�ent, �videmment, le RND, le FLN et le MSP, parties prenantes de l�Alliance pr�sidentielle, m�me si ces formations appellent � aller plus loin. N�anmoins, ces d�cisions constituent des effets d�annonce, des louvoiements du pouvoir, selon le RCD, tr�s critique, qui estime que seul le d�part du syst�me s�impose. Voire la tenue d��lections pr�sidentielles anticip�es, comme le recommande le parti Ahd 54, ou d��lections l�gislatives, comme le pr�ne le PT, s�av�rent n�cessaires pour concr�tiser le changement. Et dans la mesure o� les mesures annonc�es rev�tent un caract�re pr�cipit�, ponctuel, selon le FNA. LES D�CISIONS PRISES REL�VENT DE L�EFFET D�ANNONCE Seul le d�part du syst�me s�impose, selon le RCD Les d�cisions du Conseil des ministres ne sont que des �effets d�annonce�, des louvoiements, des man�uvres de ruse, selon le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), qui estime que seul le d�part du syst�me s�impose. Dans une d�claration, le RCD rel�ve que �pendant que les peuples de la rive Sud de la M�diterran�e luttent et s�organisent pour se lib�rer des dictatures et de la corruption, le pouvoir alg�rien louvoie et man�uvre pour essayer de prolonger sa survie et retarder l��ch�ance du changement �. Selon la formation de Sa�d Sadi, ��branl�s, les dirigeants imposent chaque samedi � la capitale un �tat de si�ge au moment o� ils annoncent la lev�e de l��tat d�urgence tout en s��garant dans des effets d�annonce sans consistance ni coh�rence �. Et au RCD de d�noncer l�agression, en toute ill�galit�, des d�put�s, la �r�pression sauvage� des manifestations pacifiques d��tudiants et des citoyens indign�s par le massacre �� huis clos commis par un fou sanguinaire� en Libye. Voire le RCD rel�ve que �d�pass� par les �v�nements�, le chef de l�Etat (alg�rien) �pr�f�re s��pancher avec le repr�sentant d�un pr�sident �tranger � qui il livre ses �tats d��me sur la crise alg�rienne pendant que le pays br�le�. Acerbe, le RCD estime que l��aveuglement, l�affolement et la r�pression ne sont pas les meilleures dispositions pour assurer la coh�sion de la nation et d�fendre ses int�r�ts dans un environnement diplomatique toujours d�cal� devant les insurrections citoyennes qui embrasent nos pays�. De surcro�t, �les man�uvres d�infiltration des structures porteuses de changement, les provocations ciblant les manifestants, l�arrosage ind�cent des client�les attestent de l�incapacit� du syst�me � �voluer et � voir la r�alit� du pays�. Mais �les patriotes alg�riens sauront opposer la conviction et la mobilisation sur la dur�e� face, selon le RCD, � un �pouvoir, paralys� et qui joue toujours de la corruption et table sur l�usure�. LEV�E DE L��TAT D�URGENCE Le RND tr�s satisfait Les d�cisions prises par le Conseil des ministres, dont la lev�e de l��tat d�urgence, suscitent la grande satisfaction du Rassemblement national d�mocratique. Dans une d�claration de son porte-parole, Miloud Chorfi, le RND �enregistre avec grande satisfaction la d�cision du pr�sident de la R�publique relative � la lev�e de l��tat d�urgence�. Cette d�cision d�montre, rel�ve M. Chorfi, que la stabilit� du pays et la s�curit� ont �t� restaur�es, m�me si la vigilance reste de mise contre toute menace terroriste. Selon le RND, la d�cision pr�sidentielle impulsera davantage de vitalit� � l�activit� politique qui doit s�impr�gner des principes du dialogue et de l��change d�id�es qui servent la diversit�, la diff�rence et le pluralisme politiques. Egalement, le RND constate l�int�r�t accord� aux questions de l�emploi et de l�habitat, dans la mesure