El-Bahdja encore et toujours... Les nostalgiques, les inconditionnels d�Alger la blanche et tous les m�lomanes amoureux de la musique alg�roise (classique) seront combl�s. Ils sont surtout invit�s � d�couvrir une nouvelle voix f�minine qui les ravira. Une belle voix fine qui, en cette ann�e 2011, arrive � point nomm� pour apporter une note de fra�cheur � la musique alg�roise authentique. En signant son tout premier album �ponyme, Fa�za D�ziria vient en effet revivifier le patrimoine musical h�rit� de ses a�n�es. La sortie de cet opus (�ditions Dounia) co�ncide d�ailleurs avec le 8 Mars, journ�e de la femme, � laquelle il est sp�cialement d�di�. Onze titres composent ce premier n� d�une discographie qui s�annonce prometteuse. Ce sont l� des chansons du diwan, et donc des reprises puis�es du domaine public et de tous les genres et rythmes alg�rois. Par exemple Bayta sahrana (Seloua), Djaouni lyamat el kheir (Na�ma El Djaza�ria) ou encore Min ghir esseba (Na�ma El-Djaza�ria) ... En revisitant Meriem Abed et les autres (tous des monstres sacr�s de la musique alg�roise), Fa�za D�ziria leur rend hommage tout en s�assurant du passage de t�moin. Simplement pour dire au public que la rel�ve est bien l�, pr�sente. Pour un premier CD, les reprises sont g�n�ralement un passage oblig� pour un interpr�te. Un examen de passage qui l�introduit en douceur sur la sc�ne artistique, tout en le bonifiant avec une nouvelle chanson qui signe sa carte de visite. Fa�za D�ziria a, en l�occurrence, gliss� dans son album une chanson in�dite (la septi�me titre) et intitul�e Nass edhana, sp�cialement �crite pour elle par Salma Angar et dont Tewfik Ameur a compos� la musique. C�est d�ailleurs la rencontre avec Salma Angar, l��t� dernier, qui a permis de germer et m�rir l�id�e de ce premier album. Une fois le projet lanc�, il a ensuite fallu sept mois pour que le CD sorte enfin chez les disquaires en ce d�but mars. Entre-temps, Fa�za D�ziria a d�j� encha�n� avec l�enregistrement d�un deuxi�me produit. De passage � Alger pour un s�jour de deux semaines, elle a apport� les derni�res retouches � cet opus un peu plus personnel et riche de chansons in�dites. Tout est boucl� pour Alach ya hbabi (le titre phare de l�album) dont la sortie est pr�vue juste avant l��t�, le temps que le premier la fasse conna�tre. Naturellement, Salma Angar et Tewfik Ameur ont �crit et compos� deux nouveaux titres : Lalhbab el ghedara et Rabatni yemma. Deux autres nouvelles chansons sont, elles, sign�es par le grand Ma�ti Bachir en personne. �Ma�ti Bachir (que Dieu ait son �me) les avait �crites pour moi, avant sa mort. Il me les avait remises en 1995�, nous confie Fa�za D�ziria. Et de pr�ciser qu�elles s�intitulent Mersouli lel bahdja rouh et N�sitni ou qalbak hanak. Trois chansons du diwan (dont les reprises de l�andalou) compl�tent cet album fin pr�t � �tre �dit�. Mais qui est cette belle voix qui d�note une sensibilit� � fleur de peau ? Les grands yeux bleus de Fa�za D�ziria, son romantisme et une douceur de caract�re typiquement alg�roise r�v�lent un �tre qui a beaucoup lutt� et souffert, une femme qui a v�cu bien des �preuves. N�e � Bab El-Oued au sein d�une famille d�artistes, elle �tait d�j� pr�destin�e � devenir chanteuse. �J�ai h�rit� cela de ma famille, nous ditelle. Ma m�re �tait artiste et j�ai travaill� avec elle tr�s jeune. Mon amour pour la chanson remonte � ma petite enfance, surtout que j��tais tr�s fi�re de ma m�re qui m�a transmis son savoir. J�ai aussi fait du th��tre, jou� dans des op�rettes avec de grands noms qui m�ont encourag�e. Parmi eux Cherif Boubegra, Stambouli, Ma�ti Bachir. Tr�s jeune, j�animais des f�tes, des mariages avec des chanteuses, puis toute seule par la suite.� Fin 1992, Fa�za D�ziria quitte Alger pour la France, �mais pas pour des raisons d�ins�curit�, tient-elle � pr�ciser. Depuis, elle r�side et se produit l�-bas, notamment � Paris. �En France, poursuit-elle, j�ai rencontr� plein d�associations. Mon premier concert, c��tait � l�occasion de la Journ�e mondiale contre le sida. C��tait un succ�s. Le bouche � oreille a fait le reste, on faisait appel � moi pour c�l�brer certains �v�nements. Je participais � des tourn�es � travers toute la France, me produisais avec Kamal Hamadi et d�autres artistes.� Pour des raisons familiales, d�opportunit�s et peut-�tre aussi par temp�rament (elle est timide et r�serv�e), Fa�za D�ziria a d� attendre longtemps avant de sortir son album. Mais le premier a l�avantage d��tre celui de la maturit� et de la qualit�. Le public de connaisseurs qui l�a encourag�e � franchir le pas ne s�y est pas tromp�. Ils seront encore plus nombreux les fans � lui souhaiter la bienvenue et � l�adorer.