�La Casbah est en train de mourir, et il faut la sauver. Il faut continuer � se battre, ne jamais �tre d�faitiste m�me si, aujourd�hui, la Casbah n�cessite un plan Marshall pour sa pr�servation et sa restauration�, a soulign� Belkacem Babaci, pr�sident de la Fondation Casbah, lors d�une rencontre avec la presse. Cette conf�renced�bat a �t� organis�e, ce 22 f�vrier, au centre de presse d� El-Moudjahid avec, � l�ordre du jour, les activit�s de la fondation et le suivi de la restauration du site historique de la Casbah d�Alger. Dans son allocution d�ouverture, M. Babaci a notamment rappel� que les efforts qu'entreprends la fondation Casbah s�apparentent � un �combat titanesque�. Et de tirer encore une fois la sonnette d�alarme parce que, dit-il, �la Casbah est en train de mourir et il faut la sauver, continuer de se battre et ne jamais �tre d�faitiste�. Le 23 f�vrier �tant consacr� journ�e de la Casbah, le pr�sident de la fondation a, dans son �bilan�, r�sum� en quelque sorte la situation par ces mots : �Aujourd�hui, m�me si les r�sultats sont d�cevants, nous continuons � esp�rer que les pouvoirs publics continuent � se pencher sur la question.� Un triste bilan en d�finitive. Ce qui lui fait dire que, d�sormais, �il faut sauver ce qui peut �tre sauv�. D�autant plus que, rel�ve M. Babaci, la Fondation Casbah ne b�n�ficie d�aucune subvention. A propos de l�absence, de la d�mission des pouvoirs publics, il glisse cette anecdote : �Le wali pr�c�dent nous a m�me dit un jour : �Quelle Casbah ? Tout cela entre dans une oreille et sort de l�autre.� Et voil�, cela fait vingt ans que nous tirons la sonnette d�alarme, que nous luttons.� H�las ! la situation s�est compliqu�e ces derni�res ann�es � cause de l�anarchie qui s�est install�e sur les lieux. Selon M. Babaci, �des gens vont et viennent, cassent, r�am�nagent les maisons...� En plus, la Casbah fait l�objet de convoitises. �Il ne faut pas laisser la mafia de l�immobilier s�approprier la Casbah. Ils ont d�j� essay� avec le Bastion 23, nous l�avons heureusement sauv� et restaur�. Alors, o� est l�autorit� de l�Etat ? O� sont les collectivit�s locales ?� interroge le pr�sident de la fondation qui, par ailleurs, n�h�site pas � faire une analogie avec le tonneau des dana�des. Il y a aussi le probl�me du squat de certaines habitations transform�es en dortoirs par les gens du march� informel... Une v�ritable course contre la montre doit donc �tre engag�e pour la sauvegarde de ce patrimoine. �Heureusement, ajoute Belkacem Babaci, il y a des choses qui commencent � se mettre en place.� Ici, il rappelle surtout qu�il y a (enfin) un plan de sauvegarde de la Casbah qui sera bient�t mis en �uvre. A ce sujet, nous apprenons que ce plan permanent a �t� soumis au gouvernement pour approbation. Un conseil interminist�riel se r�unira � cet effet pour voter un budget destin� � la restauration de la Casbah. Des sommes seront d�gag�es pour aider les habitants � restaurer leurs maisons. Pour sa part, l�Etat proc�dera � l�achat de parcelles de terrain pour reconstruction, am�nagera des placettes et ruelles, remettra en �tat les r�seaux souterrains... Les sommes d�gag�es pour l��tude sont estim�es � 25 millions de dinars, alors que celles affect�es aux travaux d�urgence d�passent les 900 millions de dinars. La restauration de la Casbah d�Alger n�cessite, elle, que soit d�bloqu�e une somme globale de 56 milliards de dinars. En attendant que les moyens financiers cons�quents soient mis au service de ce travail de sauvegarde, il reste, bien s�r, � tirer les le�ons du pass�, corriger les erreurs commises lors des actions pr�c�dentes (notamment par toutes les entreprises et bureaux d��tudes qui ont laiss� des points noirs). Aujourd�hui, souligne la Fondation Casbah, il faut commencer par r�unir les associations qui activent dans un cadre de concertation (une sorte de comit� permanent de suivi), mobiliser et impliquer les jeunes en les formant. �Un millier d�emplois est d�ailleurs projet�, rel�ve M. Babaci. Esp�rons que le prochain forum qu�organisera la fondation sera celui du sourire retrouv� pour tous ces b�n�voles qui se battent depuis vingt ans, avec du concret cette fois-ci. Pour rappel, la Casbah a �t� class�e au patrimoine national en novembre 1991. Elle a b�n�fici� d�un plan pr�liminaire de sauvegarde en f�vrier-mars 1992 et qui conna�tra un d�but d�application en 1998. A partir de l�ann�e 2000, le plan sombre dans l�oubli durant quatre ans. S�ensuivent anarchie et cafouillage des responsabilit�s avant que les pouvoirs publics ne d�cident, enfin, � unifier les efforts et projeter de mettre en �uvre ce prochain et v�ritable plan de sauvegarde. Pour sa part, l'Unesco a inscrit, d�s 1992, la Casbah au patrimoine mondial de l�humanit�.