o� l�Etat �uvre � trouver des solutions qui r�pondent aux pr�occupations et permettent d�am�liorer la situation. La formation d�Ahmed Ouyahia se satisfait aussi de l�int�r�t du pr�sident de la R�publique pour le r�le des �lus et des assembl�es locales en contact direct avec les citoyens. Pour le RND, l�appel du chef de l�Etat � renforcer les pr�rogatives des �lus est opportun, dans la mesure o� l�action des assembl�es sera confort�e par l�approfondissement de l�arsenal juridique dont la r�vision du code de la commune. Par ailleurs, le RND appr�cie positivement les d�cisions prises, profitant de l�occasion pour �dresser un appel aux �lus Rnd�istes � tous les cadres et militants et � toutes les forces nationales pour accompagner ces mesures importantes et les concr�tiser sur le terrain au service du pays et du citoyen�. M�ME S�IL QUALIFIE LES D�CISIONS DE POSITIVES Le PT appelle � des �lections anticip�es Les d�cisions du Conseil des ministres sont positives, selon le Parti des Travailleurs (PT), qui appelle n�anmoins � la tenue d��lections l�gislatives anticip�es. Les d�cisions qui ont �t� prises sont importantes, rel�ve le porte-parole du PT, Djelloul Djoudi, dans une d�claration. Et notamment celles relatives � la lev�e de l��tat d�urgence, une �bonne d�cision�. A ce propos, ce dirigeant du PT estime qu�il n�y aucune incompatibilit� entre le lev�e de l��tat d�urgence et la poursuite de la lutte antiterroriste. Selon la formation de Louisa Hanoune, les d�cisions prises montrent que les conditions, notamment en mati�re de s�curit�, se sont am�lior�es, certes pas � 100%. Toutefois, et par la voix de son porte-parole, le PT appelle � apporter des pr�cisions, des �claircissements sur les notions de �subversion� et de �protection d�une certaine cat�gorie d�inculp�s�. De m�me, ce parti appelle fortement � lever les restrictions sur l�activit� politique, telles les interdictions des marches dans la capitale. �Il n�est pas normal de les interdire � Alger et de les autoriser ailleurs�, fait remarquer M. Djoudi. Ce dernier appelle � lever ces interdictions, � garantir le droit aux manifestations, � consolider l�ouverture des m�dias, notamment audiovisuels. Tout en notant que les d�cisions prises refl�tent plusieurs revendications de sa formation, le PT estime cependant que la mise en �uvre de ces mesures doit �tre en harmonie avec l�action des institutions repr�sentatives. Ce qui n�est malheureusement pas le cas, agr�e le porte-parole. Et � M. Djoudi de r�it�rer, un leitmotiv du PT, la n�cessit� de la tenue d��lections l�gislatives anticip�es. De m�me, le PT qualifie d�importantes et positives les d�cisions prises, notamment en faveur des agriculteurs qu�il faut soutenir davantage. De m�me que dans le domaine de l�investissement et de l�emploi, m�me si Djelloul Djoudi estime qu�un bilan r�el des politiques et des dispositifs de soutien � l�emploi s�impose et que la mise en place d�un revenu minimal d�insertion est souhaitable. Ce qui permettrait, selon cette personnalit� politique, d�avoir des statistiques vraies en mati�re d�emploi et de ch�mage. De m�me que la r�ouverture des entreprises fermes et l�intervention idoine de l�Etat s�imposent, rel�ve le porte-parole du PT. Saluant la d�cision d�abrogation du d�cret de reclassification des dipl�mes, une d�cision dans l�int�r�t des �tudiants, le PT estime n�anmoins que le syst�me du LMD a montr� son �chec et doit �tre abandonn�. Propos et d�clarations recueillis par C. B. TEWFIK BENALLOU, CHARG� DE LA COMMUNICATION AHD 54 : �Seules des pr�sidentielles anticip�es