Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Appel pour la création d'un front commun pour la sauvegarde de toutes les casbahs d'Algérie A l'occasion de la célébration de la journée nationale de la Casbah
à l'occasion de la célébration de la journée nationale de la Casbah, célébrée le 23 février de chaque année, La fondation Casbah et l'Association de sauvegarde de la médina d'Alger ont animé hier une conférence au cercle de presse d'El Moudjahid. Lors de cette rencontre, les intervenants ont encore une fois tiré la sonnette d'alarme sur la sauvegarde de l'antique citadelle tout en abordant différents thèmes tels que la dénonciation de la fameuse loi du 23 février de l'Assemblée nationale française et la création d'emplois pour les jeunes de la Casbah. Houria Bouhired, présidente de l'association «Les amis d'Alger, sauvons la Casbah», a préconisé la création d'une commission constituée de représentants des différents secteurs et des acteurs de la société civile pour assurer le suivi et l'application efficace pour la réussite du plan spécialement conçu pour la sauvegarde de la Casbah, pris en charge par l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés d'Alger.En effet, beaucoup d'espoirs se cristallisent autour du nouveau plan permanent de préservation de la Casbah d'Alger, réalisé après trois années d'étude et soumis récemment au gouvernement pour approbation, avec une enveloppe financière de 56 milliards de dinars. Ce plan comprend trois étapes. La première porte sur la prise de mesures d'urgence concernant 394 habitations à travers la consolidation des parois pour éviter les infiltrations des eaux pluviales, la deuxième a trait à l'analyse historique et topographique du projet alors que la troisième est relative à la mise en place des cadres définitifs du plan.De son côté, le président de La fondation Casbah, Belkacem Babaci, a déclaré que le contenu du nouveau plan de sauvegarde de la casbah était très pertinent et que la fondation est prête à déployer ses compétences sur le terrain pour sensibiliser les habitants de la Casbah à sa mise en œuvre. Il a toutefois lancé un appel à la préservation du patrimoine de toutes les casbahs au niveau national à travers la création d'une association nationale. Il a cité à cet effet «le cas scandaleux de la Casbah de Dellys qui agonise en silence, alors que les moyens pour la restaurer sont disponibles». «Je lance un appel à toutes les associations qui se battent toutes seules, que ce soit à Dellys, à Constantine, à Mostaganem, à sortir de leur isolement pour que l'on fasse un front commun afin de sauver cet important pan de notre patrimoine national», a-t-il ajouté. Dénonçant encore une fois la fameuse loi du 23 février 2005 de l'Assemblé nationale française vantant le bienfait du colonialisme, il a été souligné que dès le début de la colonisation, l'armée coloniale a procédé systématiquement à la destruction de l'antique citadelle avec près de 3 000 maisons et bâtisses détruites, dont près de 450 maisons au niveau de ce qui est actuellement la place des Martyrs. Même les lieux sacrés, à l'instar des mosquées, des zaouïas et des cimetières ont subi des destructions systématiques. Le président de La fondation casbah a dénoncé ces faits en s'insurgeant : «L'armée coloniale française a été pire que le régime nazi ; elle l'a devancé dans les atrocités puisque même les cimetières n'ont pas été épargnés, à l'instar de celui qui se trouvait dans l'actuelle jardin Marengo, où les ossements ont été déterrés pour servir de matière à blanchir le sucre dans la manufacture française.» Il a également soulevé la nécessité de la restitution des ossements des héros de l'antique citadelle, comme Bouziane et Boubeghla, décapités au début du colonialisme et dont les crânes sont actuellement exposés dans un musée en France. Très ému, il a déclaré qu'il était temps aujourd'hui de récupérer ces crânes pour qu'ils puissent enfin reposer en paix en terre algérienne. Par ailleurs, afin de sensibiliser les jeunes à contribuer concrètement à la sauvegarde de cet héritage ancestrale, Belkacem Babaci a annoncé que la fondation a relevé le défi de créer 1 000 emplois pour les jeunes de la Casbah. Ces jeunes suivront des stages de trois mois dans différents domaines tels que le tri des matériaux, le nettoyage des différents îlots de restauration et les métiers de l'artisanat. S. A.