permettront un changement� �Les d�cisions annonc�es en Conseil des ministres ont �t� prises � la va-vite. Ce n�est pas avec un simple communiqu� qu�on arrivera � r�gler des probl�mes qui perdurent depuis quinze ans. Le v�ritable changement ne se fera qu�� travers des �lections pr�sidentielles anticip�es, en pr�sence de repr�sentants de l�ONU et de l�Union europ�enne, ainsi que la mise en place d�un gouvernement de transition qui abrogera la loi �lectorale de 2007. Cette loi ne met pas les partis sur un pied d��galit�. Il est vrai que le pouvoir s�enferme dans une bulle en prenant des d�cisions unilat�rales, qui restent de simples promesses. Et quel est le contrepouvoir qui va les contr�ler ? Il n�existe pas, en fait. La balle est donc dans le camp du pouvoir, qui doit permettre une transition pacifique, car nous ne voulons pas suivre l�exemple de l��gypte ou de la Libye. L�Alg�rie est assez m�re pour sortir de mani�re pacifique de la crise. Le pr�sident doit quitter le pouvoir par la grande porte comme il y �tait entr�.� KACI A�SSA, PORTE-PAROLE DU FLN : �Les d�cisions annonc�es repr�sentent un programme d�action� �Les d�cisions prises sont la suite de celles annonc�es le 3 f�vrier dernier et repr�sentent un v�ritable programme d�action du gouvernement et des institutions du pays. L��tat d�urgence, en fait, n�a jamais �t� un obstacle � l�exercice des libert�s intellectuelles individuelles et collectives et sa lev�e ne peut �tre interpr�t�e que par un �largissement de ces libert�s pour permettre une participation des partis politiques et des citoyens � la vie politique nationale. Cela dit, m�me sous un �tat d�urgence, des manifestations publiques ont �t� organis�es � Alger. Malheureusement, il y a eu les d�rapages lors de la marche du 14 mars 2001, avec entre autres, la perturbation de l�ordre public, ce qui a provoqu� des d�c�s et la d�gradation de biens. Par ailleurs, le dispositif qui accompagnera la lutte antiterroriste permettra de lever l�argument s�curitaire, souvent utilis� par les organisations internationales pour faire pression sur l�Alg�rie en vue de faire fl�chir sa politique internationale.� MOUSSA TOUATI, PR�SIDENT DU FNA : �Les d�cisions annonc�es sont ponctuelles� �Nous allons r�unir notre bureau national pour �tudier les d�cisions prises par le Conseil des ministres. Ceci dit, le texte relatif � la lev�e de l��tat d�urgence ne change pas grand-chose. Le premier texte donnait d�j� la mission de la lutte antiterroriste � l�arm�e. Le texte n�a rien chang�, donc, et l�arm�e vient ainsi avant les autorit�s civiles, et nous, nous ne voulons pas d�un pouvoir partag�. Il doit �tre civil repr�sent� par les �lus. Les solutions propos�es par le Conseil des ministres sont aussi ponctuelles, sans un programme pr�cis.� ABDELHALIM ABDELOUAHEB, PORTE-PAROLE DU MSP : �Nous nous r�jouissons de ces d�cisions� �Nous nous r�jouissons des d�cisions annonc�es en Conseil des ministres, mais il y a encore � faire. On doit aller plus loin et, surtout, penser � prendre des d�cisions qui s�inscrivent sur le long terme, apporteront la stabilit� et r�pondront aux attentes des jeunes. Pour ce qui est de la lev�e de l��tat d�urgence, nous l�avons toujours revendiqu�e, notamment au sein du Parlement o� nous avions d�pos� une proposition de loi.� Propos recueillis par F.-Z. B. Le FFS injoignable Le Front des forces socialistes (FFS) �tait injoignable hier. Toutes nos tentatives t�l�phoniques pour joindre son premier secr�taire, Karim Tabou, ainsi que d�autres dirigeants de ce parti, n�ont pas �t� concluantes.